| DÉMYSTIFIER, verbe trans. A.− [L'obj. désigne une chose] Dépouiller (quelque chose) de son caractère mystérieux ou trompeusement embellissant en le montrant tel qu'il est réellement. L'effort de généraliser la connaissance économique contribue à la démystifier (Perroux, Écon. XXes.,1964, p. 593). B.− [L'obj. désigne une pers.] Désabuser (quelqu'un) en lui montrant la réalité telle qu'elle est, l'arracher à sa crédulité causée par une tromperie collective (généralement embellissante) : ... comme l'écrivain s'adresse à la liberté de son lecteur et comme chaque conscience mystifiée (...) tend à persévérer dans son état, nous ne pourrons sauvegarder la littérature que si nous prenons à tâche de démystifier notre public.
Sartre, Situations II,1948, p. 306. Rem. 1. Terme enregistré dans les dict. gén. à partir de Rob. 2. Rob. et Lar. Lang. fr. enregistrent démystificateur, trice, subst. et adj. (Celui, celle) qui démystifie. J'ai élevé pour vous tout un troupeau de démystificateurs. Ils vous démystifieront (Ionesco ds Rob., s.v. mystifier). Prononc. : [demistifje], [je] démystifie [demistifi]. Étymol. et Hist. 1. 1948 « détromper quelqu'un » supra ex.; 2. 1957 « priver quelque chose de son caractère mystérieux » (G. Picon ds Mercure de France, t. 330, p. 303 : l'auteur voudrait retrouver un monde nettoyé de l'homme, « démystifié » de toute psychologie et de toute profondeur). Dér. de mystifier*; préf. dé-*. Fréq. abs. littér. : 9. |