| * Dans l'article "CONFORTER,, verbe trans." CONFORTER, verbe trans. Conforter qqnA.− Vieilli. Reconstituer ses forces physiques. On lui fit fête, on le conforta de lait chaud et de tartines, on le retapa du mieux qu'on put (Pourrat, Gaspard des Montagnes,Le Pavillon des amourettes, 1930, p. 278). B.− Littér., au fig. Soutenir quelqu'un moralement : 1. Le comte de Nevers, qui était jeune et qui sentait que c'était son devoir, comme chef, de soutenir et conforter les autres...
Barante, Hist. des ducs de Bourgogne,t. 2, 1821-24, p. 202. 2. ... alors, pour conforter le jeune lévite dans sa timide aisance, le marquis déployait des sciences extrêmes de courtoisie affable, de bonhomie gentille...
J. de La Varende, Le Centaure de Dieu,1938, p. 13. − Emploi pronom. réciproque. Se conforter. Donner du courage. Marie-Ange et Jean-Noël approchèrent, se tenant par la main pour le conforter (Druon, La Chute des corps,1950, p. 132). Rem. 1. Ce mot considéré il y a peu de temps encore comme arch. connaît aujourd'hui un regain de vitalité surtout dans le lang. de la presse. Selon Giraud-Pamart Nouv. 1974 ,,on assiste ici au retour en grâce d'un vieux mot qui, sous sa forme substantive de confort, nous était déjà revenu vers 1815, mais cette fois via l'Angleterre, ce qui fait qu'il eut beaucoup de peine à surmonter l'ostracisme des Vaugelas de l'époque. Ceux qui attendaient de M. François Mitterrand qu'il s'en prît directement à M. Georges Marchais sont soit simplement déçus, soit confortés dans leur analyse d'une gauche française désormais enchaînée à Moscou (1972, Le Monde). [J.R.]``. 2. On rencontre ds la docum. confortant, part. prés. et adj. a) Qui (ré)conforte. Il écoutait avec attention, puis faisait signe quand c'était assez, se recueillait là-dessus, fermait les yeux et restait là à se pénétrer de ces douces et confortantes paroles saintes (E. de Guérin, Journal, 1840, p. 348). Le bon père qui lui servait d'ange confortant (Bremond, Hist. littér. du sentiment relig. en France, t. 3, 1921, p. 417). b) Synon. de confortatif*. Un remède confortant ou, p. ell. un confortant (cf. Ac. 1832-1878). Prononc. et Orth. : [kɔ
̃fɔ
ʀte], (je) conforte [kɔ
̃fɔ
ʀt]. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. [xes. conforter qqc. « recommander quelque chose, encourager à faire quelque chose (par confusion entre confortare et conhortari d'apr. G. Paris ds Romania, t. 1, p. 310) » (St Léger, éd. J. Linskill, 119)]; ca 1050 « réconforter, soutenir quelqu'un [ici moralement] » (Alexis, éd. G. Paris, 474), qualifié de ,,vieux`` dep. Rich. 1680. Empr. au lat. chrét. confortare « renforcer » et « consoler, réconforter » également employé dans le domaine médical. Fréq. abs. littér. : 17. DÉR. 1. Confortable, adj.,vx. Qui conforte. J'ai lu avec une extrême reconnaissance, Monsieur le Comte, votre longue et confortable lettre du 4 (16) de ce mois (J. de Maistre, Correspondance,1806-07, p. 442).− [kɔ
̃fɔ
ʀtabl̥]. − 1reattest. mil. xiies. (Ps. Cambridge, 282, 13 ds T.-L.); qualifié de vx dep. Ac. Compl. 1842; de conforter, suff. -able*. 2. Confortation, subst. fém.Le fait d'être conforté ou réconforté. [On apporte un consommé à Vidocq] qui l'accepte et l'avale avec accompagnement de deux ou trois verres de malaga. Quand la confortation fut complète, Vidocq annonça le sujet de sa visite (L.-F. L'Héritier,Suppl. aux Mémoires de Vidocq...,t. 2, 1830, p. 211).− [kɔ
̃fɔ
ʀtasjɔ
̃]. − 1resattest. 1. xives. confortacions « ce qui renforce, ici fortifications » (Froissart, Chron., éd. Luce, t. VI, 10); 1600 « réparation en vue de consolider un édifice » (Ord. du prév. de Par. ds Gdf. Compl.), attest. isolées; répertorié dep. Lar. 19e; 2. 1478 méd. « action de fortifier » (ds Sigurs, p. 528) − xvies. ds Gdf. Compl., à nouv. dep. Ac. 1718; de conforter*, suff. -(a)tion*. Cf. lat. chrét. confortatio « réconfort, consolation ». |