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COMME, adv.
I.− Adv. exclam.
A.− Exclam. en constr. dir.
1. L'alternance comme/que est possible. Comme est un adv. exclam. d'intensité.
a) [Comme modifie un adj.]
Comme + être + adj. :
1. Il cherche dans ses papiers, De Berville éternue. jacques. − Mais comme vous êtes enrhumé, De Berville! Flers, Caillavet, M. Brotonneau,1923, I, 9, p. 6.
Comme + c'est (ou il y a) + adj. (ou adv.).Ah! Son père vit? Comme c'est bien! À Mayenne? Comme c'est curieux! (Giraudoux, Cantique des Cantiques,1938, 2, p. 34):
2. Elle me reconnut, elle me serra la main et fixa sur moi les rondes prunelles mauves de l'air qui voulait dire : « Comme il y a longtemps que nous ne nous sommes vus! Nous parlerons de cela une autre fois. » Proust, Le Temps retrouvé,1922, p. 979.
3. − Comme c'est triste ce pays! − Mais non, mais non, disait Justin d'une voix chaleureuse. G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Le Désert de Bièvres, 1937, p. 12.
Comme + verbe pronom. + adj.Comme il se sent jeune! La machine pourtant n'est plus neuve (G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Le Combat contre les ombres, 1939, p. 9).
b) [Comme modifie un adv.] Comme l'esprit vole hardiment. Cette lente songerie n'a pas duré la moitié d'une minute (G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Le Combat contre les ombres, 1939p. 12).
c) [Comme modifie un verbe]
[Être + prép. (le verbe être est empl. dans son sens plein et équivaut à « se trouver »).] Pierre de Craon. − Pax tibi. Comme toute la création est avec Dieu dans un mystère profond! (Claudel, L'Annonce faite à Marie, 1reversion, 1912, prol., p. 16).
[Autres verbes] Lucy, ma chère, j'ai rencontré votre Ollivier, dimanche... Comme il a grandi! (Zola, Nana,1880, p. 1174).Comme tu as changé depuis la mort de ton mari. Le pauvre homme! (Salacrou, La Terre est ronde,1938, I, 1, p. 135):
4. « Ah! Tiens! Je peux bien l'avouer aujourd'hui! ... Comme je le regrette! Comme j'ai manqué d'énergie! Comme je suis coupable de ne pas t'avoir salement dressé! ... » Céline, Mort à crédit,1936, p. 387.
2. L'alternance comme/que est impossible. Comme marque la manière dans la combinaison comme + verbe :
5. première dame d'honneur. − Mira! Mira! Comme elle dresse la tête, avec la brusquerie de l'oiseau de proie! deuxième dame d'honneur. − Oh! La petite fière! Montherlant, La Reine morte,1942, I, 1, p. 140.
B.− Intensité en constr. indir.
1. L'alternance comme/combien est possible. Comme est un adv. exclam. d'intensité. Tu ne sauras jamais comme j'ai été malheureuse (Maupassant, Une Vie,1883, p. 242).Promets-moi de venir à Aigues-Mortes, disait-elle tout bas. Je te raconterai comme j'ai eu des tristesses (Barrès, Le Jardin de Bérénice,1891, p. 18):
6. Hélas! Cœur trop humain, homme de peu de foi, Aux regards éblouis d'une lumière en tête, Tu ne sauras jamais comme elle éclaire en moi, L'ombre que cette allée au noir feuillage jette! Moréas, Les Stances,1901, p. 201.
7. − Si tu savais comme je t'aimais sans te le dire! Tu me quittais le soir, tu t'en allais. M. Van der Meersch, L'Empreinte du dieu,1936, p. 14.
2. L'alternance comme/combien est impossible. Comme marque la manière. « Vous voyez, dit l'instituteur, comme le gouvernement nous traite » (Flaubert, Bouvard et Pécuchet,t. 2, 1880, p. 39).Ne te fâche pas contre lui, étranger. Il est sot. Voilà comme sont les Paphlagoniens (Claudel, Sous le rempart d'Athènes,1927, p. 1130).
Rem. Dans un emploi archaïsant et p. ell., comme peut se trouver en fin de phrase après voici et savoir. a) Voici comme : Je suis allé voisiner chez une très-jolie dame russe, et voici comme (Mérimée, Lettres à une inconnue, 1870, p. 137). b) Je ne sais comme : Un oiseau rose, oiseau joli, Oiseau qui parle, tel un homme, L'on ne sait d'où, l'on ne sait comme (Moréas, Les Cantilènes, Airs et récits, 1886, p. 178). c) Dieu sait comme. L'expr. Dieu sait comme provient, d'apr. De Boer 1954, § 247, d'une interr. indir. elliptique : ,,Je suis heureux tu ne peux pas savoir à quel point. Je suis heureux Dieu sait comme.`` Il [Gobseck] pesa les pierres en évaluant à vue de pays (et Dieu sait comme!) le poids des montures (Balzac, Gobseck, 1830, p. 413).
II.− Morph. de compar. Dans ces emplois comme exprime une idée de similitude, l'écart avec l'idée d'identité pouvant être plus ou moins réduit selon le contexte.
A.− Comme + compl.
