| DÉSIGNATION, subst. fém. A.− Action de faire connaître quelque chose de manière précise, de donner un renseignement sur quelque chose. Cette désignation même de 950 ans, au lieu de 1000, pour la durée de Noé, a un sens (P. Leroux, Humanité,t. 2, 1840, p. 597).Envoyez-moi donc une liste [de revues et journaux espagnols] avec, si possible, la désignation du parti (Verlaine, Corresp.[avec E. Blémont]; t. 2, 1876, p. 16): 1. ... en haut, sur la souche et sur la note à détacher, se trouvaient l'indication du rayon et le numéro du vendeur; puis, répétées également des deux côtés, il y avait des colonnes pour le métrage, la désignation des articles, les prix...
Zola, Au Bonheur des dames,1883, p. 421. − En partic. Choix nominatif et officiel de quelqu'un pour un emploi, une mission particulière et souvent temporaire. Votre désignation comme commandant en chef des armées alliées n'a été nulle part aussi bien accueillie que dans mon pays (Foch, Mém.,t. 2, 1929, p. 41): 2. Avez-vous une suggestion à faire en ce qui concerne la personne même du conseil judiciaire? Sa désignation, je vous le rappelle, est entièrement soumise à la décision du tribunal; mais celui-ci, en général, se range à l'avis donné par le conseil de famille.
Druon, Les Grandes familles,t. 2, 1948, p. 204. B.− LING. Représentation d'une réalité par un signe linguistique. Cf. appellation, dénomination, dénotation.Il entra dans un cabinet que son frère appelait son oratoire (...) Un prie-Dieu (...) une madone (...) et un bénitier (...) semblaient justifier la pieuse désignation de cette chambre (Mérimée, Chron. règne Charles IX,1829, p. 55).On a connu, sous la désignation de corvettes et de frégates, deux types de bâtiments de la marine britannique (Le Masson, Mar.,1951, p. 46).Les désignations sont, dans une langue donnée, les éléments sémantiques appartenant à un inventaire ouvert et non-fini (PottierLing. gén.1974, p. 43): 3. ... j'étais intimidé par la facilité avec laquelle Albertine disait le « tram », le « tacot ». Je sentais sa maîtrise dans un mode de désignations où j'avais peur qu'elle ne constatât et ne méprisât mon infériorité.
Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs,1918, p. 877. − P. ext. Indication précise de quelque chose à l'aide de signes autres que linguistiques. Ce n'est pas parce que la fonction visuelle est atteinte que les mouvements de désignation deviennent impossibles (Merleau-Ponty, Phénoménol. perception,1945, p. 132): 4. ... il l'interrogea tout de suite après l'avoir déposée en quelque sorte sur un fauteuil (...). Elle lui répondait par monosyllabes, par signes de tête ou par une désignation de la main.
G. Leroux, Le Parfum de la dame en noir,1908, p. 108. Prononc. et Orth. : [deziɳasjɔ
̃]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1355 desinacion (Reg. du chap. de S. J. de Jérus., A.N. MM 28, fo15 vods Gdf. Compl., sans attest.); 2. 1690 designation de Consuls (Fur.). Empr. au lat. class. designatio, -onis « forme, figure, indication » et « action de désigner quelqu'un pour une charge, une fonction ». Fréq. abs. littér. : 159. |