| CONGESTIONNER, verbe trans. A.− [L'obj. désigne un organe, une partie du corps hum.] Amener à un état de congestion. Cependant l'embolie avait amené des désordres assez graves; l'affreux caillot de sang, que le cœur avait rejeté, fatiguait et congestionnait les poumons, obstruait la respiration, la rendait difficile et sifflante (Gide, L'Immoraliste,1902, p. 439). Rem. On rencontre ds la docum. un emploi adj. du part. prés. congestionnant, ante, au sens de « Qui provoque un état de congestion ». Par là-dessus une mangeaille énorme suivie de siestes congestionnantes (E. et J. de Goncourt, Journal, 1893, p. 440). − Emploi pronom. Arriver à un état de congestion. Les poumons se congestionnent. Il sent que ses joues se congestionnent (Sartre, La Mort dans l'âme,1949, p. 255). − P. métaph. Gêner la circulation normale des personnes ou des véhicules dans une ville ou sur une route. Synon. embouteiller.Samedi dernier un afflux inhabituel de départs a congestionné l'autoroute (Lexis1975). B.− P. méton. [L'obj. désigne une pers.] Provoquer la congestion du visage. − Emploi pronom. Le vétérinaire se congestionna de fureur (Aymé, La Jument verte,1933, p. 162).Papa était si furieux, il se congestionnait tellement fort qu'on a redouté une attaque (Céline, Mort à crédit,1936, p. 125). Rem. On rencontre ds la docum. le subst. masc. congestionnement signifiant « le fait d'être congestionné ». Dans le congestionnement du dernier travail [de Germinie Lacerteux], j'ai rêvé que j'allais faire une visite à Balzac (E. et J. de Goncourt, Journal, 1864, p. 83). Prononc. et Orth. : [kɔ
̃
ʒ
εstjɔne], (se) congestionne [kɔ
̃
ʒ
εstjɔn]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1853 se congestionner (Land., compl.); 1873 face congestionnée (Verne, Le Tour du monde en 80 jours, p. 198). Dénominatif de congestion*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 37. Bbg. Rog. 1965, p. 110. |