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CONCURRENCE, subst. fém.
A.− Fait d'être ensemble, d'agir de concert, conjointement, à égalité dans la poursuite d'un même but. Cet artiste (...) arrivait souvent, par une heureuse concurrence de petits moyens, à des résultats d'un effet puissant (Baudelaire, Salon,1846, p. 138).
Spécialement
1. DR. Fait d'être à égalité pour exercer certains droits. Exercer une hypothèque en concurrence; venir en concurrence (Ac. 1835-1932). Les créanciers privilégiés qui sont dans le même rang, sont payés par concurrence (Code civil,1804, art. 2097, p. 376).
2. RELIG. CATH. Concurrence [d'office(s)]. Coïncidence des premières et secondes vêpres de deux fêtes différentes (cf. Huysmans, L'Oblat, t. 2, 1903, p. 182).
[Avec une idée de limite] (Jusqu')à (la) concurrence de. Jusqu'à la rencontre, à la coïncidence finale avec un chiffre déterminé, en particulier une somme d'argent due; jusqu'à la limite extrême de. Diminuer le poids du plateau opposé jusqu'à concurrence de sept grammes neuf décigrammes (Ponson du Terrail, Rocambole,Les Exploits de Rocambole, t. 5, 1859, p. 378).Jusqu'à due concurrence. Jusqu'à concurrence d'une somme d'argent déterminée. Une somme de trois cents francs, payable jusqu'à due concurrence (R. Rolland, Jean-Christophe,Les Amies, 1910, p. 1193).
B.−
1. Fait de se trouver en opposition, le plus souvent d'intérêt dans la poursuite d'un même but, chacun visant à supplanter son rival. Concurrence redoutable; la loi de la concurrence; se trouver en concurrence avec qqn, qqc. Cette petite porte sournoise faisait concurrence aux deux autres (A. Dumas Père, Le Comte de Monte-Cristo,t. 1, 1846, p. 563).Dans cette mortelle concurrence du monde moderne, (...) dans cette compétition perpétuelle (Péguy, Notre jeunesse,1910, p. 182).
2. Spécialement
a) BIOL. Concurrence vitale. Lutte pour l'existence que tout être vivant doit mener et qui, selon la théorie de Darwin, conduit à la sélection naturelle (cf. Bergson, L'Évolution créatrice, 1907, p. 56).
b) COMM. et ÉCON.
Situation de marché dans laquelle des producteurs, des commerçants, des entreprises et, p. méton., des produits rivalisent entre eux pour attirer la clientèle par différents moyens (prix plus bas, meilleure qualité). Le jeu de la concurrence; les effets de la concurrence; prix de concurrence. Les marchands redoutent la concurrence des vins nouveaux (Say, Traité d'écon. pol.,1832, p. 320).
SYNT. Concurrence internationale; une concurrence très vive; soutenir la concurrence; subir la concurrence de; lutter contre la concurrence. (Régime de) libre concurrence. Système économique qui laisse à chacun toute liberté de production, de vente, l'État n'intervenant que pour garantir le libre jeu des lois du marché. Dès 1860, la grande industrie a dû abandonner le préjugé de la libre concurrence (Aragon, Les Beaux quartiers, 1936, p. 197). Concurrence déloyale. Fait d'un producteur, d'un commerçant cherchant à nuire à un rival de la même branche, en particulier à lui prendre sa clientèle par des moyens malhonnêtes et de ce fait délictueux (cf. C. Pineau, La S.N.C.F. et les transp. 1950, p. 92). Concurrence illicite. Fait pour un agent économique de violer les engagements pris vis-à-vis d'un autre (cf. C. Pineau, La S.N.C.F. et les transp. 1950, p. 92); souvent synon. de concurrence déloyale. Concurrence latente. Situation de marché en sommeil qui pourrait se réveiller en cas d'évolution favorable des prix (cf. Perroux, L'Écon. du XXes., 1964, p. 634). Synon. concurrence potentielle, virtuelle. Concurrence monopolistique. Système dans lequel l'offre n'est faite que par quelques firmes pour un produit analogue (cf. Perroux, L'Écon. du XXes., 1964, p. 520). Concurrence pure et parfaite. Système dans lequel acheteurs et vendeurs de même puissance économique et pour un même produit sont nombreux, bien informés, libres d'entrer dans le marché et de s'en retirer (cf. Perroux, L'Écon. du XXes., 1964, p. 31). Anton. concurrence impure et imparfaite (cf. Perroux, L'Écon. du XXes., 1964, p. 514).
P. méton.
Ensemble de producteurs, de commerçants faisant concurrence à d'autres. La dislocation du personnel de David, repris et sollicité en sous-main par la concurrence (Van der Meersch, Invasion 14,1935, p. 459).
Établissement, entreprise faisant concurrence à un(e) autre :
1. Le projet du Crédit Immobilier était de créer, sur la rue du Dix-Décembre, une concurrence au Grand-Hôtel, un établissement luxueux, dont la situation centrale attirerait les étrangers. Zola, Au Bonheur des dames,1883, p. 457.
Périodique faisant concurrence à un autre :
2. ... en douce je manœuvre; ça roule; (...) le vieux [un directeur de journal] saute. Pour se venger, il fonde une concurrence. Elle rate et il crève de dépit. A. Arnoux, Paris-sur-Seine,1939, p. 41.
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃kyʀ ɑ ̃:s]. [ʀ] simple ds Passy 1914, Pt Rob. et Lar. Lang. fr.; cf. aussi ds Fér. Crit. t. 1 1787, Nod. 1844. [rr] double ds Warn. 1968; cf. aussi ds Fér. 1768, Land. 1834, Gattel 1841 (r forte), Fél. 1851, Littré et DG. Noter que pour le dér. concurremment Fér. 1768 ne met qu'un [ʀ] alors qu'il note [rr] pour concurrent comme pour concurrence, que Warn. 1968 admet [ʀ] ou [rr] pour concurrencer et concurrent. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. Rencontre 1. 1370-82 « rencontre, convergence de deux éléments » (Nicole Oresme, Livre du Ciel et du Monde, éd. A. D. Menut et A. J. Denomy, 57b, p. 242) − 1675 (Widerhold, Nouveau dict. fr.-all. et all.-fr. d'apr. FEW t. 2, p. 1015); 1690 spéc. liturg. « rencontre dans le temps » concurrence d'offices (Fur.); 2. 1559 jusques à la concurrence de (Amyot, Eumènes, 15 ds Littré) − 1784 (B. de St-Pierre ds Gohin, p. 334); 1740 jusqu'à concurrence de (Ac.); 3. 1690 dr. (Fur.). B. Rivalité 1. 1559 « rivalité entre plusieurs personnes ou forces pour un même objet » (Amyot, Brutus, 8 ds Littré); 1669 entrer en concurrence (Molière, L'Avare, IV, 4); 2. 1648 « rivalité commerciale » (Délibération de la salle de Saint-Louis ds E. Levasseur, Hist. des classes ouvrières et de l'Industrie en France avant 1789, 2eéd., t. 2, 1901, p. 201, note 2). Dér. de concurrent*; suff. -ence (-ance*); cf. le lat. médiév. concurrentia (dès 1250 ds Latham) aux sens de « somme que l'on ne peut dépasser », 1322 ds Du Cange s.v., p. 484a et de « rivalité » av. 1344 Galvano Fiamma, ibid. Fréq. abs. littér. : 1 011. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 096, b) 714; xxes. : a) 1 116, b) 2 310. Bbg. Gohin 1903, p. 334. − Mat. Louis-Philippe 1951, p. 20.