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CRAIE, subst. fém.
A.− Le plus souvent au sing.
1. Roche calcaire, tendre, poreuse, généralement blanchâtre, correspondant à une formation géologique, le crétacé*. Plages, collines, coteaux, falaises de craie. [La craie] contient différentes impuretés qui permettent de distinguer des craies à silex, craies marneuses, craie glauconieuse, (...), la craie tuffeau ou micacée (George1970) :
1. Les colossales pointes de craie qui sortent de l'océan comme les clochers d'une prestigieuse cathédrale engloutie. Hugo, Actes et paroles,3, 1876, p. 24.
SYNT. Craie phosphatée; carrière à craie, de craie; nappes ou conglomérats de craie; bancs horizontaux de craie noduleuse ou durcie; escarpements ou soubassements de craie; les fonds, les ravins de craie des fleuves; grottes et caves champenoises creusées dans la craie.
P. compar. ou p. métaph.
a) [P. rapp. à la couleur] Des flots d'écume blanche comme de la craie; un ciel blanc comme craie. Le printemps avait écrasé de la craie d'or sur les collines (Giono, Bonheur fou,1957, p. 244).
De craie (blanc, pâle, etc.). Comme de la craie. Des yeux, un visage, des joues de craie; pâleur de craie; un blanc de craie sur un ciel noir; l'aube de craie. Les lourdes draperies de brumes de craie (Giono, Hussard,1951, p. 56).
b) [P. rapp. à la consistance] Un fromage aussi dur que de la craie. Dans vos membres mous (...) aux os friables comme la craie la plus trouée de coquillages (Butor, Passage Milan,1954, p. 214).
2. P. méton.
a) Sol (pauvre) formé par cette roche. Un sentier taillé dans la craie; les portions infertiles de la craie champenoise; les tristes craies de la Champagne; route de craie.
b) Matériau de construction de nature calcaire. Des villes de craie et de bois. Une bâtisse (...) d'une craie toute neuve et trop pure (Valéry, Variété II,1929, p. 12).
c) Couleur blanchâtre du calcaire. Des ocres et des craies :
2. Les couleurs qui lui sont chères [à Puvis de Chavannes] imitent (...) le charme délicat d'une fresque florentine, comme si aux rouges et aux bleus se mêlait la craie de la muraille. L. Hourticq, Hist. gén. de l'Art,La France, 1914, p. 422.
d) Bâton pour écrire (cf. infra B).
3. Emplois spéc.
a) [Craie + adj. ou subst. introduit par la prép. à ou de, désignant une spécialité] Craie des tailleurs, des charpentiers. Cire et poudre mélangées servant à marquer sur une étoffe ou sur le bois. Craie de billard, dont on frotte la queue de billard.
b) CHIM. Blancs de craie. Sous-carbonates de chaux, utilisés dans la peinture à la détrempe; également vendus comme produits d'entretien sous le nom de blanc de Meudon, de Paris (vx), blanc d'Espagne.
B.− P. méton., au sing. ou au plur., usuel. Bâton de craie utilisé pour écrire. Des craies de différentes couleurs; écrire avec une craie, à la craie; dessins de craie.
SYNT. Le petit écolier déposant sa craie et le chiffon pour effacer; faire grincer sa craie sur le tableau; un cercle, des lignes, des chiffres, des ronds, des carrés, des graffitis tracés à la craie; dessiner une silhouette à la craie; tracer des signes, une marque, une inscription à la craie sur des tonneaux, sur le pavé.
P. métaph. La lune à pas de loup vient aux portes, écoute, et laisse un signe hébreu à la craie écrit (Cocteau, Poèmes,1923, p. 209):
3. La Grèce, petite et sacrée, Son profil aux chiffres pareil, Entièrement à la craie Sur le tableau noir du ciel. Cocteau, Essai de critique indirecte,1932, p. 251.
Arg. et pop., vx, COMM. Synon. de addition (v. ce mot A), note, compte.Garçon! La craie! (Rigaud, Dict. arg. mod.,1881, p. 141).
Prononc. et Orth. : [kʀ ε]. Enq. : /kʀe, D/. Ds Ac. 1694-1932 (Ac. 1694 et 1718 : craye). Homon. crêt. Étymol. et Hist. xies. creide (Raschi Blondh., 269, p. 34); ca 1175 croie (Chr. de Troie, Chevalier Lion, éd. M. Roques, 1387). Du lat. class. creta désignant la craie ou des argiles blanches. Fréq. abs. littér. : 306. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 189, b) 452; xxes. : a) 558, b) 561.
DÉR.
Crayère, subst. fém.Galerie creusée pour l'extraction de la craie à chaux. Spéc. [En Champagne] Cette galerie utilisée comme cave à vin pour le champagne. Ils roulaient des tonneaux. Des capots vitrés couvraient l'orifice ancien des crayères humides occupées par trois cents hommes au travail sur le vin du maître (Hamp, 1909, p. 178). [kʀ εjε:ʀ]. 1resattest. début xives. craiere (Liber ruber ab an. 1290 ad an. 1336, fo227 rocol. 1, Chambre des comptes de Paris ds Du Cange, s.v. craeria « droit d'extraction de la craie »); 1547 croyère (Trad. Vitruve, 111bd'apr. Vaganay ds Z. rom. Philol. t. 28, p. 593); 1832 crayère (Hugo, N.-D. Paris, p. 251); de craie, suff. -ière*. Fréq. abs. littér. : 8.
BBG. − Goug. Mots t. 1 1962, p. 284.