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COSSE1, subst. fém.
A.−
1. Enveloppe allongée des graines de légumineuses notamment comestibles (pois, haricots, fèves, lentilles, etc.). Cosse de pois, pois en cosses. Synon. tégument.Les premières cosses formées sont les plus vigoureuses (Gressent, Potager mod.,1863, p. 766).Une cosse prête à livrer son grain (Saint-Exup., Courr. Sud,1928, p. 62):
1. Il se fit encore plus glouton, croquant les os, avalant les cosses. Queneau, Les Enfants du limon,1938, p. 22.
Pois sans cosses. Pois dont la cosse, très tendre, est comestible. Synon. pois goulus.
Loc. fig. ,,Laisser les cosses. S'attribuer la meilleure part`` (Lar. Lang. fr.).
P. métaph. [À propos d'une pers.] Synon. de carcasse.[Un marin parle de lui] Vioque et précoce. − Hein? Ben quoi! conservé ma cosse et bon à replanter comme à mettre au chaudron (Richepin, Mer,1886, p. 190).
2. P. ext. Enveloppe des graines d'autres végétaux. Les dents travaillèrent à tirer de leurs cosses les châtaignes bouillies (Zola, Terre,1887, p. 85).La brise fait danser et tourner la cosse du cytise (Noailles, Éblouiss.,1907, p. 250).L'huile de coton est une huile retirée par pression des cosses décortiquées de coton (Coffignier, Vernis,1921, p. 265).
Spéc. Enveloppe des graines d'arbustes de la famille des Papilionacées (genêt). Des applaudissements isolés et vigoureux claquèrent çà et là, comme des cosses d'ajoncs touchées par le feu (Colette, Seconde,1929, p. 211).
HIST. Ordre de la cosse de genêt. Ancien ordre de chevalerie, fondé en 1234, dont le signe était un collier composé de cosses de genêt.
B.− [P. anal. de fonction (objet enveloppant)]
1. ÉLECTR. Pièce métallique, en forme d'anneau plat, fixée à l'extrémité d'un fil conducteur et qui, serrée à une borne électrique, assure la connexion de l'un avec l'autre. Il faut nettoyer et graisser périodiquement les cosses de la batterie; le serrage des cosses :
2. Le courant est amené à une barre d'anodes par un câble souple, terminé par une cosse. Cette cosse est serrée sur une borne. M. Gasnier, Dépôts métalliques directs et indirects,1927, p. 291.
2. MAR. Anneau métallique, creusé en gouttière pour recevoir un cordage, dont il réduit l'usure en réduisant les frottements. Cosses conductrices; croc à cosses; crosses baguées (engagées l'une dans l'autre). Il est bon, (...) d'interposer des cosses permettant l'allongement et le raccourcissement systématiques des cordages (Marchis, Navig. aér.,1904, p. 600).Les angles des voiles sont renforcés; ils sont généralement munis d'une forte cosse (Galopin, Cours lang. mar.,Matelotage et technol., 1925, p. 67).
3. MINES ET CARR. Première couche d'une ardoisière, et p. ext., d'une carrière quelconque. Synon. découverte.Pour ouvrir une carrière, on procédait à la découverture du terrain, c'est-à-dire à l'enlèvement des cosses (J.-N. Haton de La Goupillière, Exploitation mines,1905, p. 437).
Prononc. et Orth. : [kɔs]. Se prononce par [ɔ] ouvert parce que le mot était écrit primitivement avec c devant lequel o est prononcé ouvert et bref, cf. Buben 1935, § 53. Enq. : /kos/. Dans Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. I. 1. a) Fin du xies. judéo-français kuss « enveloppe contenant les graines des légumineuses » (Raschi Blondh. 1929, p. 33); ca 1225 cosse (Gautier de Coinci, Miracles, éd. A. Långfors, p. 85, 450); b) 1398 p. ext. « fruit de certains arbres » (10eCompte royal de Ch. Poupart, fo42 ds Gay, s.v. collier); 2. a) 1751 « couche supérieure d'une carrière » (Encyclop. t. 1, p. 628b, s.v. ardoisière); b) 1752 parchemin en cosse (Trév.). II. 1. [1552 mar. « anneau métallique » (Rabelais, Quart livre, éd. R. Marichal, chap. 18, p. 105)]; 1677 (C.-R. Dassié, L'architecture navale ds FEW t. 16, p. 349a); 2. 1924 électr. (A. Leclerc, Télégraphie et téléphonie, p. 202). I prob. du b. lat. *coccia, altération de cochlea « escargot, coquille d'escargot », peut-être par croisement avec coccum (coque*). II empr. au néerl. kous « bas; cosse » (FEW, loc. cit., Valkh., p. 98), lui-même empr. à l'a. pic. cauce, correspondant à l'a. fr. chausse « bas » (chausses*). L'évolution sém. de « bas » à « anneau métallique » est obscure, Valkh., p. 98 suppose qu'on a appliqué kous à l'anneau d'un câble « peut-être parce qu'il protégeait, « chaussait », un autre cordage qui y passait ». D'apr. Jal1, il faudrait lire costes pour cosses dans Rabelais. Fréq. abs. littér. : 39. Bbg. Boulan 1934, p. 137. − Goug. Lang. pop. 1929, p. 51. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925] p. 140, 179; t. 2 1972 [1925] p. 81, 113; t. 3 1972 [1930] p. 106, 317. − Thomas (A.). Nouv. Essais 1904, p. 245.