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DÉLIÉ, ÉE, adj.
Littéraire
A.− [En parlant de choses physiques, personnes, animaux] Qui est d'une grande finesse, d'une grande minceur et souplesse. Écriture déliée; trait de plume fort délié; le corps délié d'un adolescent. Le cheval avait cette allure déliée (...) qui trahit la race pure (Balzac, Illus. perdues,1843, p. 410).Scapin (...) fort agile et délié de son corps (Gautier, Fracasse,1863, p. 427):
... un tuyau d'argent creux, le plus menu que l'on pût voir, et aussi délié qu'une aiguille. Bourges, Le Crépuscule des dieux,1884, p. 312.
Emploi substantivé masc. sing. avec valeur de neutre. L'étroitesse longue de leurs pieds, le délié presque inquiétant de leurs doigts (Lorrain, Sens. et souv.,1895, p. 239).
Spéc., CALLIGRAPHIE. Le délié, subst. masc. sing. ou plur. Partie fine d'une lettre (p. oppos. au plein). Il subsiste (...) dans la typographie, des traits d'exécution manuelle : déliés et pleins, qui y sont toujours sensibles (Huyghe, Dialogue avec visible,1955, p. 34).
B.− Au fig. Fin, pénétrant.
[En parlant d'une pers.] Habile à surmonter les difficultés. L'un des plus vieux renards du Palais [Grévy], merveilleusement prudent et délié (Barrès, Appel soldat,1897, p. 99).
[En parlant des capacités intellectuelles d'une pers.] Tel était Barthélemy à quinze ans : âme modérée, affectueuse et fine, esprit vif, curieux, délié, avide de savoir (Sainte-Beuve, Caus. lundi,t. 7, 1851-62, p. 189).Lui seul avait l'intelligence assez déliée pour analyser la situation (Zola, Germinal,1885, p. 1284).
[En parlant d'une étude quelconque] Analyse déliée. Une objectivité spécifique (...) offre (...) au sens du mystère une problématique plus déliée que l'objectivité naturaliste (Ricœur, Philos. volonté,1949, p. 19).
Prononc. : [delje]. Étymol. et Hist. A. Adj. 1. 1121-35 « fin, mince, délicat » fém. plur. delïetes (Ph. de Thaon, Bestiaire, 782 ds T.-L.); 2. 1585 « habile, fin (au fig.) » (N. Du Fail, Contes d'Eutrapel, éd. J. Assézat, Œuvres facétieuses, t. 2, p. 57 et 58). B. Subst. 1706 le délié de la plume (Rich.). Du lat. class. delicatus qui est à l'orig. des formes d'a. fr. de type deugié attestées dep. la Chanson de Roland (éd. J. Bédier, 3389 : herbe verte et delgee, v. aussi Gdf. et T.-L., s.v. deugié; FEW t. 3, p. 33 b), le type délié étant formé sur delicatus sur le modèle de mots où -ié correspond au groupe phonét. -icatu (FEW t. 3, p. 34) et ayant été ultérieurement influencé par le part. passé de délier*. Fréq. abs. littér. : 467. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 717, b) 484; xxes. : a) 473, b) 829. Bbg. Gottsch. Redens. 1930, p. 136. − Quem. 2es. t. 4 1972.