| DAGUER, verbe. A.− Emploi trans. 1. Vieilli. Frapper à coups de dague. Ou quand, vers l'aube, on trouve un pauvre homme dagué, Nu, sanglant, dans le creux d'un bois (Hugo, Légende,t. 4, 1877, p. 637): Mes deux frères aînés sont morts à la guerre, mon cousin germain de Loynes en daguant un cerf, dans notre forêt de Dampierre.
Bernanos, Dialogues des Carmélites,1948, p. 1594. Rem. ,,Il n'est plus guère usité qu'en termes de chasse. Daguer un sanglier`` (Ac. 1932). 2. P. ext. [En parlant des chèvres] Daguer qqn.Donner des coups de corne à quelqu'un. Emploi pronom. réciproque. Se donner des coups de corne (cf. Ac. 1932). B.− Emploi intrans. 1. VÉN. [En parlant du cerf, du daim] ,,S'accoupler avec la biche`` (Ac. 1798-1878). On dit : j'ai vu un cerf daguer, au lieu de dire : j'ai vu un cerf couvrir une biche (Baudr.Chasses1834). 2. FAUCONN. Voler de toutes ses forces, en frappant l'air de la pointe des ailes. Rem. Attesté ds les dict. à partir de Ac. 1798-1932 et Baudr. Chasses 1834. 3. Région. (Suisse). Pester, enrager. Voyez comme il bisque! Voyez comme il dague! (J. Humbert, Nouv. gloss. genev.,1852, p. 136). Prononc. et Orth. : [dage], (je) dague [dag]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Vén. 1572 daguer « avoir ses bois qui commencent à pousser (en parlant du cerf ou du daim) » (J. des Moulins, [trad. des] Commentaires sur les six livres de P. Dioscoride de P. A. Mattioli, Lyon, p. 232); 1694 « saillir la femelle (id.) » (Mén.); 2. 1581 se daguer « se frapper d'une dague » (Diogènes ds Anc. poésies fr., t. IX, p. 6); 1584 daguer au fig. « frapper comme avec une dague » (Du Bartas, 2eSemaine, 1erJour, les Furies, p. 103 ds Hug.). Dér. de dague*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 1 (dagué : 1). Bbg. Quem. 2es. t. 3 1972. − Rupp. 1915, p. 56. |