| CONNIL, CONNIN, subst. masc. Vx, littér. Lapin. Des oreilles de connil (Flaubert, Correspondance,1852, p. 74):Je connais un autre connin
Que tout vivant je voudrais prendre.
Sa garenne est parmi le thym
Des vallons du pays de Tendre.
Apollinaire, Le Bestiaire,Le Lapin, 1911, p. 11. Rem. On rencontre ds les dict. du xixes. le verbe vieilli con(n)iller aux sens anal. de « fuir ou se cacher comme un lapin; user de subterfuges » et le subst. fém. con(n)illière aux sens de « garenne, clapier »; p. anal. « subterfuge, échappatoire ». Prononc. et Orth. : [kɔnil]. Co(n)nil est la forme la plus souvent transcrite. Au contraire, une seule transcr. de co(n)nin ds Littré : ko-nin (o = [ɔ] ouvert) et aucune transcr. de la var. fém. connille. Var. co(n)nil avec 2 n ds Ac. 1694-1798. Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Littré et Guérin 1892; avec 1 ou 2 n ds Lar. 19e, Lar. Lang. fr. et Quillet 1965; avec 1 n pour notre docum., ds A. France, L'Île des pingouins, 1908, p. 200 ds J. de La Varende, Jean Bart pour de vrai, 1957, p. 98. Var. fém. de co(n)nil, co(n)nille, avec 1 n ds Ac. Compl. 1842, Besch. 1845; avec 2 n ds Guérin 1892; avec 1 ou 2 n ds Lar. 19e, Lar. Lang. fr. Var. co(n)nin (dont la finale est faite d'apr. lapin) avec 1 n ds Ac. Compl. 1842, Besch. 1845; avec 2 n ds Ac. 1718, ds Guérin 1892 et Quillet 1965; avec 1 ou 2 n ds Lar. 19e, Lar. Lang. fr. Étymol. et Hist. I. Ca 1160 pel de conin p. euphém. « nature d'une femme » (Eneas, 8595 ds T.-L.); 1165-70 conin « lapin » (Chr. de Troyes, Erec et Enide, éd. W. Foerster, 2114). II. xiies. cunis cas suj. sing. (Gloss. de Tours, 328 ds T.-L.); xiiies. [ms.] coniz cas régime plur. (Chr. de Troyes, op. cit., 6669, leçon ms B); réputé ,,vieux`` dep. Ac. 1740. Du lat. cuniculus « lapin », mot d'orig. ibérique selon Pline (v. Ernout-Meillet). La forme conin est due à un changement de suffixe. Fréq. abs. littér. : 1. Bbg. Delamaire (J.). Oiseaux de mon enfance. Vie Lang. 1971, p. 554. − Gottsch. Redens. 1930, p. 45. − Lew. 1960, p. 306. |