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* Dans l'article "COMPASSION,, subst. fém."
COMPASSION, subst. fém.
A.− Sentiment qui incline à partager les maux et les souffrances d'autrui. Synon. apitoiement, commisération, miséricorde, pitié; anton. dureté, indifférence, insensibilité :
1. Dans la démence de ton orgueil inconcevable, tu croyais acquérir par tes largesses et tes dons le droit affreux d'asservir mon ame, d'en étouffer tous les sentiments de justice, de compassion et d'humanité, enfin de la corrompre et de la dénaturer au gré de tes caprices et de tes passions... Mmede Genlis, Les Chevaliers du Cygne,t. 3, 1795, p. 296.
2. Peut-être la crainte entre-t-elle en effet pour quelque chose encore dans la compassion que les maux d'autrui nous inspirent. Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience,1889, p. 27.
Au plur. Manifestations de pitié :
3. ... suivant que j'y voyais des compassions ou de malices, cette idée m'exaspérait de colère, ou me faisait fondre en larmes de reconnaissance. Fromentin, Dominique,1863, p. 253.
SYNT. Avoir compassion de; être touché de compassion, être ému de compassion; inspirer, exciter la compassion; faire compassion : l'état où ces pauvres gens sont réduits fait compassion (Ac. 1835-1932).
Au fig. Faire compassion. Encourir le mépris.
B.− LITURG. Fête célébrée en mémoire des douleurs de la Vierge (cf. annonciation, ex. 2) :
4. « Il est aisé de comprendre, dit-il ailleurs [Bossuet] (Sermon pour la Compassion de la Sainte-Vierge), que la nature ne peut rien en cette rencontre. » Gide, Journal,1938, p. 1307.
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃pɑsjɔ ̃] et, de plus en plus, [kɔ ̃pasjɔ ̃]; ,,l'[ɑ] ne fait que se survivre`` (Fouché Prononc. 1959, p. 85). Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1155 compassiun « sentiment que nous fait éprouver la souffrance d'autrui » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, vers 6064); 2. 1771 Compassion de la Sainte Vierge fête catholique (Trév.). Empr. au lat. chrét. compassio « action de souffrir avec, compassion, pitié », dér. de compatior (compatir*). Fréq. abs. littér. : 773. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 365, b) 984; xxes. : a) 1 038, b) 969.
DÉR.
Compassionner (se), verbe pronom.Éprouver de la compassion, s'attendrir (cf. compatir A). Au part. passé-adj. Landry était compassionné et attendri pour lui [le Sauteriot], trouvant tout le monde et lui-même dans le passé bien coupables envers les deux pauvres enfants de la mère Fadet (G. Sand, La Petite Fadette,1849, p. 207). Dernière transcr. ds Littré : (se) kon-pa-sioné. 1resattest. ca 1450 part. passé, adj. compassionné, « touché de compassion » (Monstrelet, Chronique, vol. II, fo147 ds La Curne); 1569 se compassionner, « éprouver de la compassion » (Disc. des troubles adv. à Lyon, Arch. cur., 1resér., IV, 279 ds Gdf.), limité au xvies. (Hug.), à nouveau en 1829 (Boiste), considéré comme ,,vieux mot`` par Lar. 19e; de compassion, dés. -er.
BBG. − Gohin 1903, p. 249.