1. La compar. porte sur une ressemblance de manière.
a) Verbe + comme
Verbe + comme + subst. (ou pron.) suj.Aller comme un enragé, aller comme un gant, aller comme le vent, boire comme un Polonais, boire comme un trou, courir comme un Basque, courir comme un dératé, courir comme un lièvre, crier comme un aveugle qui a perdu son bâton, crier comme un possédé, crier comme un putois, crier comme un sourd, dormir comme un bienheureux, errer comme une âme en peine, s'étaler comme un veau, être affalé comme une loque, fuir comme une ombre, fuir comme un songe, grimper comme un chat, manger comme un ogre, pleurer comme une madeleine, pleurer comme un veau, puer comme les cinq cents diables, rire comme un fou, ronfler comme un sabot, rougir comme une jeune fille, rugir comme un lion, sauter comme un cabri, siffler comme un merle, taper comme un sourd, tomber comme une masse, tourner comme une toupie, trembler comme la feuille, trotter comme un lapin, trotter comme une souris, se vendre comme des petits pains, etc. (Dam.-Pich. t. 3, 1933, § 881) :
8. − Et bien, quoi? Servez le champagne, dit-elle. Qu'avez-vous à me regarder comme une oie? Zola, Nana,1880, p. 1367.
9. − Qui soignera Paul, est-ce vous ou moi? continuait-elle. Qu'est-ce que vous avez à rester là comme une bûche? J. Cocteau, Les Enfants terribles,1929, p. 30.
Verbe + comme + subst. (ou pron.) compl. d'obj.Battre comme plâtre, craindre comme le feu, etc. (cf. Dam.-Pich. t. 3 1933, § 881). Moi j'aimais Bohordin qui sanglotait aux jeux du cirque; on devrait tout faire comme un rite; ces gens regardaient les jeux sans solennité (Gide, Le Voyage d'Urien,1893, p. 19).
Verbe + comme + subst. (ou pron.) compl. prép.S'en moquer comme de sa première chemise, s'en moquer comme de sa première culotte, s'en moquer comme de l'an 40, s'en moquer comme de Colin Tampon (cf. Dam.-Pich. t. 3 1933, § 881):
10. Je vois en Guignol un sage (...) qui aspire au repos comme à l'unique bien... A. France, Le Livre de mon ami,1885, p. 225.
11. J'y entrais comme dans un temple; dans la pénombre se dressait le tabernacle de la bibliothèque; un épais tapis aux tons riches et sombres étouffait le bruit de mes pas. Gide, Si le grain ne meurt,1924, p. 353.
Verbe + comme + pour + inf. :
12. M. Venot, ralentissant ou pressant le pas, allait d'un groupe à un autre, avec un sourire, comme pour tout entendre. Zola, Nana,1880, p. 1250.
13. Il ajouta, comme pour expliquer sa question : − Alice rentre à sept heures, sept heures et quart au plus. G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Le Désert de Bièvres, 1937, p. 10.
Verbe + comme + adv. :
14. La parenté devenait trop lointaine pour que MmeMéridier pût être hébergée comme autrefois. Elle proposa de payer. Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 195.
Verbe + comme + loc. adv. :
15. On peut leur supposer, avec les géants flamands, artésiens ou boulonnais, un cousinage qui remonterait aux temps paléontologiques où l'Angleterre était soudée au continent européen dont elle ne se sépara que tardivement, comme à regret... Morand, Londres,1933, p. 2.
Verbe + comme + rien :
16. Dieu, dans sa bonté, veut qu'un seul moment nous sauve; encore faut-il que ce moment soit le dernier, de sorte que tout dépend d'une seule minute, auprès de laquelle le reste de la vie est comme rien. A. France, La Rôtisserie de la Reine Pédauque,1893, p. 358.
Verbe + compl. de prix + comme + compl. de prix.Ça vaut cent mille francs comme un sou (A. Daudet, Les Rois en exil,1879, p. 464).
b) Adj. + comme
Adj. + comme + subst.Amer comme chicotin, barbu comme chèvre, bête comme chou, bête comme cochon, blanc comme neige, chaud comme braise, doux comme miel, roué comme potence, rouge comme carotte, vert comme pré, etc. (cf. Dam.-Pich. t. 2 1930, § 722).
Adj. + comme + déterminatif + subst.Bavard comme une pie, beau comme un astre, beau comme le jour, bête comme ses pieds, blanc comme un lys, bon comme le bon Dieu, clair comme le jour, courageux comme un lion, doux comme un mouton, droit comme un piquet, dur comme l'acier, embêtant comme la pluie, faux comme un jeton, fier comme un paon, fin comme une mouche, fort comme un lion, gai comme un pinson, grand comme le monde, heureux comme un roi, insolent comme une porte cochère, jaune comme un citron, lourd comme un plomb, malade comme un chien, mou comme une chiffe, pâle comme un mort (comme la mort), nu comme la main, plate comme une planche, raide comme des baguettes de tambour, rouge comme un coq, sage comme une image, sérieux comme un pape, sourd comme un pot, têtu comme une mule, vilain comme un singe, etc. (cf. Dam.-Pich. t. 2 1930, § 722:
17. [Gobseck :] Quoique je sois armé, sûr de mon coup, comme un homme qui jadis a chassé le tigre, et fait sa partie sur un tillac quand il fallait vaincre ou mourir, je me défie de cet élégant coquin. Balzac, Gobseck,1830, p. 411.
