| COUTELER, verbe trans. Vx. Frapper, couper avec un couteau, avec une lame tranchante (cf. J. Humbert, Nouv. gloss. genevois, 1852, p. 123). L'ingénieux mécanisme d'un moulin, destiné à briser, à couteler le chanvre et le lin (Crèvecœur, Voyage,t. 1, 1801, p. 294).− Spéc., PEAUSS. ,,Endommager (une peau que l'on mégit) avec le couteau`` (DG). Rem. On rencontre ds la docum. a) Coutelé, ée, adj. Qui est entaillé par un coup de couteau. Ses mains coutelées aux doigts crochus, jointes derrière son dos voûté (Cladel, Ompdrailles, 1879, p. 328). Spéc., peauss. ,,Peau coutelée, peau qui a été endommagée par le couteau`` (Littré). b) Coutelée, subst. fém., région. Étendue d'herbe coupée en un seul coup de faux (cf. Carrière, Encyclop. hortic., 1862, p. 134). Il [Philippe] s'efforce d'abattre l'herbe par coutelées régulières, de raser net le tapis, car le meilleur du foin c'est le pied de la tige, de faire des andains de la même largeur (Renard, Nos frères far., 1910, p. 184). Prononc. et Orth. Seule transcr. ds DG : kŏut'-lé. S'emploie surtout à l'inf. et comme adj. sous la forme coutelé, ée. Étymol. et Hist. 1. 1160 lance coltelée « lance munie de tranchants aiguisés » [interprétation de l'éd.; v. aussi G. Paris ds Romania, t. 21, p. 291] (Eneas, éd. J. Salverda de Grave, 4516), attest. isolée; 2. av. 1285 « frapper comme avec un couteau » (J. Bretel, Tournoi de Chauvency, éd. M. Delbouille, 3555), attest. isolées; à nouv. en 1833 (Chateaubr., Captiv. Dessede Berry ds Barb. Misc. XIV, no6); 1407 mégisserie cuir coustellé (Lespinasse, Métiers de Paris, iii, 90, ibid.). Dér. de coutel (couteau*); dés. -er. Fréq. abs. littér. : 1. DÉR. Coutelure, subst. fém.Entaille faite à la peau d'un animal en le dépouillant. Le boucher crée du côté chair du cuir des coutelures ou des coups de pointe (Bérard, Gobilliard, Cuirs et peaux,1947, p. 23).Rem. Lar. 20esignale le mot coutelasse, subst. fém., qui a le même sens et son dér. coutelasser, de même sens que couteler.− Dernière transcr. ds DG : koǔt'-lūr. − 1reattest. 1572 mégisserie (Lespinasse, Métiers de Paris, iii, 416 ds Barb. Misc. 14, no6, p. 88); de couteler, suff. -ure*. |