| DÉCRÉPIR, verbe trans. A.− MAÇONN. Enlever le crépi d'un mur. Décrépir un mur lézardé (Ac.1878-1932, DG, Rob.). − Emploi pronom. passif. Perdre son crépi. Ce mur se décrépit (Ac. 1878-1932, DG, Rob.). B.− P. métaph. [Le suj. désigne la vieillesse ou les excès, etc.] Provoquer la déchéance physique, intellectuelle ou morale d'une personne. Tous ces amours au débotté lui décrépissaient la face (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 49): 1. Toujours cette dérision lamentable : aimer de tout son cœur des êtres et des choses que chaque journée, chaque heure travaille à user, à décrépir, à emporter par morceaux...
Loti, Le Livre de la pitié et de la mort,1891, p. 234. Rem. Nouv. Lar. ill.-Lar. 20e, Delesalle, Dict. arg.-fr. et fr.-arg., 1896, p. 88 et Carabelli, [Lang. pop.] attestent décrépir (la figure à quelqu'un) au sens de « endommager ». − Emploi pronom. passif. S'altérer, se dégrader par l'usure de l'âge : 2. Avec l'âge, il se fait comme une exfoliation dans la partie morale et intellectuelle du cerveau; l'esprit se décrépit; les notions et les opinions se détachent, comme par couches, de la substance médullaire; ...
J. Joubert, Pensées,t. 1, 1824, p. 218. Prononc. et Orth. : [dekʀepi:ʀ], (je) décrépis [dekʀepi]. Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1857 (Ordonnance de police ds Littré); 1879 fig. (Huysmans, loc. cit.). Dér. de crépir*; préf. dé-*. Fréq. abs. littér. : 49. DÉR. Décrépissage, subst. masc.,maçonn. Action de décrépir un mur ou de se décrépir; état de ce qui est décrépi. Le décrépissage d'un mur (Ac.1878-1932).Attesté aussi ds Lar. 19eSuppl.-Lar. Lang. fr., Littré, DG, Guérin 1892, Rob., Quillet 1965.− [dekʀepisa:ʒ]. Ds Ac. 1878 et 1932. − 1reattest. 1857 (Ordonnance de police ds Littré); du rad. du part. prés. de décrépir, suff. -age*. |