Adj. + comme + nom propre.Blond comme Phœbus, fier comme Artaban, fort comme Hercule, gueux comme Job, pauvre comme Job, riche comme Crésus, tranquille comme Baptiste, vieux comme Hérode, etc. (cf. Dam.-Pich. t. 2 1930, § 722). C'est un miracle de culture. Sage comme Montaigne; sensible comme Mozart (Gide, Voyage au Congo,1927, p. 684).
Adj. en gén. de valeur laudative + comme + tout.Vous voyez que je suis gentille comme tout, que je vous parle en camarade, que je ne vous cache rien (Maupassant, Notre cœur,1890, p. 332).
c) Subst. + comme.Un homme comme lui. Croire qu'une fleur comme toi a une trompe! C'est un pistil! (Giraudoux, L'Apollon de Bellac,1944, p. 31).
d) Comme cela/ça
Verbe + comme cela.Comme cela. De cette manière, de cette façon, ainsi (cf. cela I C 5 a).
Subst. + comme cela.Comme cela. De cette espèce, de cette sorte (cf. aussi cela I C 5 a) :
18. Ceux qui sont dans la voiture, c'est la plupart du temps toujours les mêmes : un acheteur de lavande qui vient des villes de la côte, un camous, ou un nom comme ça; un berger qui monte aux pâtures, et qui taille régulièrement dans son pain un morceau pour lui, un morceau pour son chien; ... Giono, Regain,1930, p. 11.
[Dans la lang. parlée, comme ça peut s'accompagner d'un geste de locuteur qui simule la manière dont une chose a été faite] Escartefigue. − Comment font-ils? Le Chauffeur. − Ils font comme ça. (Il fait des gestes véhéments et désordonnés) (Pagnol, Marius,1931, I, 1, p. 16):
19. Visios qui roulait son store, il m'interpelle tout exprès... Il me fait en passant comme ça... : « Dis-donc, ta mère, Ferdinand, elle est descendue au moins vingt fois depuis sept heures, demander si on t'a pas vu! ... » Céline, Mort à crédit,1936, p. 383.
20. − Si longtemps, ma tante! Plus de huit ans que vous êtes partie; cinq ans que nous ne vous avons pas vue... − C'est vrai. Trois ans dans le Midi pour ma santé, deux ans de voyage à travers le monde. Karelina était haute comme ça! Quel âge a-t-elle maintenant? M. Van der Meersch, L'Empreinte du dieu,1936, p. 12.
Comme ça peut indiquer la manière désinvolte, facile, irréfléchie, insoupçonnée, dont une chose a été faite ou le ton d'indifférence dont une chose a été dite. Familier (cf. aussi cela I C 5 b). La Bonne. − Madame m'a dit comme ça, que ces Messieurs veulent bien attendre (T. Bernard, M. Codomat,1907, I, 4, p. 144).Ah! Alors? Qu'il me fait comme ça... Ah! Tiens! Si je me retenais pas!... − Vas-y! que je lui dis... Je sens que ça monte (Céline, Mort à crédit,1936, p. 385).
Comme de ça! (Je m'en soucie, m'en moque...). Cf. cela I C 6.
2. Le morph. comme souligne un rapport de conformité ou de quasi-identité avec. Il est antéposable ou placé avec le compl. de compar. incise dans la prop. :
21. Elle avait eu, comme une autre, son histoire d'amour. Flaubert, Trois contes,Un Cœur simple, 1877, p. 6.
22. hauviette. − Moi je suis bonne chrétienne comme tout le monde, je fais ma prière comme tout le monde, je suis bonne paroissienne comme tout le monde. Péguy, Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc,1910, p. 12.
Il peut être précédé de l'adv. tout. Il avait besoin, tout comme un autre, d'une nourriture saine et abondante (J. Vallès, Les Réfractaires,1865, p. 135).
3. Le morph. comme, grâce à l'idée de compar., de similitude (« de même que ») sous-jacente à celle de conformité, joue le rôle d'un coordonnant. Ici comme ailleurs l'aveu et le désaveu s'enchevêtrent (Breton, Les Manifestes du Surréalisme,2eManifeste, 1930, p. 10):
23. La nuit a certainement une influence très grande sur les peines morales comme sur les douleurs physiques. Mérimée, La Double méprise,1833, p. 113.
24. Cher Oreste, déjà noble par ta naissance, Tu t'ennoblis encor d'une illustre alliance. Car le fils de Thétis par son bras valeureux Comme par son grand cœur se rend égal aux dieux. Moreas, Iphigénie,1900, II, 2, p. 59.
4. [Comme] sert à introduire un ex. qu'il présente comme conforme (ou quasi-identique) au modèle implicitement envisagé (cf. tel, le plus souvent commutable avec comme) :
25. Plus les sciences se rapportent à l'homme, comme la médecine par exemple, moins elles peuvent se passer de religion... J. de Maistre, Les Soirées de Saint-Pétersbourg, t. 2, 1821, p. 217.
26. De quoi vivaient-ils? Ils vivaient. Quelques-uns, comme Jacques, intellectuels privilégiés, collaboraient à des journaux, à des revues. R. Martin du Gard, Les Thibault,L'Été 1914, 1936, p. 12.
