Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
CRÉANCE1, subst. fém.
Domaine cour.
A.− Action de considérer quelque chose comme vrai. Les calomnies continuelles des journaux qui me disaient en fuite, à Sainte-Pélagie, qui entassaient les lazzis, ont trouvé créance dans la partie stupide de Paris, et cette croyance a paralysé les ressources que j'avais dans le crédit (Balzac, Lettres Étr.,t. 1, 1850, p. 260).Un mensonge qui flatte ou qui blesse le cœur trouve plus facilement créance qu'une vérité indifférente (Feuillet, Rom. j. homme pauvre,1851, p. 274).
Donner créance à quelque chose. Y ajouter foi. Vous aurez donné créance à des imposteurs (Balzac, Lettres Étr.,t. 1, 1850p. 137).S'il fallait ajouter créance à divers mémoranda (Villiers de L'I.-A., Contes cruels,1883, p. 179).Donner créance à des méfaits imaginaires (Gide, Faux-monn.,1925, p. 1074).Donner créance à quelque chose. Le rendre croyable.
Hors de créance. Qui n'est pas croyable. Cette histoire (...) il l'avait rejetée à cent lieues comme hors de créance (Pourrat, Gaspard,1930, p. 152).
En partic., vx. Croyance religieuse. Il faudrait distinguer la foi de la créance qui est personnelle et n'a pas d'attaches logiques (H. Bazin, Tête contre murs,1949, p. 313).
P. méton., vx. Ce à quoi s'applique cette action :
1. Son art, à lui [Nicole], et son but est d'arriver ainsi, par voie préjudicielle et préventive, d'en revenir par tous les bouts à sa conclusion favorite, qu'il est absolument impossible qu'il y ait un changement de créance dans l'Église sur ce dogme, et que le sens qu'ont dû avoir les paroles des Pères dans les premiers siècles pourrait se conclure, les yeux fermés et sans vérification, de la croyance régnante dans l'Église durant les derniers âges. Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 4, 1859, p. 344.
B.− Action de considérer quelqu'un comme véridique, comme digne de confiance :
2. C'est Dieu qui nous a fait crédit, qui nous a fait confiance. Qui nous a fait créance, qui a eu foi en nous. Péguy, Le Porche du mystère de la 2evertu,1911, p. 241.
P. méton. Confiance, crédit qui s'attache à cette personne. Avoir, mériter créance; perdre sa créance. Une personne digne de toute créance (Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 463):
3. Le Roi m'a fait l'insigne honneur de me désigner à l'entière créance du Sacré Collège réuni en conclave. Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 3, 1848, p. 744.
P. ext., spéc.
1. FAUCONN. Oiseau de peu de créance. Oiseau dont on est peu sûr ou qui est sujet à s'élancer dans l'air. P. méton. Ficelle ou filière servant à retenir l'oiseau qui n'est pas encore bien assuré.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixes. ainsi que ds Lar. 20eet Lar. encyclop.
2. VÉN. Confiance que l'on peut accorder à un chien bien dressé. Dix-sept couples de chiens bretons (...) inébranlables dans leur créance, forts de poitrine et grands hurleurs (Flaub., Trois contes,St Julien l'Hospitalier, 1877, p. 80).
3. Lettre de créance
Lettre attestant la confiance officielle accordée par le pouvoir politique d'un État à un ambassadeur et que celui-ci remet au chef d'État auprès duquel il est accrédité :
4. ... il souhaite [le Vatican] recevoir un ambassadeur de Washington, mais il exige que ce soit un ambassadeur (...) normalement nanti de lettres de créance l'accréditant auprès du pape... Le Monde,19 janv. 1952, p. 12, col. 5.
Rem. Les dict. attestent le sens suivant pour créance : ,,Instruction secrète donnée par un souverain à son ambassadeur.``
Synon. vieilli de lettre de crédit.
Prononc. et Orth. : [kʀeɑ ̃:s]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Cf. créance2.