| DÉBOULONNER, verbe trans. A.− Enlever des boulons. − P. ext. Démonter ce qui était boulonné. Déboulonner un rail (cf. Sartre, Mains sales,1948, 2etabl., 3, p. 42). ♦ Déboulonner une statue. Abattre une statue. B.− Au fig., fam. 1. Détruire le prestige d'une personne (comme si on abattait sa statue) : 1. Pour moi, déboulonné du pôle de stylite qui me sied, dès qu'un corps a trop de son secret, j'affiche : celles qui voient tout, je les invite à venir, à mon bras, des soirs, prendre les frais.
Laforgue, L'Imitation de Notre-Dame la Lune,1886, p. 260. 2. Déposséder quelqu'un de son poste, de sa place. Il s'est fait déboulonner aux dernières élections : 2. Aussi aux dernières élections, ou aux avant-dernières, il faillit être déboulonné de Montargis, je dis déboulonné comme député, par un juif extrêmement riche et naturellement radical.
Péguy, L'Argent,1913, p. 1224. Prononc. et Orth. : [debulɔne], (je) déboulonne [debulɔn]. Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1867 « démonter ce qui est boulonné » (Goncourt, M. Salomon, p. 375); 1871 fig. (Virmaitre, Dict. arg. fin-de-s., Suppl., p. 87 : [Depuis 1871] faire tomber un homme, c'est le déboulonner); 1886 « déposséder quelqu'un de sa place » (Laforgue, loc. cit.); cf. 1911 déboulonner son idole (L. Daudet, Mésentente, p. 242). De boulonner*; préf. dé-*. Fréq. abs. littér. : 11. |