B.− Comme + prop.
1. [Comme exprime la manière]
a) Verbe + comme + prop. :
27. − Il n'y a plus de vérité du tout puisque vous arrangez les faits comme il vous plaît. Gide, Paludes,1895, p. 94.
28. Les yeux nus livrent nos pensées; du moins nous le croyons et l'autre aussi le croit, guettant toujours cette pointe lumineuse de l'œil, comme sait faire l'escrimeur. Alain, Propos,1923, p. 520.
Rem. Comme peut entrer en corrélation avec ainsi :
29. Et, comme le goutteux est occupé à bien placer sa jambe, ainsi chaque état, si mauvais qu'il soit, veut quelque soin réel et quelque essai. Alain, Propos,1923, p. 517.
b) Verbe + comme + conj. + prop.
Comme si
Comme si + imp. :
30. L'image lui renvoya un regard tranquille, comme si cette aimable femme, qu'elle examinait et qui ne lui déplaisait pas, vivait sans joie aiguë et sans tristesse profonde. A. France, Le Lys rouge,1894, p. 5.
31. Sur les vitres, le sable s'abattait maintenant par poignées comme s'il était lancé par des mains invisibles. Camus, L'Exil et le royaume,1957, p. 1557.
Comme si + plus-que-parfait :
32. Elle m'annonça qu'elle était grosse. Pif! Pan! C'est comme si on m'avait tiré deux coups de fusil dans la poitrine. Maupassant, Contes et nouvelles,t. 2, Histoire vraie, 1882, p. 337.
Comme si + plus-que-parfait du subj. :
33. En effet, ces dames, Daguenet, Fauchery, se tenaient immobiles à la tête du pont, l'air hésitant, comme si un obstacle les eût inquiétés. Le chemin était libre pourtant. Zola, Nana,1880, p. 1250.
Rem. 1. Verbe + comme + part. prés. Comme si :
34. Un frère plus âgé qui fait son service militaire en Algérie; puis, comme allant au-devant d'une question de ma mère : − Mon père est peintre [comme si elle (il) allait au devant...]. Gide, Geneviève,1936, p. 1356.
Rem. 2. Dans un emploi arch. et ell., comme peut se trouver en fin de phrase après tout :
35. fernand. − (...) Montrez-moi ce carnet... clotilde. − Je ne veux pas. fernand, riant. − Ne le montrez donc pas; mais vous conviendrez que c'est tout comme. O. Feuillet, Scènes et comédies,1854, p. 57.
Comme quand/lorsque :
36. Contrairement aux indications que doivent suivre généralement les ouvreuses : « d'être discrètes », « de ne pas faire de bruit », « afin que le spectateur soit saisi par une atmosphère de ,,respect`` comme lorsqu'on entre dans un temple », celles-ci placent les spectateurs avec toute la franchise de leur tempérament. Claudel, Le Soulier de satin,1944, I, p. 938.
c) Adj. + comme + prop. attributive.Intelligente comme elle est, intelligente comme elle l'est. Intelligente comme elle est intelligente :
37. Impie comme je suis, je donnai mon offrande avec un sentiment de respect. Mérimée, Mosaïque,1833, p. 286.
38. Intelligent comme il l'est, je le crois en route pour la gloire. Gide, Les Faux-monnayeurs,1925, p. 1117.
d) Subst. + comme + prop. :
39. De solides études comme on n'en fait plus maintenant... A. Daudet, Immortel,1888, p. 1 ds Sandf. t. 2 1965, § 259.
40. ... la femme, une belle rousse, avec des yeux étrangement ardents, et une bouche comme je n'en ai jamais vu de plus sensuelle. Mirbeau, Le Journal d'une femme de chambre,1900, p. 118.
2. [Comme marque la conformité] Synon. ainsi que.
a) Verbe + comme + prop. :
41. Une petite aile de lumière bat entre les deux contrevents et touche, par pulsations inégales, le mur ou la longue, lourde table à écrire, à lire, à jouer, l'interminable table qui revient de Bretagne, comme j'en reviens. Colette, La Naissance du jour,1928, p. 9.
42. ... tu n'obéissais pas à un sentiment de délicatesse envers moi, comme tu me le disais, et comme, d'ailleurs, tu le croyais. Mauriac, Le Nœud de vipères,1932, p. 23.
b) [Comme et la prop. qu'il introduit peuvent servir à motiver l'emploi d'un mot] :
43. C'est un « cassement de tête », comme disent les bonnes gens; et j'en ai encore pour longtemps! Flaubert, Correspondance,1879, p. 178.
44. Maintenant, je vais me payer de monter et de descendre vos cinq étages jusqu'à demain soir, gratis pro deo, comme vous dites à la messe. Bernanos, L'Imposture,1927, p. 486.
Rem. La prop. introd. par comme peut être détachée de ce qui précède par un signe de ponctuation forte :
45. Deux heures durant, je l'aidai à empiler une véritable bibliothèque. Et quelle bibliothèque! Comme jamais poste du Sud n'en aura vu. Benoit, L'Atlantide,1919, p. 35.
c) Locutions
Comme de juste. Comme il est juste. Le marquis, comme de juste, aurait été fêté du jour où ses bêtes lui auraient rapporté gros (Montherlant, Les Bestiaires,1926, p. 387).
