| DÉPART1, subst. masc. A.− Action de partir, de quitter un lieu, moment précis où s'effectue cette action. Heure de départ, préparatifs de départ. Le conducteur vient de consentir à retarder le départ de quelques minutes (Toepffer, Nouv. genev.,1839, p. 461).Le graissage de ces moteurs se fait par le mélange d'huile avec l'essence, ce qui facilite les départs à froid instantanés (Chapelain, Techn. automob.,1956, p. 263). SYNT. Ordre de départ, point de départ, scène de départ, signal du départ; être sur son départ, prendre le départ. ♦ Au fig. et p. euphém. Le prodige de ce grand départ céleste qu'on appelle la mort, c'est que ceux qui parlent ne s'éloignent point (Hugo, Actes et par.,2, 1875, p. 849): 1. Les matelots mènent grand tapage, des bals champêtres s'organisent, et je m'amuserais moi-même de toute cette gaîté populaire si le départ [sa mort] de ma vieille tante Lalie ne m'avait pas laissé un voile de deuil...
Loti, Journal intime,t. 1, 1878-81, p. 164. − Spéc., SP. Libération individuelle ou collective des concurrents à un signal donné. Le plongeon de départ de course s'exécute au coup de sifflet (R. Vuillemin, Éduc. phys.,1941, p. 159).Deux épreuves individuelles de précision d'atterrissage avec départ à 1 000 m et à 1 500 m (Jeux et sp.,1968, p. 1632). ♦ En partic. Faux départ. Les athlètes grecs coupables de faux départs étaient fouettés (Jeux et sp.,1968p. 1220). − P. méton. Endroit d'où l'on part. Dès son arrivée au Départ abonnements des Messageries, le papier est distribué dans les salles de travail (Civilis. écr.,1939, p. 4201). ♦ En partic. Ensemble des installations mises à la disposition des voyageurs (gare) ou prévues pour l'acheminement du courrier (poste). Spéc., GÉOL. Zone de départ. ,,Dans un sol, horizon d'où on pense que la matière est partie vers le bas, vers le haut ou sur le côté`` (Plais.-Caill. 1958). − P. ext. Action de quitter un emploi, une fonction. Exiger le départ, refuser le départ. B.− Commencement d'une réalisation, début d'une entreprise. Budget de départ, installation de départ; connaître un nouveau départ. Départ du mouillage à trois heures du matin (Fromentin, Voy. Égypte,1869, p. 78): 2. Chez combien de médecins, de physiologistes, de naturalistes, a-t-on vu un beau départ s'arrêter brusquement (...) à la suite de déceptions sentimentales ou sensuelles.
L. Daudet, Mes idées esthétiques,1939, p. 162. − En partic. ♦ ARCHIT. Départ d'escalier. Point d'origine d'un élément architectural : 3. Dans un départ d'escalier, vers les quais où dorment des hommes en loques, dans des journaux, pieds nus, le couple était accroché comme une ancre à la terre incertaine d'une crique.
Aragon, Les Beaux quartiers,1936, p. 444. ♦ COMPTAB. Départ d'un compte. Ouverture d'un compte. − Au fig. Point de départ. Origine d'une chose. Voici le point de départ de nos réflexions (Bachelard, Poét. espace,1957, p. 130). ♦ Loc. adv. Au départ, au point de départ. À l'origine. Au départ le parti-pris polémique donne un ton rogue à son développement (Guéhenno, Jean-Jacques,1952, p. 31). Prononc. et Orth. : [depa:ʀ]. Littré souligne que le t ne se lie pas. Homon. dépare (verbe déparer). Admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1213 « action de partir » (Faits des Romains, éd. L.-F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, p. 181); 1680 être sur son départ (Rich.); 1796 le point de départ (Dusaulx, Voy. Barège, t. 2, p. 146); 1845 au départ (Flaub., 1reÉduc. sentim., p. 215); 2. 1793 « action de quitter un emploi, une fonction » (Staël, Lettres L. de Narbonne, p. 99 : votre départ du ministère); 3. 1854, 25 juin « commencement d'une réalisation » (Delacroix, Journal, t. 2, p. 205); 1866, 25 févr. une indication de départ (Amiel, Journal, p. 155); 4. 1890 ch. de fer la salle de départ (Zola, Bête hum., p. 55). Déverbal de départir* en a. fr. « s'en aller, partir ». Bbg. Bédard (A.), Marquis (M.). Le Tableau de bord de l'automob. Meta. 1970, t. 15, no4, p. 232. |