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CONTESTABLE, adj.
Qui peut être contesté, mis en doute ou en question (correspond à contester I B).
A.− [En parlant d'un contenu psychologique rationnel] Opinion, théorie contestable; faits d'observation peu contestables, non contestables. Synon. discutable, litigieux; anton. certain, évident, incontestable, irréfutable.Ce que savait Bayle nous paraît aujourd'hui contestable (Green, Journal,1949, p. 270).
SYNT. Argument, critère, hypothèse, interprétation, opinion, postulat, supposition, théorie contestable; une attitude doctrinale contestable; cette affirmation me paraît très contestable.
− [Dans une expr. impersonnelle et négative] Il n'est pas contestable que c'est l'habitude qui fournit la volonté de moyens utiles et disponibles (Ricœur, Philos. de la volonté,1949, p. 235).Il ne me paraît pas contestable que Pope ait été un plus important poète que Boileau (Gide, Ainsi soit-il,1951, p. 1220).
B.− [En parlant de valeurs, d'actions] Qui peut être critiqué, mis en cause. Idéal contestable; les valeurs les plus contestables; un art contestable, des hardiesses contestables. Synon. douteux :
1. En morale, en religion, en politique, tout est contestable, puisque tout est contesté. A. France, La Vie littér.,t. 2, 1890, p. 249.
− P. méton. [En parlant d'une pers. envisagée sous le rapport de valeur] Dont la valeur, la qualité peut être mise en doute. Talent médiocre et contestable. [Barbey] critique détestable souvent et contestable toujours (Verlaine, Œuvres posthumes,t. 2, Critiques et Conférences, 1896, p. 306).
C.− Dont l'authenticité est douteuse. Quelques pauvres bougres au passé si mal défini, aux origines si contestables (Ambrière, Les Grandes vacances,1946, p. 100):
2. On nous montre attenant à une humble mosquée, un faux tombeau de Lazare; ailleurs de très contestables ruines de la maison de Marie et de Madeleine... Loti, Jérusalem,1895, p. 159.
Rem. Les dict. gén. du xixeet du xxes. enregistrent a) Contestablement, adv., rare. D'une manière contestable. Anton. incontestablement. b) Contestabilité, subst. fém., rare. Caractère de ce qui est contestable. Anton. incontestabilité.
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃tεstabl̥]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. [1611, attesté indirectement par contestablement adv. et incontestable adj. ds Cotgr.]; 1690 (Fur.). Dér. du rad. de contester*; suff. -able*. Fréq. abs. littér. : 148.