Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
COURSE, subst. fém.
I.− [L'accent est mis sur la notion de vitesse]
A.− [En parlant de l'homme et de certains animaux] Action de courir (cf. courir I A 1 a). La course de la gazelle, du cheval; prendre sa course; distancer qqn à la course :
1. La frappe, quelle qu'elle soit, bénéficie, dans sa préparation, de la course d'élan du joueur, si courte soit-elle, et de la prise de position de ses appuis; ... J. Mercier, Le Football,1966, p. 45.
Au fig. [Avec un déterm. exprimant la destination de la course] Course aux armements.
Loc. À la course, au pas de course. Rapidement. Elle [Mllede Varandeuil] dînait au pas de course; au dessert elle envoyait chercher une voiture, et se sauvait avec la hâte d'un collégien en retard (Goncourt, G. Lacerteux,1864, p. 25):
2. Quelques-unes [des lettres] furent même écrites à la course, finies en hâte à l'heure du courrier et jetées à la poste, sans arrière-pensée de publicité. G. Sand, Lettres d'un voyageur,1837, p. I.
B.− SPORTS
1. Compétition de vitesse qui met aux prises plusieurs concurrents sur des distances et dans des conditions réglementaires.
ATHLÉTISME. Course de (sur) cent mètres; course de fond, de demi-fond; course de haies, de relais; course à pied; le train d'une course; chronométrage des courses.
NATATION. Participer à une course de cent mètres dos.
Expr. (N')être (pas, plus) dans la course. (N')être (plus) en mesure de gagner; au fig., (n')être (pas) dans le coup, (n')être (pas) capable de suivre l'évolution du monde moderne.
Rem. Cette expr. peut être appliquée à une chose. Un vêtement dans la course. À la mode.
2. Compétition où sont engagés certains animaux. Courses de chevaux, absol. les courses; course de plat, de trot, d'obstacles; course attelée; champ* de courses; aller jouer aux courses, monter en course; course au clocher* (cf. clocher1A ex. 2); course de lévriers; course de taureaux. Si vous allez aux courses quarante fois par an, vous pouvez donc vous permettre de jouer dix mille francs par réunion (Zitrone, Courses,1962, p. 296).
3. Compétitions où il est fait usage d'engins spécialisés.
Course cycliste; course sur route, sur piste; course-poursuite. Course contre la montre. Compétition cycliste où les concurrents partant isolément à intervalles réguliers sont classés suivant le temps que chacun d'eux a mis pour effectuer le même parcours; au fig., activité effrénée, lutte opiniâtre contre la fuite du temps.
3. Les tarifs actuels sont en moyenne inférieurs d'un cinquième à ce qu'ils devraient être par application des index. Il en résulte une sorte de course contre la montre; la progression des ventes de courant doit être assez forte pour justifier l'abaissement relatif du prix de celui-ci. B. Chenot, Les Entr. nationalisées,1956, p. 51.
Courses de motos, d'automobiles; course de côte; courses de bateaux à voile, course à l'aviron, course de hors-bords.
II.− [L'accent est mis sur la notion de déplacement]
A.− [La course est celle d'une pers. ou d'un animal]
1. Marche, promenade, excursion de durée et de but imprécis. Faire une course dans la campagne, au grand air. Après le repas une toute petite course; mais ne faites pas d'armes tout de suite après le repas (Villiers de L'Is.-A., Corresp.,1866, p. 100).
Région. (Suisse). Excursion organisée dans le cadre d'une école, d'une société. On s'en était réjoui comme deux gosses qui s'en vont en course d'école (W. Dubois, En poussant nos clédars,Le Locle 1959, p. 51).
2. Parcours d'une longueur déterminée et avec un but précis. Avoir une course urgente à faire :
4. − Il y aurait même quelque chose de très bien, ce serait que vous leur disiez que vous êtes mon nouveau patron; que je vous ai demandé de venir chercher ma malle, à l'occasion d'une course que vous faisiez; ... Romains, Les Hommes de bonne volonté,Le 6 octobre, 1932, p. 247.
En partic.
a) Trajet effectué par un véhicule de louage; p. ext., le prix de ce trajet :
5. À dix heures et demie, le petit clerc de l'Étude fut dans un état qui ne lui permit plus de rester, Georges l'emballa dans un fiacre en (...) payant la course. Balzac, Un Début dans la vie,1842, p. 460.
b) Au plur. Déplacement pour divers achats. Faire ses courses dans les grands magasins; être en course(s); garçon de courses.
P. ext. et fam. Ces achats que l'on rapporte chez soi :
6. ... après avoir fait dehors les courses indispensables, sa journée terminée, elle rentrait vers quatre heures, et s'installait à sa fenêtre, ou près du feu, avec son ouvrage et son minet. R. Rolland, Jean-Christophe,Les Amies, 1910, p. 1217.
Région. (Suisse). Faire les courses. Effectuer le trajet quotidien pour se rendre à son lieu de travail dans une agglomération différente. Faire les courses en train, en voiture.
