| CRÉATIF, IVE, adj. A.− [En parlant d'une pers. ou d'une faculté, d'un pouvoir spécifiquement humains] ,,Qui présente une tendance notable à la création imaginative`` (Piéron 1973). L'affaiblissement des vérités constitutives de l'ordre moral, la dégradation du bon sens primordial, et l'oubli du catéchisme des principes naturels, entraînent à leur suite l'affaiblissement, je dirai plus, la viciation du sens créatif, de l'imagination (Goncourt, Ch. Demailly,1860, p. 26). B.− [En parlant d'une chose, d'un fait] Qui a pour résultat une création. Acte, principe créatif. La grande force constamment créative et destructive de la nature (Verne, 500 millions,1879, p. 59): ... il [le devenir] est création perpétuellement recommencée; si humble que soit cette création, elle est position d'être continuée, et elle est une thaumaturgie créative en cela.
Jankélévitch, Le Je-ne-sais-quoi et le presque rien,1957, p. 27. Rem. Le mot est attesté ds Littré, Guérin 1892, Quillet 1965, Lar. Lang. fr. Si créatif apparaît à date ancienne (cf. étymol.), la citation de Goncourt semble prouver qu'il y a eu re-création dans la seconde moitié du xixes. Il est vraisemblable que l'anglais creative et l'italien creativo y ont été pour quelque chose, toutefois le secours de ces modèles n'a peut-être pas été nécessaire. Créatif a très bien pu venir sous la plume d'un médecin tel qu'Esquirol. Créatif paraît aux puristes doubler inutilement créateur. Ils oublient que les psychologues, les sociologues peuvent avoir besoin d'un terme spécifique qui se démarque d'un terme courant. Or imaginatif, sensitif, etc., justifient l'existence de créatif à côté de créateur. Prononc. : [kʀeatif], fém. [-i:v]. Étymol. et Hist. xves. [ms.] « qui produit (quelque chose) » (Brun de Long Borc, Cyrurgie, ms. de Salis, fo27dds Gdf.). Dér. du lat. creatum, supin de creare (créer*), suff. -if*; cf. lat. médiév. creativus, post. 1300 ds Latham. Fréq. abs. littér. : 6. |