| * Dans l'article "CROUPION,, subst. masc." CROUPION, subst. masc. A.− Extrémité postérieure du corps des oiseaux, correspondant aux dernières vertèbres (vertèbres sacrées) et supportant les plumes de la queue. Croupion de canard, de colombe, de cygne, de pigeon, de poule. Les plumes du croupion du paon (Cuvier, Leçons d'anat. comp.,t. 2, 1805, p. 607).Les pies, sautillant sur la terre brune avec leur queue plantée dans leur croupion comme un éventail fermé (Gautier, Fracasse,1863, p. 141). ♦ Loc. fam. La bouche en croupion de poule (Duhamel, Cécile,1938, p. 173).Synon. plus usuel en cul de poule. − Spéc. Croupion de volaille consommable. Synon. bonnet d'évêque, sot-l'y-laisse : 1. ... l'arrière-train de la bête se sépara et se tint debout, le croupion en l'air : c'était le bonnet d'évêque. (...) Clémence répétait, au milieu du bruit, avec insistance :
− Monsieur Poisson, écoutez, Monsieur Poisson... Vous me garderez le croupion, n'est-ce-pas!
− Ma chère, le croupion vous revient de droit, dit Madame Lerat, de son air discrètement égrillard.
Zola, L'Assommoir,1877, p. 577. B.− P. anal. 1. P. anal. d'aspect, p. plaisant. fam. [En parlant d'une pers.] Derrière, cul. Synon. croupe.Se démettre le croupion (Ac.1798-1878).Elle me montra toutes ses cuisses, des grosses, son croupion (Céline, Mort à crédit,1936, p. 62).Ce contribuable ne songea même jamais à me tâter le croupion (Queneau, Loin Rueil,1944, p. 216). − Loc. fam. (le mot remplace cul). Se casser, se décarcasser, etc., le croupion. Faire de grands efforts (de réflexion, d'imagination). Lui, c'était un as. Y a pas à tortiller du croupion, i'savait y faire (Barbusse, Feu,1916, p. 36).Il se décarcassait le croupion pour faire faire à sa société une économie de cent sous (Duhamel, Passion J. Pasquier,1945, p. 15). Rem. Ce sens est attesté ds les princ. dict. du xixeet du xxes., soit sans marque styl. (Ac. 1798, Lar. 19e), soit comme ,,trivial`` (DG), ,,très fam.`` (Ac. 1835-1932, Besch. 1845, Guérin 1892) ou ,,plais.`` (Rob., Lar. Lang. fr.). 2. P. mépris. [En parlant d'un organisme pol. qui ne comprend plus qu'une partie dérisoire des membres de l'organisme préexistant, qui constitue un résidu de cet organisme] .
− HIST. Parlement croupion (angl. Rump Parliament). Cf. étymol.Le Parlement vaincu est épuré, n'est plus qu'un Rump, un Parlement croupion (Hist. universelle,t. 3, 1967, p. 210 [encyclop. de la Pléiade]). ♦ P. anal. (littér., avec antéposition expr.) : 2. Le vrai est qu'une Chambre sans mandat et tronquée n'avait aucun droit de disposer de la couronne (...) Il est encore certain que ce croupion de la Chambre des députés, que ces 221, imbus sous Charles X des traditions de la monarchie héréditaire, n'apportaient aucune disposition propre à la monarchie élective; ...
Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 3, 1848, p. 658. Prononc. et Orth. : [kʀupjɔ
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1461 « partie postérieure du bassin de l'homme » (Villon, Test., éd. Rychner et Henry, 921); 2. 1538 « saillie postérieure du corps des oiseaux » (Est., s.v. uropygium); 3. 1838 croupion, parlement croupion, surnom donné par les adversaires de Cromwell au ,,Long Parliament`` anglais après l'épuration forcée de 1648 (Ac. Compl. 1842). Dér. de croupe*; suff. -ion*; le sens 3, calque de l'angl. Rump [Parliament] 1659 ds NED. Fréq. abs. littér. : 52. DÉR. Croupionner, verbe intrans.a) [En parlant d'un cheval] Élever la croupe sans ruer. À chaque coup d'éperon, le cheval croupionnait (Hermant ds Lar. Lang. fr.). b) Fam., p. anal. [En parlant d'une pers.] ,,Remuer le derrière en marchant`` (France 1907). [MmeHeaume] taillait ses buis en croupionnant solennellement (H. Bazin, L'Huile sur le feu,1954, p. 135).Rem. La docum. atteste, au sens correspondant à croupionner B, le dér. croupionnade, subst. fém. Elles me font pouffer [ses femmes] avec leurs croupionnades timides (J. de la Varende, Nez-de-Cuir, gentilhomme d'amour, 1936, p. 71).− 1reattest. 1858 (Larch. t. 7, p. 468); de croupion, dés. -er. BBG. − Lew. 1960, p. 311. |