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CURE-DENT(S),(CURE-DENT, CURE-DENTS) subst. masc.
A.− Petit instrument pointu qui sert à enlever les débris d'aliments coincés entre les dents. Cure-dent(s) d'argent; la pointe d'un cure-dent(s); user d'un cure-dent(s), mâcher, sucer son cure-dent(s), (re)tailler un cure-dent(s). Sans encre, sans plume, écrivant des mémoires avec un cure-dents (A. France, Génie lat.,1909, p. 267).Une branlante charrette qui a l'air faite de cure-dents (Morand, Bucarest,1935, p. 140):
... il se curait les dents avec un cure-dents dont le seul mérite était d'être en or, ou parfois, quand il se croyait soudain à l'abri de chacun des trois cents regards, avec sa main entière, d'or aussi et de pierreries. Giraudoux, Siegfried et le Limousin,1922, p. 221.
♦ (Arriver, être invité) en cure-dent. Juste après le repas. Mmede Noailles étant arrivée à neuf heures, le dîner fut retardé au point que les personnes invitées en cure-dent envahirent le salon lorsqu'on était encore au premier service (Mauriac, Du côté Proust,1947, p. 160).
B.− P. anal., arg. (dans l'infanterie). Baïonnette. Si vous désirez un cure-dents, ne soyez pas étonné si l'on vous apporte une baïonnette (Sain.Tranchées,1973, p. 107).
Prononc. et Orth. : [kyʀdɑ ̃]. Ds Ac. 1694 (s.v. cure) − 1932; Land. 1834, Besch. 1845 et Lar. Lang. fr. écrivent un cure-dents. Besch. considère cette graph. comme évidente, mais il peut s'agir d'une seule dent. Rob. Suppl. 1970 admet s à titre de var. Cf. cure1. Étymol. et Hist. 1416 curedent (Inventaire du Duc de Berry, I, 170 ds IGLF). Composé de la forme verbale cure de curer* « nettoyer » et de dent*. Fréq. abs. littér. : 76. Bbg. Sain. Lang. par. 1920, p. 530, 535.