| CONTREPÈTERIE, subst. fém. Permutation de sons, lettres ou syllabes dans un énoncé de manière à obtenir un autre énoncé de sens cocasse et souvent obscène. Rem. 1. P. ex., les couples de mots amas/appas et patentes/ma tante servent en quelque sorte de pivot ou de plaque tournante pour passer d'un premier énoncé appelé « sujet » : mon oncle perd courage devant les amas de patentes à un second énoncé appelé « réponse » : mon oncle perd courage devant les appas de ma tante (d'apr. L. Étienne, L'Art du contrepet, Paris, éd. J.-J. Pauvert, 1957 cité par D. François, Le Contrepet ds Linguistique, 1966, 2, pp. 31-52). 2. Noter supra le subst. masc. contrepet; il existe aussi un verbe contrepéter, attesté par son part. passé chez Gautier (Les Grotesques, 1859, p. 145 ds Mat. Louis Philippe 1951, p. 285). Prononc. et Orth. : [kɔ
̃tʀ
əpεtʀi]. Rob. admet également [-petʀi] par harmonis. vocalique. Contrepetterie ds Ac. Compl. 1842, Lar. 19e-Lar. Lang. fr. et Dub. Contre-petterie ds Besch. 1845, Littré et Quillet 1965. Contre-pèterie ds Lar. 20e, DG et Quillet 1965. Contrepèterie ds Nouv. Lar. ill., Lar. Lang. fr., Rob. et Dub. Étymol. et Hist. Ca 1582 (Tabourot des Accords, Les Bigarrures, I, 8 ds Hug.). Dér. du m. fr. contrepeter « équivoquer » (1466, Pierre Michault, Doctrinal de court, fo87 vo, éd. Genève ds Gdf.), d'où le sens de « imiter, contrefaire » au xvies. (v. Hug.) répertorié dans la lexicogr. dep. Trév. 1752, ce verbe étant composé de contre-* et de péter*; suff. -erie*. DÉR. Contrapétiste, subst. et adj. :Rabelais fait œuvre de contrapétiste quand (L. Étienne, op. cit., p. 119)l'invention contrapétiste (D. François, op. cit., p. 47).− 1reattest. 1957 (L. Étienne, loc. cit.); de contrepet (supra rem. 2) pour contrepèterie, suff. -iste*. BBG. − Mat. Louis-Philippe. 1951, p. 285 [s.v. contrepèterie]. |