Comme bien entendu (pop.). Comme bien entendu, il en sait plus long que vous et moi (Bernanos, L'Imposture,1927, p. 484).
Comme de bien entendu. Comme de bien entendu chacun des deux partis s'attribua la victoire (Vie Lang.,1964, p. 297).
C'est comme + verbe :
46. − C'est comme je vous le dis. Avertissez seulement le concierge, pour qu'il me laisse passer. − Et surtout n'en dites rien à M. le Préfet des études. Larbaud, Fermina Marquez,1911, p. 25.
Comme il faut. Il le tenait d'une femme comme il faut (Mérimée, Arsène Guillot,1847, p. 136).Ce soir, nous voudrions nous dégourdir un peu, en gens comme il faut, et non pas en soudards, vous me comprenez (Maupassant, Contes et nouvelles,t. 2, Les Rois, 1887, p. 294).Comme il faut peut être empl. substantivement. Et elle [une fille] étala sa passion du comme il faut, grandie, tournée à l'idée fixe (Zola, Pot-Bouille,1882, p. 309);cf. ZolaPot-Bouille, 1882, p.133.
Comme suit/comme il suit. Le voici qui parle comme il suit : Seigneur, je vous remercie de m'avoir ainsi attaché (Claudel, Le Soulier de satin,1929, 1rejournée, 1, p. 652).
C.− Comme suivi d'attribut, d'une épithète ou d'une appos.
1. [Comme modifie un attribut du suj.]
a) [L'attribut est un part. passé (cas le plus fréq.).] Je l'écoutais sans jamais plus l'interrompre, j'étais comme engourdi (Céline, Voyage au bout de la nuit,1932, p. 430):
47. − « Ah », dit M. Thibault en levant les poings, « il y a des jours où il est comme possédé! ... » R. Martin du Gard, Les Thibault,Le Cahier gris, 1922, p. 586.
b) [L'attribut est un adj. (le plus souvent de sens négatif).] Je suis comme indisponible pour cette disponible matinée (Du Bos, Journal,1924, p. 150):
48. Le moment apparaissait donc comme des plus favorables pour la reprise de nos offensives. Joffre, Mémoires,t. 2, 1931, p. 5.
c) [L'attribut est un subst.] Notre conversation (...) est restée dans mon souvenir comme une des luttes les plus dangereuses que j'ai subies (Balzac, Gobseck,1830, p. 428):
49. Chaque note est comme un mot qui la blesse au plus profond de l'âme, un de ces mots lourds que les garçons lui jettent en passant, à voix basse, qu'elle feint de ne pas entendre, ... Bernanos, Nouvelle Histoire de Mouchette,1937, p. 1260.
[Comme modifie un adj. apposé] Les christs comme éclairés d'une blanche lumière (A. Pommier, Océanides et fantaisies,1839, p. 122).Un décor d'arbres très découpés, très simples, et comme dessinés par un enfant (Gide, Voyage au Congo,1927, p. 686):
50. Le blême Pernichon, comme pris dans l'étau, se sentit soudain ouvert, sondé jusqu'aux reins. Bernanos, L'Imposture,1927, p. 316.
[Comme modifie un adj. épithète] :
51. Une odeur fade et comme fanée, moins atroce qu'écœurante, flotte en effet autour de cet homme chétif, dévoré d'une austère envie. Bernanos, L'Imposture,1927, p. 315.
2. [Comme introduit un attribut de l'obj.]
a) [L'attribut est un adj. ou un part.] L'acte par lequel la réflexion se définit comme telle (...) est celui par lequel la conscience se pense comme empirique (Marcel, Journal métaphysique,1914, p. 4):
52. Dans ces conditions, nous pouvions admettre que cette concentration ne serait pas terminée avant le 13, date que nous avions admise dès le début comme probable. Joffre, Mémoires,t. 1, 1931, p. 248.
[Avec un part. prés.] :
53. Un autre renforcement des passions nationales, c'est la volonté qu'ont aujourd'hui les peuples de se sentir dans leur passé, plus précisément de sentir leurs ambitions comme remontant à leurs ancêtres, de vibrer d'aspirations « séculaires », d'attachements à des droits « historiques ». Benda, La Trahison des clercs,1927, p. 33.
[En tournure passive] :
54. Ce n'est pas comme une victime qu'elle est remise aux mains de la matrone et du praticien, mais comme une prêtresse qui va recevoir le message des anges. G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Cécile parmi nous, 1938, p. 8.
b) [L'attribut est un subst.] Je suis tout entière espagnole, tu entends? Et je te défends de me traiter comme une femme d'ici! (H.-R. Lenormand, Le Simoun,1921, 2etabl., p. 11):
55. En 1890, au lendemain de l'Homme libre, je sentais mon abondance, je ne me possédais pas comme un être intelligible et cerné. Barrès, Un Homme libre,1889, p. VI.
