| CORRÉGIDOR,(CORREGIDOR, CORRÉGIDOR) subst. masc. Premier magistrat de l'ordre administratif et judiciaire des villes de l'ancienne Espagne (et des pays sous juridiction espagnole) où ne résidait pas de gouverneur. Aller chercher le corrégidor; (être) arrêté par ordre du corrégidor; les citoyens commandés par un corrégidor. Synon. bailli, sénéchal.Le fouet, la baguette du corrégidor (Bertrand, Gaspard,1841, p. 172).Qu'ai-je besoin (...) des plis (...) De ta robe souveraine Que porte un corrégidor (Hugo, Légende,t. 3, 1877, p. 266):Un cacique ou chef de guerre, un corregidor pour l'administration de la justice, des regidors et des alcades pour la police et la direction des travaux publics, formoient le corps militaire, civil et politique des réductions. Ces magistrats étoient nommés par l'assemblée générale des citoyens...
Chateaubriand, Génie du christianisme,t. 2, 1803, p. 436. Rem. En France, le mot fut popularisé parmi les héros de comédies ou de romans pour sa couleur et sa sonorité. Soyons encor La farce espagnole : les dagues, les dentelles, La duègne, le tuteur et le corrégidor, Et Don Garcie, et leur cautèles mutuelles (Moréas, Pèlerin pass., 1891, p. 42). Prononc. et Orth. : [kɔ
(r)reʒidɔ:ʀ]. [ʀ] simple ds Pt Rob., Pt Lar. 1968 et Lar. Lang. fr.; cf. aussi Nod. 1844 et Fél. 1851. [rr] double ds Passy 1914 et Barbeau-Rodhe 1930; cf. aussi Land. 1834, Littré et DG. Ds Ac. 1798-1878 : corrégidor. Écrit corregidor sans accent aigu sur e ds Lar. encyclop., Pt Lar. 1968 et Lar. Lang. fr. Au plur. des corrégidors (pour la forme francisée cf. Besch. 1845, Lar. 19e, Littré), des corregidores (pour la forme esp. cf. Lar. Lang. fr.). Étymol. et Hist. Apr. 1506 corrigideur « administrateur de localité espagnole doté de pouvoirs juridiques » (Deuxième voyage de Philippe le Beau en Espagne en 1506 ds Recueil des Voyages des souverains des Pays-Bas, éd. Gachard, Bruxelles, 1876, p. 432), forme francisée isolée; 1579 corregidor (Arch. munic. de Bayonne, t. I, p. 542 d'apr. K. Baldinger ds R. Ling. rom., t. 20, p. 80). Mot esp., attesté dans cette langue dep. 1492 (Nebrija d'apr. Cor., s.v. corregir), dér. de corregir (corriger*). Fréq. abs. littér. : 17. Bbg. Boulan 1934, p. 69. − Rupp. 1915, p. 80. |