| CURAÇAO, subst. masc. GASTR., vx. Orange amère qui croît dans l'île de Curaçao (l'une des îles des Antilles) et qui tombe avant sa maturité. (Quasi-)synon. bigarade (cf. bigarade A).Écorce de Curaçao, Écorce d'orange amère (Codex,1908, p. 86).− P. méton. ♦ Zeste de curaçao. La partie (...) jaune, corticale à laquelle on donne le nom de « zeste » (...). On en trouve encore (...) une autre espèce surnommée « curaçao », qui est beaucoup plus mince, contient moins de substance pulpeuse, et se distingue par sa grandeur, ainsi que par sa couleur plus brune et son amertume plus agréable (Kapeler, Caventou, Manuel pharm. et drog.,t. 2, 1821, p. 508). ♦ Liqueur à base de zeste de curaçao que l'on fait macérer dans un mélange d'eau-de-vie et de sirop de sucre en y ajoutant diverses épices. Une bouteille, un (petit) verre de curaçao. Les écorces desséchées [des fruits des bigaradiers] servent à préparer diverses liqueurs, notamment le curaçao (A. du Breuil, Cult. arbres,1876, p. 327): Curaço [sic] de Hollande. Il faut se procurer des bigarades, oranges à suc amer (...) enlever le zeste (...) et le mettre macérer dans 2 litres d'alcool à 33 degrés avec 2 clous de girofle, 4 gram. de cannelle, 2 gram. de macis (...) ajouter un sirop composé de 2 kilos de sucre fondu à froid dans 1 litre un quart d'eau, laisser reposer (...) filtrer...
L.-E. Audot, La Cuisinière de la campagne et de la ville,1896, p. 523. − Cette liqueur dans ses diverses utilisations. Les femmes requirent du curaçao, une vraie pommade qu'elles délayèrent dans un verre d'eau (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 91).Un extraordinaire canard à l'orange, avec sauce au curaçao épaissie de foies de volailles pilés (Gide, Journal,1943, p. 169). Prononc. et Orth. : [kyʀaso]. Littré et Lar. Lang. fr. recommandent de ne pas prononcer [kyiʀaso]. Comparer avec la prononc. de la finale de cacao : [kakao]. Le mot est admis ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1801 cuirasseau (Art du Confiseur, Friedel, p. 81 ds Fr. mod. t. 24, p. 222); 1805 Curaçao (Almanach des Gourmands, p. 138, ibid.). Du nom d'une île des Antilles qui produit les oranges dont l'écorce sert à faire cette liqueur. Fréq. abs. littér. : 29. Bbg. Weil (A.). En Marge d'un nouv. dict. R. de Philol. fr. 1932, t. 45, pp. 15-16. |