[Avec un subst. d'action à la place du verbe servant à construire l'attribut de l'obj.] :
56. Deux bronzes offerts par des « collaborateurs reconnaissants » à l'occasion de la décoration et de la nomination comme chefs, avaient seuls enrichi leur ensemble. Estaunié, L'Ascension de M. Baslèvre,1919, p. 6.
c) [L'attribut est une prop.] :
57. Il n'est pas permis de les penser comme ils furent, c'est-à-dire faibles et vieillis; ce culte nie énergiquement la maladie et la mort. Alain, Propos,1922, p. 354.
3. [Comme modifie un part. passé ou un subst. empl. avec avoir] :
58. Jean, après la mort de Jésus, paraît (...) avoir recueilli la mère de son maître, et l'avoir comme adoptée. Renan, Hist. des orig. du Christianisme,Vie de Jésus, 1863, p. 436.
59. Il sembla soudain résolu : − J'ai comme une idée, dit-il, que ça ne lui vaudra rien, au Raboliot, de venir rôder par ici. Genevoix, Raboliot,1925, p. 11.
4. Présentatif + comme + subst.Il se fait dans le ciel comme un silence d'une demi-heure (Renan, Drames philos.,Le Jour de l'an, 1886, p. 710).Il se fit à sa porte comme un bruit de chaînes, qui, à la vérité n'était point terrible (A. France, L'anneau d'améthyste,1899, p. 177):
60. Sous la dévotion du saint [Jean-Baptiste dans la Madone au saint Georges du Corrège] il y a comme une malice de faune... T. Gautier, Guide de l'amateur au Musée du Louvre,1872, p. 242.
61. Plus je me suis trouvé parfois de raisons d'en finir avec elle, plus je me suis surpris à admirer cette lame quelconque de parquet : c'était vraiment comme de la soie, de la soie qui eût été belle comme l'eau. Breton, Les Manifestes du Surréalisme,2eManifeste, 1930, p. 11.
5. Comme + subst. en appos. :
62. Nous avons longuement analysé cette suite [le Mariage à la mode]. Elle est, comme pensée et comme exécution, l'œuvre la plus parfaite de Hogarth. T. Gautier, Guide de l'amateur au Musée du Louvre,1872, p. 344.
63. Dès le 19 août 1914, le ministre m'avait fait connaître qu'il avait pris les mesures nécessaires pour organiser comme matériel de siège 6 batteries à 4 pièces de 270 de côte. Joffre, Mémoires,t. 2, 1931, p. 15.
Rem. 1. Cette tournure plus ou moins relâchée apparaît fréquemment dans la lang. pop. :
64. Notez qu'avec les femmes on travaille, mais qu'est-ce qu'on prend comme ennuis, pour un oui ou pour un non, la police fourrage dans vos papiers. E. Dabit, L'Hôtel du Nord,1929, p. 13.
65. Son bled c'est à vingt minutes de chez moi une fois qu'on a passé la Seine. Il faisait pas joli comme temps. Céline, Mort à crédit,1936, p. 13.
Rem. 2. Comme peut être empl. à la place de que comparatif :
66. ... il jugeait sainement de la gloire littéraire, et l'estimait à sa valeur, c'est-à-dire autant comme rien. A. France, Les Opinions de M. Jérôme Coignard,1893, p. 6.
67. « ... Il était dans le même wagon comme eux : toute la nuit on s'était crevé! » Benjamin, Gaspard,1915, p. 10.
Rem. 3. À comme morph. de compar. a correspondu un verbe trans. commer, rare. Faire des comparaisons, dire qu'une chose est comme une autre. ,,Vraiment, voilà bien commé. Il ne fallait pas commer si désobligeamment. Il est du style familier`` (Ac. 1798, 1835). Enregistré encore ds Littré et Lar. 19e-20eavec la mention vieux.
III.− Comme morph. temporel. Se construit avec l'imp., le prés. hist. ou le plus-que-parfait, et except. avec le futur, leur équivalent de discours. Il exprime la simultanéité du procès subordonné et du procès principal. L'alliance obligée avec l'imparfait, le prés. ou le plus-que-parfait s'explique par le fait que comme temporel est une transpos. de comme comparatif. Dans l'ordre de la compar., la similitude ne se confond pas avec l'identité; transposée dans l'ordre du temps, l'idée de similitude cède la place à celle de simultanéité approchée : comme ne s'inscrit donc pas dans un espace temporel nettement délimité et n'est compatible qu'avec les temps ci-dessus employés dans leur valeur imperfective. Il résulte de ce fait que le rapport temporel glisse volontiers vers un rapport plus diffus de circonstance générale, souvent commutable avec le morph. composé alors que (cf. également infra IV rem. 3). On observe en outre que cet emploi, où la prop. introd. par comme est le plus souvent postposée à la principale, est de plus en plus réservé au style soutenu et légèrement teinté d'arch. ou de recherche d'expressivité littér.
A.− Comme + imp.Une charrette en travers de la rue arrêta sa voiture quelques instants, comme elle sortait de chez elle (Mérimée, Arsène Guillot,1847, p. 90).J'entrais comme elle descendait de voiture (Gyp, Autour du mariage,1883, p. 65 ds Sandf. t. 2 1965, § 161).Le soleil se leva comme elles [Jeanne et Rosalie] causaient encore (Maupassant, Une Vie,1883, p. 225).Andermatt entra comme deux heures sonnaient (Maupassant, Mont-Oriol,1887, p. 134):
68. Les rameurs attendaient. Nous sommes remontés dans la barque comme la lune se levait; un peu de vent soufflait. Gide, Le Voyage d'Urien,1893, p. 20.
