| CORBILLON, subst. masc. A.− Vx. Petite corbeille. Le corbillon du pain bénit. Un corbillon plein de pommes de terre (Balzac, Splend. et mis.,1844, p. 32): 1. Une trappe ménagée dans le plancher de la pièce inférieure m'offre des commodités : par là, tous les deux jours, laissant filer mon corbillon au bout d'une corde, je le ramène garni d'un peu de riz, de pistaches grillées et de légumes confits dans la saumure.
Claudel, Connaissance de l'Est,1907, p. 95. − Corbillon d'oublies. Corbeille longue et plate contenant les pâtisseries appelées oublies. Corbillon du boulanger. Corbeille dans laquelle le boulanger mettait la quantité de pâte nécessaire à un pain. Mettre au corbillon. Mettre un enjeu ou un gage dans la corbeille destinée à cet effet (cf. infra B). ♦ Proverbe, vx. Changement de corbillon fait trouver le pain bon ou changement de corbillon fait appétit de pain bénit. Tout changement semble bon. Cf. tout nouveau, tout beau. − P. anal., MAR., vx. Petit baquet en forme de cône tronqué, dans lequel on mettait la ration de biscuit pour une table de matelots. B.− P. méton. Jeu de société où, à la phrase Je vous passe mon corbillon, suivie de la question Qu'y met-on? les joueurs doivent répondre par des mots terminés en -on : 2. J'aime me rappeler, tant j'ai l'esprit frivole,
Le jeu du corbillon, celui du pigeon-vole,
Et la main chaude encore, et le colin-maillard.
A. Pommier, Océanides et fantaisies,1839, p. 221. Prononc. et Orth. : [kɔ
ʀbijɔ
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1remoitié xiiies. corbeillon « petite corbeille » (Péan Gatineau, Vie de St Martin, éd. W. Söderhjelm, 4064); 2. 1663 « jeu de société » (Molière, L'École des Femmes, Paris, Seuil, I, 1). Dér. de corbeille*; suff. -on*. Fréq. abs. littér. : 12. Bbg. Pohl (J.). Contribution à l'hist. de qq. mots. Fr. mod. 1963, t. 31, p. 300. − Quem. 2es. t. 3 1972. |