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DÉBALLAGE, subst. masc.
A.− Action de déballer*.
1. [Correspond à déballer A; le compl. de n. désigne le contenu d'un emballage] Déballage (d'objets). Action d'extraire des objets de leur emballage. L'Italien oblige les deux ouvriers à ouvrir leurs sacs (...) et vous assistez au déballage des chemises, des chaussettes et des petits cadeaux (Butor, Modif.,1957, p. 132).
[Correspond à déballer A spéc.; p. ext., le compl. de n. désigne les marchandises d'un magasin] Déballage (de marchandises). Action de les exposer pour les vendre :
1. La pêche de la Marie-Rose, maniée encore une fois, prenait, sur le bitume du pavillon, l'air de Paris : les raies, les turbots et les soles des enchères Lengagne livrées à M. Turine, mandataire aux halles. Le déballage accentuait l'odeur de marée. Hamp, Marée fraîche,1908, p. 57.
2. [Correspond à déballer B; le compl. de n. désigne un contenant] Déballage d'une caisse, d'un paquet... Ouverture d'une caisse, d'un paquet... pour en extraire le contenu. Il (...) assista au déballage du paquet, et, constatant ma joie devant le contenu, il me dit en s'en allant : « je vous laisse en tête à tête avec vous-même » (Du Bos, Journal,1928, p. 150).
[Correspond à déballer B p. ext.; le compl. de n. désigne un véhicule] P. ext., vieilli. Déballage (d'un véhicule). Action de le décharger des bagages ou marchandises qu'il contient; déchargement (d'un véhicule) :
2. ... arrivée de Madame de Kerich et de sa fille, avec une quantité incroyable de bagages. La place aux marronniers était remplie de badauds qui venaient assister au déballage des voitures. Rolland, Jean-Christophe,Le Matin, 1904, p. 176.
3. [Correspond à déballer D; en parlant d'un groupe de pers.] Action d'arriver; arrivée. Cf. débarquement.On ne voyait guère que des dames fagotées, des châles jaunes, des jupes vertes, le déballage en masse de la province (Zola, Bonh. dames,1883, p. 540).
B.− P. méton. Résultat de l'action de déballer; ensemble des articles déballés par un marchand de passage pour être vendus; étalage passager et sommaire de ces marchandises. Vente au déballage. Marchand forain qui solde un déballage de faïence et de porcelaine (Romains, Knock,1923, p. 6).Elle longea des maisons sombres, des boutiques aux volets clos, et les premiers déballages pour la foire du lendemain (Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 204).La tenue de la rue n'existe plus. Tu n'as plus de pharmacies, tu as des épiceries. Tu n'as plus d'épiceries, tu as des déballages (Giraudoux, Folle,1944, II, p. 120).
P. ext., souvent péj.
[Dans un magasin] Ensemble d'articles se présentant en vrac. [Dans une galerie, une exposition] Étalage plus ou moins ordonné d'un nombre excessif de tableaux, d'objets :
3. Dans tout ce fatras de cadres, rien d'original, rien de neuf; (...) je ne puis (...) que conseiller aux gens écœurés, comme moi, par cet insolent déballage de gravures et de toiles, de se débarbouiller les yeux au dehors... Huysmans, L'Art mod.,1883, p. 186.
Étalage, qui attire l'attention, d'un ensemble d'objets. Je ris de contentement, en retrouvant sur la tablette un déballage connu de petits flacons (Colette, Entrave,1913, p. 96):
4. Elle étalait à mesure chaque pièce sur le parquet du bout de sa bottine crevée. − Qu'est-ce que c'est que ce déballage? Où avez-vous trouvé ça, mon enfant? Bernanos, Monsieur Ouine,1943, p. 1403.
C.− [Correspond à déballer C] P. métaph. ou au fig.; fam., pop. ou arg.; péjoratif.
1. [Correspond à déballer C 1]
a) Action d'exposer, de raconter en faisant étalage de tout ce que l'on sait, avec ostentation, sans retenue, etc.; résultat de cette action, ce qui est déballé. « Votre lettre, souffrez que je vous le dise fraternellement, est un déballage des idées de tout le monde » (Bloy, Journal,1892, p. 49).
b) Action de dévoiler, d'étaler au grand jour − en abandonnant toute réserve, toute crainte − quelque chose que l'on a longtemps tu ou caché, ou quelque chose que l'on garde d'ordinaire pour soi; résultat de cette action, ce qui est déballé. Je m'accuse, disait Marcel... Quant à moi, je me tus. Ce déballage me trouvait aphone (H. Bazin, Vipère,1948, p. 62).Si, au lieu de leur révéler ce qu'ils attendent, nous les épouvantions par un infâme déballage de nos stupres (Arnoux, Solde,1958, p. 214):
5. Jamais Henri ne resterait cinq minutes sans me dire ce qu'il a sur le cœur! Voyons, qu'as-tu, gros chéri? Faisons notre petit déballage... Disons tout et vivement à votre petite louloute! Balzac, La Cousine Bette,1846, p. 293.
2. [Correspond à déballer C 2] Argot
[Gén. en parlant d'une femme] Action de se déshabiller, déshabillage. Madame de Caraman très peu changée en vérité, mais dont le déballage offrirait peut-être moins d'agrément qu'il y a trente ans (Mérimée, Lettres Delessert,1870, p. 138).Au déballage. Au lever ou au coucher, c'est-à-dire en l'absence de tout artifice.
[En parlant d'un homme] Rare. « Il est accablé de rhumatismes, ce qui le fait ressembler, au déballage, à ces statuettes (des bandagistes) » (Larchey, Excentr. lang.,1858, p. 472).
Loc. [Le suj. désigne un homme] Être volé au déballage. Être déçu en constatant, lorsque la femme est déshabillée, qu'elle devait tout ou partie de ses charmes aux artifices de la toilette (cf. L. Larchey, loc. cit. et Larch. 1880, France 1907 et Delvau 1972).[Le suj. désigne une femme] Gagner au déballage. Gagner des charmes à être dévêtue. Perdre au déballage (cf. Rigaud, Dict. jargon paris., 1878, p. III et France 1907).
P. méton. Linge de femme; en partic., linge sale :
6. L'odeur de l'atelier, ces ouvrières en sueur qui tapaient les fers de leurs bras nus, tout ce coin pareil à une alcôve où traînait le déballage des dames du quartier, semblait être pour lui le trou rêvé, un refuge longtemps cherché de paresse et de jouissance. Zola, L'Assommoir,1877, p. 608.
Prononc. et Orth. : [debala:ʒ]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1. 1671 « action de déballer » (P.-D. Huet, Mots tirés de ses manuscrits ds Fr. mod., t. 14, p. 288); 2. 1846 au fig. supra ex. 5. Dér. de déballer*; suff. -age*. Fréq. abs. littér. : 80. Bbg. Schmidt (H.). Fr. vivant. Praxis. 1973, t. 20, no1, p. 82. − Termes techn. fr. Paris, 1972, p. 12. − Weil (A.). En Marge d'un nouv. dict. R. Philol. fr. 1932, t. 45, p. 16.