69. Tout à l'heure, comme je revenais de Sainte-Marie de Carignan, j'ai senti la tristesse écrasante de l'Italie, tritesse incompréhensible, puisque l'Italien est gai. Green, Journal,1935, p. 7.
B.− Comme + prés. hist. :
70. Comme je passe devant la loge du concierge, celui-ci m'arrête et me remet une lettre. Gide, Souvenirs de la Cour d'assises,1913, p. 626.
C.− Comme + plus-que-parfait :
71. Un soir, comme j'avais dîné chez lui en tête à tête, je lui demandai par hasard : « Êtes-vous né du premier ou du second mariage de Madame votre mère? » Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, Le Testament, 1882, p. 662.
D.− Comme + futur :
72. Je vais le faire introduire... Tu t'en iras comme il entrera... P. Bourget, Le Disciple,1889, p. 32.
Rem. L'alliance de comme avec le passé simple n'est pratiquement pas attestée. Les 2 ex. cités par Sandf. t. 2 1965, § 161 ne semblent pas convaincants, l'un à cause de l'homophonie de la forme d'imp. et de la forme de passé simple, l'autre à cause de la rencontre avec le sens causal en constr. initiale de phrase :
73. Comme il vit venir à lui Rouletabille, il se précipita sur une portière et sauta dans le train. G. Leroux, Le Mystère de la chambre jaune,1907, p. 31 ds Sandf. t. 2 1965, § 161.
74. Il me salua comme je passai près de lui... F. Carco, De Montmartre au Quartier Latin,1927, p. 113, ds Sandf. t. 2 1965, § 161.
IV.− Comme causal
A.− Comme + imp.Comme je tenais peu à les savoir, je l'interrogeai sur sa fortune (Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, Divorce, 1888, p. 1100).Comme c'était le dimanche, beaucoup de gens passaient sur la chaussée (Estaunié, Les Choses voient,1913, p. 292 ds Sandf. t. 2 1965, § 196):
75. Je n'en pouvais guère juger, car comme nous vivions toujours ensemble, je n'avais point à recevoir de lettres d'elle. Gide, Robert,1930, p. 1316.
Rem. La prop. princ. peut ne pas être exprimée :
76. Et comme Cécile attendait, le regard arrêté dans quelque angle d'ombre, un pli d'inquiétude et presque de souffrance entre les sourcils, le jeune homme poursuivit avec une sorte de hâte : − Oh! Ce n'était pas un cauchemar, je peux te l'affirmer. G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Cécile parmi nous, 1938, p. 12.
B.− Comme + passé simple.Pierre regardait son père et sa mère, mais comme on parla d'autre chose, il se remit à boire (Maupassant, Pierre et Jean,1888, p. 115 ds Sandf. t. 2 1965, § 196):
77. Entre les branches plus espacées, quand le vent agitait les arbres, on voyait flotter sur l'allée la forme insaisissable des brumes; et, comme au milieu de la nuit la rosée ruissela des feuilles, des parfums s'étant élevés la forêt devint amoureuse. Gide, La Tentative amoureuse,1893, p. 72.
C.− Comme + prés.Comme les chevaux ne sont pas encore attelés, Tartarin propose négligemment d'aller faire un tour jusque-là (A. Daudet, Tartarin sur les Alpes,1885, p. 156 ds Sandf. t. 2 1965, § 196):
78. − Je viens, dit-il, vous demander un service − oh! presque rien; mais comme vous, vous n'avez rien à faire, j'ai pensé que vous pourriez me céder quelques instants! ... Gide, Paludes,1895, p. 99.
D.− Comme + plus-que-parfait.Comme Fautan n'était pas rentré, elle se permit d'exprimer des craintes, car elle tremblait (Zola, Nana,1880, p. 1288):
79. − ... Dessine-moi un mouton. Comme je n'avais jamais dessiné un mouton je refis, pour lui, l'un des deux seuls dessins dont j'étais capable. Celui du boa fermé. Saint-Exupéry, Le Petit Prince,1943, p. 414.
Rem. 1. La prop. causale introduite par comme est normalement antéposée, l'antéposition étant la projection logico-syntaxique du rapport de cause à effet. Si elle est postposée, comme n'exprime pas une cause véritable mais ,,introduit une sorte d'explication après coup`` (A. Lorian, L'Ordre des prop. dans la phrase fr. contemp., La Cause, Paris, Klincksieck, 1966, p. 100), éventuellement associée à la valeur de « en conformité avec » (cf. supra II B 2) :
80. Permets au moins que je m'assoie d'abord comme tu m'y as invité, et que je te contemple. Estaunié, L'Ascension de M. Baslèvre,1919, p. 12.
81. − Vous l'avez mis à la porte? − Je n'ai pas osé. J'ai cru tout d'abord qu'il était envoyé par Monsieur, comme je sais que Monsieur a des idées avancées. Aymé, Travelingue,1941ds A. Lorian, loc. cit.
