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DÉTRESSE, subst. fém.
A.− Angoisse, grande peine d'esprit, de cœur, causée par la pression excessive de difficultés, de circonstances douloureuses, dramatiques. La détresse de l'âme; être en détresse, dans une grande détresse :
Soudain, il lui vint une telle angoisse que son cœur se trouva tordu de chagrin; elle connut une si grande détresse que son âme fut noyée de découragement. Un pressentiment terrible la fit frissonner de la tête aux pieds. Elle voyait le malheur − tel un oiseau de proie plane hautain, patient et lent, avant de fondre sur la victime de son choix − éployer une fois de plus ses sinistres ailes noires au-dessus de la maison des Beauchemin. Guèvremont, Le Survenant,1945, p. 157.
Rare, p. anal. La vieille église (...) dans sa détresse solitaire (Bernanos, Soleil Satan,1926, p. 156).
B.− État de nécessité, de besoin, de danger, de misère extrêmes, qui ne saurait se prolonger sans compromettre gravement une santé, un équilibre, une situation déjà critiques. Pousser des cris de détresse.
1. [Sur le plan physique et matériel] La détresse de la guerre, d'un logis, d'un peuple.
Rare [Associé à un mot concr.] Un bouton de veste en détresse. Le garçon (...) cacha sous une housse d'indienne à petites fleurs la détresse du canapé (Coppée, Prose,Coupable, 1897, p. 34).
Loc. et expr. Aux jours de détresse; un cheval en détresse; faire un signe de détresse; agiter son bonnet en signe de détresse. Aide à toute détresse. Association d'entr'aide connue sous le sigle A.T.D. (cf. Gilb., 1971, s.v. quart-monde).On restait figés sur le quai, abandonnés, grelottants, à la détresse (Céline, Mort à crédit,1936, p. 108).,,Boyaux en détresse, boyaux vides (Avoir les). Être à jeun, avoir faim`` (Rigaud, Dict. jargon paris., 1878, p. 54).
Spécialement
a) FRANC-MAÇONNERIE. Le signe de détresse maçonnique (A. Daudet, R. Helmont,1874, p. 126).
b) MAR., COMMUN. Navire en détresse. En difficulté, en perdition. Faire le signal, les signaux de détresse; hisser le pavillon, tirer le canon de détresse; avion, train en détresse. Le mécanicien sifflait éperdument, à coups pressés, le sifflet haletant et lugubre de la détresse (Zola, Bête hum.,1890, p. 153).Le long hululement pénétrant qu'exhale la sirène d'un bateau en détresse sur la mer (Barbusse, Feu,1916, p. 233).
c) MÉD. Une détresse respiratoire néonatale (A. Minkowski, Pour un nouveau-né sans risque,Paris, Stock, 1976, p. 147).
2. [Sur le plan écon.] La détresse des finances, du trésor public; un plan de détresse. La détresse d'un pays privé d'autorité et d'administration (Bainville, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 38).
Prononc. et Orth. : [detʀ εs]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1160 destrece « situation désespérée, angoisse » (Eneas, éd. J. Salverda de Grave, 822); début xives. [ms.] destresse « id. » (La Passion du Palatinus, éd. G. Frank, 1280). Du lat. pop. districtia, dér. de districtus part. passé de distringere « serrer »; cf. angustia de angustus « étroit, resserré ». Fréq. abs. littér. : 1 558. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 131, b) 1 325; xxes. : a) 3 625, b) 2 769. Bbg. Guéret (J.). La Constr. aéron. Banque Mots. 1972, no4, p. 179. − La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 245, 251, 286, 316.