| COUTURIER, IÈRE, subst. A.− [Désigne une pers.] Personne dont le métier est la couture*. Près des grandes couturières ou de leurs rivaux les couturiers (Mallarmé, Dern. mode,1874, p. 797). 1. Subst. fém. Personne dont le métier est la confection de vêtements surtout féminins, à la demande des clientes, travaillant à son propre compte ou dans une maison de couture. Une petite couturière : 1. ... elle avait reçu dans l'après-midi certaine étoffe assez belle, dont elle pensait pouvoir faire un corsage, et, à cet effet, avait été porter l'étoffe à une couturière.
Gide, Journal,1928, p. 896. − Emploi adj. Apprentie couturière, ouvrière couturière. Une chambre de grisette, d'ouvrière couturière (Goncourt, Journal,1862, p. 1174). 2. Subst. masc. Créateur de modèles de toilettes féminines, directeur ou animateur d'une maison de « haute couture* ». Grand couturier : 2. La mode heureusement nous donne en ce moment des robes qui n'appartiennent à aucune époque trop précise. Jamais nos couturiers n'ont habillé, comme cet hiver, pour l'éternité.
Giraudoux, Siegfried,1928, II, 1, p. 67. 3. Subst. masc. sing. inv. avec une valeur de neutre. Quelque chose d'un peu froid, d'un peu sec, d'un peu couturier, dans la façon dont s'habillait sa cousine (Proust, Guermantes1, 1920, p. 54). 4. Expr. Répétition des couturiers (ières) ou p. ell. les couturières (cf. Esn.1966).Dernière répétition habillée d'une pièce de théâtre, à laquelle assistent les couturiers (ières) qui procèdent aux ultimes retouches des costumes. Il assiste en habit à la répétition des couturiers. Ça fait plaisir aux artistes, dit-il (Renard, Journal,1901, p. 649). B.− [Désigne un animé ou une partie d'animé] 1. ANAT. Muscle couturier ou p. ell. couturier (subst. masc.). Muscle de la partie antérieure de la cuisse, qui, en se contractant, permet de croiser les jambes dans la position du tailleur. Ce grand fascia lata étendu sur toute la face externe de la cuisse, (...) le couturier jeté de part en part, promontoire solitaire et superbe (Montherl., Songe,1922, p. 45). 2. ZOOLOGIE a) Fauvette couturière ou p. ell. couturière (subst. fém.). Oiseau de l'espèce fauvette dont le nid est constitué de feuilles assemblées par une sorte de couture. b) Nom vulgaire donné à certains insectes coléoptères vivant dans les jardins ou cultures. Synon. carabe doré, jardinière, sergent, vinaigrier.Ses deux enfants qui durant le chemin couraient après des insectes, des cerfs-volants, des couturières (Balzac, Lys,1836, p. 123). Prononc. et Orth. : [kutyʀje], fém. [-rjε:ʀ]. Ds Ac. 1694-1932. Au fém. Ac. 1694 admet couturiere ou cousturiere. Étymol. et Hist. A. Subst. masc. 1. ca 1115 lat. médiév. costurarius « celui dont le métier est de coudre » (Cart. Chartres, 2, 348 ds Bambeck, p. 181); 1213-14 cousturier (Faits des Romains, éd. Flûtre et de Vogel, 719, 2 ds Romania, t. 65, p. 487); 2. 1863 « personne qui dirige une maison de couture, qui crée des modèles » (Littré); cf. 1874 un grand couturier (Mallarmé, Dern. mode, p. 748). B. Subst. fém. 1. [ca 1150 « femme qui s'occupe de couture » costurere (Girart de Roussillon, éd. W. M. Hackett, 7725)]; ca 1200 cousturiere (Auberee, éd. G. Ebeling, 101); 2. 1854 « personne qui crée des modèles et dirige une maison de couture » (About, Grèce, p. 428 : des robes de MmeDessales, la couturière de la Place Vendôme, qui fournit tout l'Orient). Dér. du rad. de couture*; suff. -ier* et −ière*. Fréq. abs. littér. Couturière : 334. Couturier : 97. Fréq. rel. littér. Couturière : xixes. : a) 204, b) 706; xxes. : a) 671, b) 463. Bbg. Bambeck (M.). Mittellateinische Lexicalia zum FEW. In : [Mél. Wartburg (W. von)]. Tübingen, 1968, t. 2, p. 218. − Boléo (M. de P.). R. port. Filol. 1969/1971, t. 15, no1/2, p. 443. − Gall. 1955, p. 51, 86. − Goug. Mots t. 1 1962, pp. 218-219. − Sain. Sources t. 2 1972 [1925], p. 72. |