Spéc., ALPINISME. Parcours en montagne qui, à la performance sportive de l'ascension, ajoute le plaisir esthétique de l'excursion. Une course difficile, avec guide. Les courses ne sont plus de mon âge; par deux fois j'ai cru tourner de l'œil avant d'arriver au sommet (Gide, Carnets Égypte,1939, p. 1057).
B.− P. anal. [La course est celle d'un obj.] Déplacement rapide d'un objet. La course d'un cerceau.
En partic.
1. TECHNOL. Mouvement de va-et-vient d'un organe mécanique. La course d'un piston dans un cylindre, du pêne d'une serrure; à bout, à fond de course; à mi-course.
Au fig. Quand il n'a plus d'argent, il est à bout de course (Poulot, Sublime,1872, p. 62):
7. Il [M. de Boisrosé] avait repris connaissance. Son visage anguleux, aux lignes fermes, s'enfonçait dans l'oreiller... Souffle court, nez pincé, mains torturant le drap, tout indiquait un être à fin de course. Morand, L'Homme pressé,1941, p. 41.
2.
a) [En parlant du mouvement d'un astre, des nuages, etc.] La course du soleil. Il n'y a plus de soleil. Il n'y a plus ces plaques étales d'azur paisible, il n'y a plus que la course des nuages (Giono, Regain,1930, p. 16).
b) [En parlant de l'écoulement régulier du temps, du déroulement d'une vie, d'une carrière] Être au plus haut, au sommet, à l'apogée de sa course. On entend dans les bois l'âpre course du Temps Sonner comme un sabot de bête éperonnée (Noailles, Ombre jours,1902, p. 67):
8. Ses cheveux [de Sylla] (...) s'argentaient aux tempes, par le fait de la cinquantaine, mais la course de l'âge ne l'attristait point... L. Daudet, Sylla et son destin,1922, p. 10.
III.− DR. INTERNAT. DE GUERRE. ,,Pratique de la guerre maritime consistant, de la part d'un belligérant, à donner à de simples particuliers l'autorisation d'armer en guerre des navires de commerce pour courir sus aux navires de l'autre belligérant (Soufflier)`` (Barr. 1974). Faire la course (cf. courir* la mer); armer un navire en course. Les puissances signataires de la paix de Paris en 1856, ont arrêté les quatre principes suivants : 1. La course est abolie... (Proudhon, Guerre et Paix,1861, p. 306):
9. New York, qui vit de la mer, trouve son compte à armer en course contre les Espagnols et les Français catholiques, à s'emparer de leurs galions et des esclaves guinéens; ... Morand, New York,1930, p. 14.
Rem. On rencontre ds la docum. le subst. masc. coursing (cf. suff. -ing). ,,Course de lévriers au lièvre artificiel`` (Duchartre 1973). Un lévrier trop malin devine les « trucs » du coursing et y devient fraudeur (Montherl., Bestiaires, 1926, p. 440).
Prononc. et Orth. : [kuʀs]. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. A. Action de parcourir 1. a) 1213 corse « expédition militaire » (Faits des Romains, 256, 6 ds Romania, t. 65, p. 487); b) 1568 « expédition maritime » (Garnier, Porcie, 839, t. I, p. 42 ds IGLF); 2. 1553 « cours, déroulement d'une action » (O. de Magny, Amours, p. 56, ibid. : course des soupirs); 3. 1568 « progression continue d'un objet » (Garnier, Porcie, 879, t. I, p. 44, ibid. : course du soleil); 1574 spéc. course du jour (Garnier, Cornélie, 1327, t. I, p. 127, ibid.); 4. a) 1606 « parcours déterminé » (Nicot); 1813 « trajet d'un fiacre » (Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 3, p. 33); b) 1678 « voyage, promenade » (La Fontaine, Fables, 1. VII, 11, éd. F. Gohin, t. 2, p. 37; c) 1796 « marche en montagne » (Dusaulx, Voyage à Barège, t. 1, p. 158); 5. 1676 mécan. course d'un pêne (Félibien Dict., p. 546); 6. 1690 « démarche, déplacement dans un certain but » (Fur.). B. Action de courir 1. ca 1205 a grant corse (Renart, éd. E. Martin, XVII, 1203); 2. a) 1538 « compétition » (Est.); b) 1771 courses de chevaux (Turgot, Œuvres, éd. Schelle, t. III, p. 492 ds Brunot t. 6, p. 1231); c) 1833 course au clocher (Balzac, Méd. camp., p. 134); d) 1847 course de taureaux (Mérimée, Carmen, p. 66). Forme fém. de cours*, dont le développement a peut-être été favorisé par l'ital. corsa « course » (xives. ds Batt.). Fréq. abs. littér. : 4 989. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 7 644, b) 7 120; xxes. : a) 6 552, b) 6 938. Bbg. Behrens Engl. 1927, p. 214. − Gilbert (P.). Les Empr. aux vocab. des sp. Fr. Monde. 1974, no107, pp. 53-54. − La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 404. − Mat. Louis-Philippe 1951, p. 222. − Quem. Fichier. − Wind 1928, p. 74, 167.