| * Dans l'article "DÉSEMPARER,, verbe trans." DÉSEMPARER, verbe trans. A.− [Avec l'idée de priver complètement qqc. d'une présence] 1. Vx. Abandonner un endroit. Désemparer la ville, le camp. − Emploi abs. Les ennemis qui étaient devant la place ont désemparé (Ac.1798, 1878) : 1. ... il y en eut qui firent apporter leur lit afin de ne pas désemparer et d'être à même de sauter sur la place qui viendrait à vaquer.
Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 3, 1848, p. 607. ♦ Au fig., cour. Sans désemparer. Sans quitter la place, sans s'interrompre. Travaillé toute la journée sans désemparer (...). Je suis un peu las ce soir mais ne puis me permettre d'interrompre (Du Bos, Journal,1921, p. 26). 2. Spéc. Désemparer un navire. Le mettre hors service en le privant de ce qui est nécessaire à son bon fonctionnement. Il eut bientôt désemparé le vaisseau ennemi (Ac. 1798, 1878), le navire ennemi (Ac.1932).(Quasi-) synon. désarmer.Désemparer une forteresse (vx). La démanteler (attesté par Littré, DG, Guérin 1892, Rob. et Lar. Lang. fr.). − P. anal. Je démontais la charrue, la désemparant des cordages, des oreillettes et du soc (Fabre, Chevrier,1867, p. 187). B.− Au fig. Déconcerter quelqu'un, lui faire perdre ses moyens en l'abandonnant à lui-même : 2. Cela le surprenait [Raboliot] et le désemparait : à mesure que le souci de sa provende relâchait sa terrible étreinte, qu'il se sentait mieux assuré de vivre, son découragement augmentait.
Genevoix, Raboliot,1925, p. 304. Prononc. et Orth. : [dezɑ
̃paʀe], (je) désempare [dezɑ
̃pa:ʀ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1364 desemparer [abatre et raser] « démanteler, détruire » (Lit. remiss. ex Reg. 38, Chartoph. reg. ch. 238 ds du Cange); 2. 1418 « quitter, abandonner » (Caumont, Voyage d'Oultremer en Jhérusalem, p. 98, La Grande ds Gdf.); 1792 sans désemparer (Robesp., Discours, Sur le jugement de Louis XVI, t. 9, p. 186); 3. 1497 mar. nefs toutes désemparées (O. de Saint-Gelais, Ep. d'Ov., Ars 5108, fo62 vods Gdf. Compl.); 4. 1837 désemparé « dérouté, en proie à la détresse » (M. de Guérin, Corresp., p. 314). Dér. de l'a. fr. emparer (v. [s'] emparer); préf. dé-*. Fréq. abs. littér. : 65. DÉR. Désemparement, subst. masc.,rare. Action de désemparer un navire; le fait d'être désemparé. Le démembrement [du vaisseau], le désemparement, le chavirement (Maizière, Nouv. archit. nav.,1853, p. 12).Au fig. Un désemparement total d'Edmond [de Goncourt] après la mort de Jules (Du Bos, Journal,1921p. 87).− Dernière transcr. ds Littré : dé-zan-pa-re-man. − 1resattest. 1428 « ruine » (Ord., XIII, 135 ds Gdf.), 1906 « détresse » (Alain-Fournier, Corresp., p. 206); du rad. de désemparer, suff. -ment*. − Fréq. abs. littér. : 4. |