| CRÉOSOTE, subst. fém. Liquide huileux, incolore, jaunissant à l'air, de saveur brûlante, d'odeur forte, obtenu par distillation de goudrons végétaux, notamment du goudron de hêtre et utilisé, en thérapeutique, pour ses propriétés antiseptiques (sert aussi à rendre le bois imputrescible). Créosote officinale, sirop de créosote, prendre de la créosote; injection de créosote (dans le bois), imprégner (le bois) de créosote. Les pavés provenant de ces madriers étaient trempés dans un bain de créosote (Bourde, Trav. publ.,1929, p. 163):Un goût infect dans la bouche. À quoi bon ce supplice supplémentaire? N'ai jamais rien espéré de cette potion à la créosote, qui rappelle le dentiste, qui m'enlève tout désir de manger.
Martin du Gard, Les Thibault,Épilogue, 1940, p. 983. Prononc. et Orth. : [kʀeɔzɔt]. Pt Rob. transcrit le premier o par [o] fermé. Fait partie des exceptions dans lesquelles on prononce [ɔ] ouvert bref : cosaque, créosote, filoselle, losange, mosaïque, myosotis, ozène, philosophe, prosaïque, prosélyte, prosopopée, théosophe. Dans certains autres mots, il peut y avoir hésitation : nosologie, nosographie, mosarabe, roséole, rosaire, roseau, rosette, rosace (cf. Kamm. 1964, p. 84). Étymol. et Hist. 1833 (Kunkel, Sur quelques faits recueillis à Paris sur l'action de la créosote ds B. de thérapeutique d'apr. Bravet, cf. infra). Empr. à l'all. Kréosot (de κ
ρ
ε
́
α
ς « chair, viande » et de l'adj. σ
ω
τ
η
́
ρ « qui sauve, qui protège » en raison de la propriété de ce corps qui empêche la putréfaction des viandes), substance découverte en 1830 par le chimiste all. C. F. Reichenbach [1788-1869], cf. son ouvrage Das Kréosot, ein neu entdeckter Bestandtheil des gemeinen Rauches (1832-33) d'apr. Bravet, Ét. sur la créosote, [thèse], 1878, pp. 7-8). Fréq. abs. littér. : 9. |