| * Dans l'article "DADA2,, subst. masc." DADA2, subst. masc. A.− Mouvement artistique, créé en 1916, protestant par la dérision et l'irrationalité contre l'absurdité universelle. Prenons, comme dada, un parti franc (Thibaudet, Réflex. litt.,1936, p. 250): ... le surréalisme s'est forgé d'abord dans le mouvement « dada » dont il faut noter les origines romantiques, et le dandysme anémié. La non-signification et la contradiction sont alors cultivées pour elles-mêmes. « Les vrais dadas sont contre Dada. Tout le monde est directeur de Dada. »
Camus, L'Homme révolté,1951, p. 119. − [En constr. d'appos. avec valeur d'adj.] Spectacle, symphonie dada; le mouvement dada (cf. ex. supra). Je venais de rater une occasion unique d'écrire un chef-d'œuvre dada (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 366). B.− P. méton. Membre du mouvement dada. Synon. dadaïste (cf. dér.).Les vrais dadas (cf. ex. supra). Il ne leur suffit pas aux dadas que j'aie écrit un livre qui leur plaise (Gide, Journal,1924, p. 787). Rem. Barrès ds Mes Cahiers, fait venir dada2et ses dér. de dada1(par association étymol.). Les dadaïstes : Les enfants appellent un dessin un dada (il représente souvent un cheval). Nos dadaïstes veulent retrouver la fraîcheur, le neuf, le primitif (Barrès, Cahiers, t. 13, 1920-22, p. 31). Prononc. : [dada]. Étymol. et Hist. 1916, 14 juil. hist. litt. (T. Tzara, « Le Manifeste de M. Antipyrine » ds La Première aventure céleste de M. Antipyrine ds
Œuvres complètes, éd. H. Béhar, t. 1, p. 81). Terme volontairement dépourvu de sens, choisi comme un défi par ce mouvement littéraire qui voulait libérer l'instinct au détriment des idées reçues. Le mot dada (cf. dada1) a été trouvé au moyen d'un coupe-papier glissé au hasard entre les pages d'un dict. Larousse, par Tzara, Arp et Huelsenbeck, le 8 févr. 1916 à Zurich au café Terrasse. Fréq. abs. littér. : 13. DÉR. 1. Dadaïsme, subst. masc.L'école, le mouvement dada. La révolte fut d'abord négation, volonté de désorganisation, à l'époque du dadaïsme (Béguin, Âme romant.,1939, p. 389).− [dadaism̥]. − 1reattest. 1917 (Courteline, Boubouroche, Philos. de Courteline, p. 124); de dada2, suff. -isme*. − Fréq. abs. littér. : 4. 2. Dadaïste, adj. et subst.(Pers.) qui appartient à l'école dada. Jeune poète dadaïste; cinéma, poésie dadaïste; le dadaïste Tristan Tzara. Entouré d'une bande de métèques dadaïstes attardés à Montparnasse (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 325).Ils soutiendront que le mot en tant que son est vide d'idée − l'« inanité sonore » des dadaïstes − a les mêmes propriétés émotives que la musique (Benda, Fr. byz.,1945, p. 274).− [dadaist]. − 1reattest. 1918 (Tzara, Manif. Dada, p. 33); de dada2, suff. -iste*. − Fréq. abs. littér. : 13. BBG. − Ac. Fr. Dict. de l'Ac. Banque Mots. 1973, no5, p. 98 (s.v. dadaïsme). − Chevalier (J. C.). Dada. Ét. ling. de la fonction d'un terme qui ne signifie rien. Cahiers Dada du Surréalisme. 1966, t. 1, pp. 7-15. − Hasselrot 20es. 1972, p. 14 (s.v. dadaïste). − Thomasson (Lieutenant-colonel de). D'où vient dada? Fr. mod. 1939, t. 7, pp. 347-348. |