| CONVERTIBLE, adj. A.− [Correspond à convertir I] 1. Vx ou littér. Qui peut être transformé, qui peut se transformer en une autre chose. Une vibration puissante de tout l'être, convertible, comme à volonté, en allégresse ou en tristesse (Gide, Journal,1892, p. 31). 2. [En parlant d'un instrument, d'un meuble, etc.] Dont on peut modifier l'usage. Tandem convertible. Cycle qui peut se transformer en bicyclette à une personne. Canapé, fauteuil convertible (en lit). B.− FIN. Qui peut être changé, échangé (infra convertibilité dér.). Billet convertible en or; directement convertible; rendre, déclarer une monnaie convertible; convertible ou échangeable; convertible ou transférable. Anton. inconvertible. C.− LOG. Propositions convertibles. Que l'on peut convertir (cf. convertir I B 3 b et converse). Termes convertibles. Des termes pris deux à deux sont convertibles quand ils peuvent former une proposition universelle affirmative convertible, c'est-à-dire quand l'un est la définition de l'autre; ils ont alors même extension et même compréhension. Ce qui ne veut pas dire qu'ils ont même signification (Goblot1920).Synon. permutable, substituable, équivalent. − P. métaph. Multitude, solitude : termes égaux et convertibles par le poète actif et fécond (Baudel., Poèm. prose,Les Foules, 1867, p. 58). D.− MUS. ,,On appelle imitation convertible, une période écrite de manière à ce que les parties se puissent renverser (...) c'est-à-dire que la partie supérieure devienne partie inférieure ou que celle-ci devienne supérieure`` (Cherubini, Contrepoint et fugue, 1835, p. 75). Rem. Le doublet conversible (vx) est attesté ds DG et Lar. encyclop. Prononc. et Orth. : [kɔ
̃vε
ʀtibl̥]. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. 1. 1278 convertible « qu'on peut transformer » (J. de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 17204); 2. ca 1370 log. termes convertibles (N. Oresme, sans réf. ds Meunier, p. 170); 3. [ca 1962 subst. aéron. (sans réf. ds Lar. Lang. fr.)]; 1965 (Quillet). Empr. au lat. chrét. convertibilis « susceptible de changement ». Fréq. abs. littér. : 7. DÉR. Convertibilité, subst. fém.,fin. ,,Caractère d'une monnaie nationale qui peut être échangée contre des monnaies étrangères sans autorisation préalable de la banque centrale ou de l'État`` (Combe 1971). Libre convertibilité, convertibilité intégrale, parfaite; la convertibilité de la monnaie, des monnaies; la convertibilité du billet, des billets; la convertibilité monétaire; retour à la convertibilité; le rétablissement, la suspension, l'adoption de la convertibilité; maintenir, suspendre, supprimer, rétablir, adopter, assurer, renoncer à la convertibilité. Convertibilité limite. ,,Système dans lequel la conversion n'a lieu qu'à certaines conditions qui sont généralement liées à la qualité du détenteur ou à la nature des avoirs à convertir`` (Romeuf t. 1 1956). Convertibilité-or. ,,Possibilité pour le porteur d'un billet de banque d'en demander la convertibilité, totale ou partielle, en or auprès de la banque d'émission`` (CIDA 1973). − [kɔ
̃vε
ʀtibilite]. − 1resattest. 1278 (J. de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 17 178), attest. isolée; à nouv. en 1845 (Besch.); empr. au lat. chrét. convertibilitas « qualité de ce qui peut changer ». − Fréq. abs. littér. : 3. BBG. − Paré (G.). Le Rom. de la rose et la scolast. Paris, 1941, pp. 44-45. |