| CORVETTE, subst. fém. HIST. DE LA MAR. A.− 1. Trois-mâts très léger et bien garni de voiles dont on se servait essentiellement pour aller en exploration, à la découverte. − Spéc. Navire corsaire : 1. ... la Société (...) continuera de considérer la femme mariée comme une corvette à laquelle son pavillon et ses papiers permettent de faire la course, tandis que la femme entretenue est le pirate que l'on pend faute de lettres.
Balzac, Melmoth réconcilié,1835, p. 332. 2. Bâtiment de guerre de taille intermédiaire, plus petit que la frégate, dont il possède la forme générale, la mâture et la voilure, mais plus important que le brick. Corvette de guerre, capitaine de corvette; équiper une corvette. Synon. sloop.À l'île d'Aix nous avions deux frégates bien armées, la corvette « Le Vulcain », de premier échantillon, était au fond de la rade (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t. 1, 1823, p. 128).La corvette « L'Amélie » a péri en vue du Pirée (About, Grèce contemp.,1854, p. 222): 2. Aussitôt Londres et Washington se saisissent de l'incident et réclament des indemnités pour le meurtre de leurs concitoyens (...). Une corvette anglaise s'embosse devant la Vera Cruz. Le Mexique est forcé de s'exécuter.
Cendrars, L'Or,1925, p. 110. SYNT. Corvette de vingt à trente bouches à feu, corvette armée de trente canons; la destruction des corvettes et des frégates; se trouver à bord d'une corvette, prendre du service sur une corvette. B.− Usuel. Petit bâtiment moderne servant à l'escorte et spécialement utilisé dans la lutte contre les sous-marins. Les corvettes françaises qui escortaient les convois (De Gaulle, Mém. guerre,1954, p. 185). Rem. On rencontre ds la docum. le subst. masc. corvettard, arg. mar. Officier de marine ayant le grade de capitaine de corvette. Attesté ds Lar. 20eSuppl. 1953, Lar. encyclop. Prononc. et Orth. : [kɔ
ʀvεt]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1476 (Arch. Seine-Inf., G 527 ds Gdf., s.v. corvot). Soit directement adapté, avec suff. -ette*, du m. néerl. corver « bateau chasseur » (Verdam, s.v. corvenaer), dér. de corf, proprement « panier » d'où « sac à pêche; bateau de pêche » (De Vries Nederl., s.v. korvet, v. aussi Verdam), lat. corbis, v. corbeille − soit, malgré le hiatus chronol. dû au manque de dépouillement de textes techn., dér. avec suff. -ette, de corve (1709 ds Jal1), attesté sous la forme corbe « bateau de pêche » (1520, Flandre-Hollande ds Gay), empr. au m. néerl. corf, cf. les dér. corvot 1476 (ds Gdf.) et corbette « petit bateau ostendois qui donne la chasse aux pêcheurs sur la côte normande » (Mén. 1694). Fréq. abs. littér. : 67. Bbg. Lammens 1890, pp. 90-91. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 89; Lang par. 1920, p. 165, 321; Sources t. 1 1972 [1925], p. 173. − Zimmermann (A.). Wie sind die aus dem Romanischen zu erschliessenden Vulgärlateinischen Suffixe -attus (a), -ottus (a) und -itta entstanden? Z. rom. Philol. 1904, t. 28, p. 347. |