| CONSERVATISME, subst. masc. A.− État d'esprit d'une personne qui s'oppose au changement dans le domaine de la vie matérielle ou morale. (Quasi-)synon. conformisme, traditionalisme.Si l'on vit, il faut consentir à voir tout changer autour de soi (...). Le conservatisme à outrance est aussi ridicule en art qu'en politique (A. France, La Vie littér.,t. 4, 1892, p. 148): 1. ... l'argument de tous les conservatismes, se résume en deux mots : intégrité, continuité. Mais l'intégrité qu'il défend est l'intégrité de l'être révolu, et il la défend contre les promesses de l'être en devenir, c'est-à-dire précisément contre la seule continuité qui soit valable, la continuité créatrice...
Mounier, Traité du caractère,1946, p. 422. B.− Spéc. Idéologie d'un parti conservateur (en particulier du parti conservateur anglais) : 2. Le parti conservateur était riche; il comptait parmi ses adhérents des propriétaires de forêts, de châteaux, d'usines; il n'avait ni génie, ni doctrine. Peel parlait beaucoup de conservatisme, mais ne savait pas ce qu'il voulait conserver.
Maurois, La Vie de Disraëli,1927, p. 101. Prononc. : [kɔ
̃sε
ʀvatism̥]. Étymol. et Hist. 1851 (A. Herzen, Du développement des idées révolutionnaires en Russie, p. 161 ds Quem.). Dér. du rad. de conservateur*; suff. -isme*. Cf. le terme de pol. angl. conservatism « doctrine et politique du parti conservateur » attesté dep. 1835 (NED). Fréq. abs. littér. : 21. |