| * Dans l'article "CONFISQUER,, verbe trans." CONFISQUER, verbe trans. A.− Enlever, par acte d'autorité ayant un caractère officiel de sanction, un bien à son propriétaire et l'attribuer au fisc ou à des particuliers qui en ont les droits. Synon. saisir; anton. restituer.On a confisqué tous ses biens. On confisque les marchandises de contrebande. Confisquer corps et biens (Ac. 1798). Beaucoup de ses prédécesseurs [de Louis XIV] avaient fait confisquer par le Parlement des seigneuries féodales pour des motifs fort arbitraires (Sorel, Réflexions sur la violence,1908, p. 147).On lui avait confisqué sa jumelle à la douane (Gide, Voyage au Congo,1927, p. 776): 1. Les gens de loi progressaient pas à pas dans la chambre (...). Le chef dictait, en grande hâte. Il décrivait nos meubles en quelques mots, et nous avions le sentiment que, par ces quelques mots, il nous confisquait nos meubles, qu'il nous les prenait déjà. Maman demeurait assise, fière, muette, bien droite.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Le Jardin des bêtes sauvages, 1934, p. 165. − DR. FÉOD. Qui confisque le corps confisque les biens. La peine de mort entraînait la confiscation des biens au profit du roi. − P. anal. Prendre à quelqu'un, pour le punir, un objet en vertu d'un règlement ou d'un droit qui en interdit l'usage. Ils nous revendaient même sous main les objets interdits que le règlement les obligeait à confisquer dans nos colis, notamment le papier à cigarettes (Ambrière, Les Grandes vacances,1946, p. 318). ♦ En partic. [En vertu du règlement d'un établissement scolaire ou universitaire] Les surveillants généraux, qui se montent des bibliothèques avec les romans confisqués aux élèves (Larbaud, Fermina Marquez,1911, p. 148): 2. La grosse MmeGalant, devant, loin de moi, contre la porte de la cour, crie beaucoup et confisque des bons points, des billes, des soldats en papier, des bouchons; voilà donc pourquoi ses poches de tablier se gonflent, telles des mamelles supplémentaires.
Frapié, La Maternelle,1904, p. 56. B.− Au fig. 1. Confisquer qqc. (à son profit).S'emparer de quelque chose, l'accaparer en s'en rendant maître. Synon. détourner, voler.Elle [Syra] confisqua pour les vendre les convois d'armes que nous adressions à la Grèce (About, La Grèce contemporaine,1854, p. 176).Les riches tendent à confisquer le pouvoir politique (Alain, Propos,1912, p. 141): 3. À l'arrivée du plat, elle retournait les tranches, choisissait à l'aise, insoucieuse de l'attente d'autrui. Elle confisqua presque toute la crème de l'entremets, et laissa la croûte seule aux convives assis après elle, à droite.
Adam, L'Enfant d'Austerlitz,1902, p. 448. 2. Confisquer qqn.Accaparer quelqu'un pour soi seul en le soustrayant aux autres. Synon. ravir.− Le premier sous-officier de cavalerie qu'il rencontre, dit le caporal, le confisque à son profit pour se faire payer la goutte (Stendhal, La Chartreuse de Parme,1839, p. 59).Le cinéma porte tort au théâtre dans la mesure où il confisque à son profit les meilleurs interprètes (Mauriac, Journal 3,1940, p. 258). 3. Loc. vieillie. C'est un homme confisqué. a) Sa situation financière est désespérée. Synon. ruiné. b) Son état de santé est désespéré : 4. − C'est un homme confisqué, dit-elle assez froidement.
− Non, madame; puisqu'il n'y a pas eu gangrène dans les vingt-quatre heures, il peut fort bien en revenir.
Stendhal, Lucien Leuwen,t. 2, 1836, p. 365. Rem. On rencontre ds la docum. l'adj. verbal confiscant, ante. a) Qui confisque. L'agence confiscante (Besch. 1845). b) Dr. féod. Qui pouvait être soumis à une confiscation. Homme vivant, mourant et confiscant (Ac. 1835). Attesté ds Ac. 1798-1878, Besch. 1845, Littré, DG, Guérin 1892, Lar. 19e-20eet Quillet 1965. Prononc. et Orth. : [kɔ
̃fiske], (je) confisque [kɔ
̃fisk]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1331 (Rel. commerc. entre la France et la Flandre, 356 ds R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 470); 1585 lang. cour. (N. du Fail, Contes d'Eutrapel, t. 2, p. 323 ds IGLF). Empr. au lat. impérial confiscare (composé de cum et fiscus « fisc ») littéralement « faire entrer dans le trésor impérial ». Fréq. abs. littér. : 219. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 417, b) 316; xxes. : a) 267, b) 241. DÉR. 1. Confiscable, adj.Qui peut être confisqué. Marchandises confiscables (Lar. 19e). Attesté aussi ds Ac. 1798, Littré et Rob.− [kɔfiskabl̥]. Ds Ac. 1694-1932. − 1reattest. 1481 (Arrêt ds R. Hist. litt. Fr. t. 6, p. 469); de confisquer, suff. -able*. 2. Confiscateur, subst. masc.Celui qui confisque. Lar. 20el'enregistre comme ,,peu usité``. Attesté aussi ds Littré, Lar. 19eSuppl. 1878, Guérin 1892, Nouv. Lar. ill. et Quillet 1965.− Seule transcr. ds Littré : kon-fi-ska-teur. − 1reattest. 1797-98 (Ann. de l'Agric., an VI, t. 1, p. 59 ds Brunot t. 9, p. 859, note); de confisquer, suff. -(at)eur2*. |