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CONGÉNITAL, ALE, AUX, adj.
A.− MÉD., BIOL. Se dit d'une particularité physique ou psychique dont l'origine est antérieure à la naissance et qui persiste ou se développe pendant la vie. Trouble congénital; affection, anomalie congénitale. Synon. inné :
1. D'innombrables et passionnants travaux sont (...) consacrés aux problèmes posés par l'étiologie des malformations congénitales (...) et à ceux posés par leur pathogénie. B. Duhamel, Morphogénèse pathol. :« des monstruosités aux malformations », Paris, Masson, 1966, pp. 1-2.
2. Je fus donc emmailloté très serré surtout pour le bas du corps afin de me fortifier les jambes et les reins. On redoutait la boiterie, mal réputé congénital au Pays Bigouden. P.-J. Hélias, Le Cheval d'orgueil,Paris, Plon, 1975, p. 48.
SYNT. Bec-de-lièvre, ictère, myxœdème congénital; cécité, coxalgie, hernie, lésion, syphilis congénitale; symptômes congénitaux.
P. métaph. [Avec un subst. en emploi métaph.] La vie est une hallucination congénitale (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 354).
Rem. En biologie congénital tend à ne plus inclure le sens de « héréditaire » (cf. Piéron 1973).
B.− P. ext., cour., souvent péj. [En parlant d'un trait du psychisme, d'un type de caractère] Optimisme congénital; bêtise, imbécillité congénitale :
3. Il [Swann] ne peut approfondir cette idée, car un accès d'une paresse d'esprit, qui était chez lui congénitale, intermittente et providentielle, vint à ce moment éteindre toute lumière dans son intelligence... Proust, Du côté de chez Swann,1913, p. 268.
Rem. Congénital/inné. Congénital a été parfois condamné comme inutile, parce que faisant double emploi avec inné (cf. Lal. 1968); s'en distingue en réalité par son emploi péjoratif.
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃ ʒenital], plur. [-to]. Ds Ac. depuis 1835. Étymol. et Hist. [1784 d'apr. Bl.-W.3-5]; 1820 (Laveaux, s.v. congenial). Dér. du rad. du lat. impérial congenitus « né avec »; suff. -al*. Fréq. abs. littér. : 65.
DÉR. 1.
Congénitalement, adv.D'une manière congénitale; de naissance. Maladie apportée congénitalement. On les tient pour congénitalement fourbes et hypocrites (Gracq, Le Rivage des Syrtes,1951, p. 347).Chaque homme porte en soi, congénitalement, la rébellion (Perroux, L'Écon. du XXes.,1964, p. 348). [kɔ ̃ ʒenitalmɑ ̃]. 1reattest. 1925 (Claude, Baudoin ds Nouv. Traité Méd., fasc. 8, p. 449); de congénital, suff. -ment2*. Fréq. abs. littér. : 5.
2.
Congénitalité, subst. fém.,rare. Caractère de ce qui est congénital. Le fait d'être congénital. La congénitalité d'une maladie. La plupart des dégénérescences (...) sont imputables à ce gorille, d'une agilité (...), d'une congénitalité, si l'on peut dire, encore mystérieuse (L. Daudet, Devant la douleur,1931, p. 69). 1reattest. 1931 id.; de congénital, suff. -ité*.
BBG. − Dub. Dér. 1962, p. 56 (s.v. congénitalement).