| CONFECTION, subst. fém. A.− Action de faire quelque chose jusqu'à complet achèvement. La confection d'une robe. Son grand-père, (...) s'était gardé d'arrêter sa besogne, la confection d'un panier d'osier (Queffélec, Le Recteur de l'île de Sein,1944, p. 17).Marat (...) recommença avec application la confection de la cigarette ratée (Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 147). ♦ En confection. S'il [Lamartine] y perd quelque chose [dans le paysage] en confection, en fini, il y gagne en aisance, en largeur d'ensemble (Sainte-Beuve, Portraits contemp.,t. 1, 1846-69, p. 337). ♦ Vx. La confection d'un chemin. La confection de grandes routes et de canaux (Crèvecœur, Voyage dans la Haute Pensylvanie,t. 2, 1801, p. 35). ♦ Loc. fig. De confection. Qui manque d'authenticité. Théorie, moralisme, sentiment de confection. − En partic. Action de préparer, de composer un plat, un repas. La composition du menu et la confection des plats (Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs,1918, p. 682). − Spécialement 1. Vx., PHARM. Préparation composée de poudres généralement végétales additionnées de sirop et de miel. Confection de safran, d'alkermès. On donnera quelques stomachiques plus actifs, tels que la rhubarbe en poudre, la thériaque, la confection d'hyacinthe (Geoffroy, Manuel de méd. pratique,1800, p. 128). 2. DR. Action d'établir, de dresser. Confection d'un papier terrier, d'un inventaire, des listes électorales, des lois. B.− Absol., HABILL. Fabrication de vêtements ou de chaussures en série sur des mesures normalisées. Le personnel féminin est très restreint dans les magasins de nouveauté. Il y a les lingères et les préposées à la confection (P. Avenel, Les Calicots,1866, p. 55).On faisait aussi la chemiserie... et un peu de confection (Vercel, Capitaine Conan,1934, p. 210). − P. méton. 1. Vx. Châle ou manteau de femme. Une femme grelottante dans une mince robe de soie noire : sur les épaules une confection de jais (Lorrain, Âmes d'automne,1898, p. 150). 2. Usuel. Industrie du prêt-à-porter. Une robe, un costume de confection; chaussures de confection. On ne pouvait soutenir la concurrence de la grande confection (A. France, Le Mannequin d'osier,1897, p. 131).Un cousin établi dans la confection m'a recommandé à des compatriotes (A. Arnoux, Paris-sur-Seine,1939, p. 56). ♦ P. ell. Confection, le vêtement lui-même. Magasin de confections. Nous déjeunions... mêlés (...) aux barbiches radicales habillées de confection (A. Arnoux, Paris-sur-Seine,1939p. 110).Il [M. Arnoud Fils] portait bien la confection, des costumes clairs, très dernière mode (Aragon, Les Beaux quartiers,1936, p. 40).Rayon d'un magasin où se trouvent les vêtements de confection : ... la jeune fille, (...) se rendit aux confections, (...). Le rayon avait exposé ses vêtements de couleur tendre...
Zola, Au Bonheur des dames,1883, p. 778. Prononc. et Orth. : [kɔ
̃fεksjɔ
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) ca 1155 « action de préparer » « chose préparée; ici préparation, mixture magique » (Wace, St Nicolas, éd. E. Ronsjö, vers 375); b) 1290 « action de faire entièrement, jusqu'à l'achèvement » confection de lettres (A.N. S 275, 7 ds Gdf. Compl.); 2. 1854, 17 août une boutique de confections (E. Delacroix, Journal, p. 234); 1855 un tailleur de confection (Champfleury, Les Souffrances du professeur Delteil, p. 156). Empr. au lat. class. confectio « action de faire complètement » plus gén. « action d'effectuer »; le sens 1 a, en partic. « préparation pharmaceutique » en b. lat. (TLL s.v., 171, 5 sqq.). Fréq. abs. littér. : 296. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 219, b) 531; xxes. : a) 812, b) 297. |