| DÉCOLONISER, verbe trans. Procéder à la décolonisation d'un pays jusque-là soumis au régime colonial. Le pire des « colonialismes » : celui de Moscou et de Pékin. Que ne conjugue-t-il, pour son propre compte, le nouveau verbe « décoloniser »! (Le Figaro,2 nov. 1960, p. 13).− P. métaph. Libérer; rendre une certaine autonomie. Décoloniser la province; décoloniser la femme. Décoloniser en France (titre d'un essai de R. Lafont, Paris, Gallimard, 1971). Rem. On rencontre ds la docum. a) Le part. passé adj. décolonisé, ée. Qui a accédé à l'indépendance. Pays décolonisés. Peuples « décolonisés » (Univers écon. et soc., 1960, p. 6214). b) Le subst. décolonisé, ée. Personne dont le pays est décolonisé. Le décolonisé est un homme en voie de décolonisation, (...) il continue à se définir, et à se conduire, par rapport à une condition dont les effets n'ont pas totalement disparu (Encyclop. univ. 1972, p. 364). Prononc. : [dekɔlɔnize]. Étymol. et Hist. [1845 (J.-B. Richard de Radonvilliers, Dict. des mots nouveaux d'apr. Dauzat 1968-1973)]; 1960 supra. Dér. de colonie*; préf. dé-*; suff. -iser*. DÉR. Décolonisation, subst. fém.Processus par lequel un pays jusque-là colonisé accède à l'indépendance. La décolonisation effective résulte d'une organisation traduisant et préparant une moindre inégalité (Perroux, Écon. XXes.,1964, p. 273).− [dekɔlɔnizasjɔ
̃]. − 1resattest. [1845 (J.-B. Richard de Radonvilliers, Dict. des mots nouveaux, d'apr. Dauzat 1968-73); av. 1957 ds la presse d'apr. J. Suchy, B. Quemada ds Fr. mod. t. 29, p. 140]; 1960 (Univers écon. et soc., p. 2612); de colonisation*, préf. dé-*. − Fréq. abs. littér. : 2. BBG. − Dub. Dér. 1962, p. 33 (s.v. décolonisation). − Hemardinquer (J. J.). Faux néol. Vie Lang. 1966, pp. 150-153. − Robida (F.). La Décolonisation. Vie Lang. 1966, pp. 548-558. |