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CUL-DE-SAC, subst. masc.
A.− Espace sans issue.
1. Rue sans issue. Cul-de-sac étroit, profond; cul-de-sac Férou; ruelle en cul-de-sac. Synon. impasse.Des culs-de-sac mettaient sur le bleu du ciel la rigidité noire d'un grand mur (Goncourt, G. Lacerteux,1864, p. 214).Je me perds dans le dessin compliqué des ruelles, je m'achoppe à des culs-de-sac (T'Serstevens, Itinér. esp.,1933, p. 107):
1. Et quelquefois, dans un effort pour remettre le cap sur mon logis, (...) j'entrais soudainement dans des labyrinthes de ruelles, dans des énigmes de culs-de-sacs, dans des problèmes de rues sans issue, faits pour bafouer le courage des portefaix et confondre l'intelligence des cochers de fiacre. Baudelaire, Les Paradis artificiels,1860, p. 415.
2. P. ext. Tout lieu sans issue. Un étroit cul-de-sac formé par un groupe de roches nues et caverneuses (Ponson du Terr., Rocambole,t. 5, 1859, p. 451).Michaël avait rebâti la maison; il n'avait su résoudre le problème de ce cul-de-sac [une pièce] auquel on aboutissait toujours (Cocteau, Enf. terr.,1929, p. 133).
En appos. avec valeur d'adj. Le long du corridor cul-de-sac qui conduisait au cabinet (Courteline, Ronds-de-cuir,1893, 3etabl., II, p. 103).
En cul-de-sac. Se terminant, finissant en forme de cul-de-sac. Couloir, escalier, vallon en cul-de-sac.
Spéc., CH. DE FER. Placer du côté de chacune des voies principales une voie en cul-de-sac sur laquelle les trains à garer sont refoulés (Bricka, Cours ch. de fer,t. 2, 1894, pp. 239-240).
3. P. anal., ANAT. Repli, prolongement (de membranes, d'organes). Cul-de-sac aortique, radial, vésicoutérin; cul-de-sac de Douglas; cul-de-sac supérieur de la plèvre. L'évolution de l'embryon depuis le cul-de-sac ovarien jusqu'à la vulve (Brumpt, Parasitol.,1910, p. 435).Autour des culs-de-sac des glandes (Carrel, L'Homme,1935, p. 108).Aux endroits où la capsule est lâche, elle [la synoviale] présente des prolongements, ou culs-de-sac synoviaux (A. Bouchet, J. Cuilleret, Anat. topographique,Villeurbanne, SIMEP, 1975, p. 120).
Culs-de-sac péricardiques. ,,Prolongements plus ou moins importants que la cavité péricardique envoie dans l'intervalle des gros vaisseaux de la base du cœur`` (Méd. Biol. t. 1 1970).
B.− Au fig. Situation, entreprise, réflexion qui n'aboutissent à rien, qui ne permettent aucun avancement ou progrès. Synon. impasse.Il est fourvoyé, il est dans un cul-de-sac (Lamartine, Corresp. gén.,1834, p. 12).Les appointements de Saillard avaient toujours été de quatre mille cinq cents francs, car sa place était un vrai cul-de-sac administratif (Balzac, Employés,1837, p. 51):
2. − Vous perdez votre temps et vos efforts, dis-je en vous enfermant dans le cul-de-sac des revendications économiques, vous justifiez les marxistes sans cesser d'être surclassés par leurs agitateurs. Abellio, Heureux les pacifiques,1946, p. 292.
Rem. La docum. atteste un ex. de l'emploi méton. du mot pour désigner une personne médiocre et sans avenir. Les anciens arrivent, ceux d'avant, ceux de toujours, les pétrifiés, les rassurants, les confortables, les culs-de-sac, les bien léchés, la tradition enfin, assise, prospère, rasée de frais (Camus, État de siège, 1947, p. 299).
Prononc. et Orth. : [kyḓsak]. Ds Ac. 1694-1878, s.v. cul (cf. ce mot pour le plur.). Ds Ac. 1932 en tant que vedette autonome. Écrit sans trait d'union de 1694-1762. Étymol. et Hist. 1. 1307 cul-de-çac « rue sans issue, impasse » (Mem. Soc. Hist. Paris, XVIII, 177 ds Gdf. Compl.); 2. av. 1755 p. métaph. « emploi, situation sans issue, qui ne mène à rien » (Saint-Simon, Mémoires, 345, 23 ds Littré, s.v. cul). Composé de cul* « partie la plus profonde d'un objet », de* et sac* (p. anal. de forme). Fréq. abs. littér. : 322. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 041, b) 516; xxes. : a) 134, b) 123. Bbg. Gohin 1903, p. 343. − Michaëlsson (K.). Cul-de-sac. St. neophilol. 1943/1944, t. 16, pp. 224-226; 1947/1948, t. 20, p. 160. − Rommel 1954, p. 23, 30.