| DÉJECTION, subst. fém. A.− MÉD. Évacuation des excréments. Synon. défécation.Faciliter la déjection, les déjections (Ac.1932). − P. méton., au plur. Matières fécales évacuées. Synon. selles, excréments : 1. Toute sa vie fourrer son nez dans les fèces des nouveau-nés merci bien. Toute ma vie renifler les déjections, les pus, les sanies, ah non j'en ai assez.
Queneau, Loin de Rueil,1944, p. 163. − P. métaph. Rebut, déchet : 2. Ces tranches de viande ramassées sur l'assiette de l'empereur, étaient pour lui [Gavard] des ordures sans nom, une déjection politique, un reste gâté de toutes les cochonneries du règne.
Zola, Le Ventre de Paris,1873, p. 842. B.− P. anal. Déchet, ordure. Papeterie dont les déjections font périr tout le poisson de la rivière (Goncourt, Journal,1889, p. 1031). 1. GÉOGR. Cône de déjection(s). Les matières solides charriées par le torrent se déposent en formant un amas conique (...), qu'on nomme cône de déjection (Lapparent, Abr. géol.,1886, p. 24). 2. GÉOL. Matières crachées par un volcan en éruption. Leur déjection pulvérulente ou boueuse, [des terrains volcaniques] (A. Brongniart, Arts céram.,1844, p. 66). Rem. On rencontre ds la docum. le néol. d'aut. déjecter, verbe trans., en emploi fig. Vomir, éructer. Quand il essayait d'interrompre ce flot de grossièretés, elle déjectait, plus furieuse (Huysmans, Sœurs Vatard, 1879, p. 259). Prononc. : [deʒ
εksjɔ
̃]. Étymol. et Hist. 1. Fin xiies. « dépravation, abjection » (Dialogue St Grégoire, 118, 10 ds T.-L.) − xvies., Hug.; 2. a) 1538 méd. (J. Canappe, 13elivre de la méthode thérapeutique de Galien ds Fr. mod., t. 18, p. 271); b) 1886 cône de déjection (Lapparent, loc. cit.). Empr. au lat. class. dejectio « action de jeter à bas », au fig. « dépravation » surtout chez les aut. chrét.; sens méd. attesté par Celse. Fréq. abs. littér. : 38. |