Rem. 2. Comme peut être repris par que dans la juxtaposition ou la coordination :
82. Enfin, comme sa bougie allait mourir, qu'elle était très lasse et qu'il faisait froid, elle se coucha dans le lit. A. France, L'Anneau d'améthyste,1899, p. 4 ds Sandf. t. 2 1965, § 196.
Rem. 3. Il est quelquefois difficile de faire le départ entre comme causal et comme temporel, comme glissant vers la valeur de morph. de la circonstance gén. (cf. supra III). Au bout d'un moment, comme il se taisait mais qu'il avait l'air bien calme, je lui dis... (G. Duhamel, Tel qu'en lui-même, 1932, p. 158 ds Sandf. t. 2 1965, § 196).
Prononc. et Orth. : [kɔm]. Enq. : /kom/. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. I. A. Conjonction et adv. exprimant la comparaison 1. 842 si cum (Serments ds Henry Chrestomathie5, p. 1); avec ell. mil. xes. (Passion, éd. D'A.S. Avalle, 156); 2. introduisant une comparative hypothétique [cf. a) 882, Eulalie, 19 ds Henry Chrestomathie5: une des interprétations proposées par Lerch t. 1, p. 318; v. aussi interprétations de P. Imbs, Les Prop. temporelles en a. fr., Paris, Les Belles Lettres, 1956, pp. 169-170; b) xies., Alexis, éd. Ch. Storey, cf. éd. G. Paris, 143]; 1165-70 con se (Chr. de Troyes, Erec et Enide, éd. M. Roques, 2934); 3. introduisant le second membre d'une comparaison ca 1100 issi ... cume (Roland, éd. J. Bédier, 1474); encore toléré par Vaug., p. 533, v. aussi Lerch t. 1, p. 228; 4. xves. tout comme « exactement comme » (Froissart, II, III, 23 ds Littré). B. Exprimant la manière mil. xes. si cum (Passion, éd. D'A.S. Avalle, 27); spéc. a) av. 1421 comme nous dirions « en quelque sorte » (Boucicaut, I, ch. 18 ds Littré); 1559 comme qui diroit (Amyot, Thésée, 21, ibid.); b) 1466 comme quoy (Pierre Michault, Le Doctrinal, X, 180, éd. T. Walton, p. 15). C. Exprimant le temps mil. xes. (Passion, éd. D'A.S. Avalle, 123). D. Exprimant la cause 1275 (J. de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 16710), rare av. le xves. (v. Lerch t. 1, p. 316 et P. Imbs, op. cit., pp. 165-166). II. A. Adv. exprimant la manière 1. mil. xes. interrogation directe (Passion, éd. D'A.S. Avalle, 229); 2. id. interrogation indirecte (ibid., 80), ces deux emplois condamnés par Vaug., p. 334 au profit de comment; xviies. loc. Dieu sait comme (La Fontaine, Faucon. ds Littré). B. Exprimant l'intensité, emploi exclamatif (Roland, 1696). C. Précédant un subst. ou un adj. attribut (Passion, 251). Du lat. quomodo, adv. de manière (composé du subst. modus) employé à l'époque class. au sens de « de quelle manière » pour introduire une interrogation directe ou indirecte, une exclamation, et au sens de « de la manière dont, ainsi que » pour introduire une relative; dès le 1ers., quomodo concurrence ut, velut, sicut (TLL, s.v. modus, 1293, 5 sqq.; cf. Pétrone, 38, 15 ds Vään.2, § 379 : solebat sic cenare, quomodo rex) puis en lat. vulg. il peut introduire un compl. en apposition (Itala, Lev. 26, 19 ds TLL, s.v. modus, 1293, 79, v. Vään.2, § 356). Dér. de l'emploi compar., l'emploi temporel relevé dep. l'Itala, Josué, 5, 13 ds TLL s.v. 1294, 17 (comparaison d'égalité appliquée au rapport de simultanéité donc à la notion de temps), d'où est peut-être issu l'emploi causal (quomodo causal exprimant une situation d'où dérive un fait qui n'existerait pas sans cette situation) peut-être dès Quintilien, et à partir des iie-iiies. (TLL, s.v. modus, 1292, 74 et 1293, 58 sqq.); pour ces deux derniers emplois, v. Herman, La Formation du système roman des conj. de subordination, Berlin, 1963, pp. 58-59 et les analyses de P. Imbs pour l'a. fr. dans Les Prop. temporelles en a. fr., pp. 118-119, 161-164, 166-168. Cum, com, forme primitive, est directement issue de quomodo par l'intermédiaire des formes vulg. comodo, como (Inscrip. Pompei, v. TLL, s.v. modus, 1287, 45, 49). Cume, come est soit dû à l'anal. de mots grammaticaux tels que or/ore, encor/encore, seur/seure, onc/onque, soit plutôt dû à l'adjonction de e, lat. et (cf. lat. quomodo et, Quintilien, inst. 8, 1, 2 ds TLL, s.v. modus, 1293, 15), cette hyp. étant la seule capable d'expliquer la formation parallèle de l'ital. come et de la forme dial. comed (Rohlfs, § 945) et se vérifiant par la répartition la plus courante dans les textes anc. de come devant subst. et adj., et de com devant une subordonnée comparative. Fréq. abs. littér. : 287 673. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 366 955, b) 409 953; xxes. : a) 420 950, b) 437 511. Bbg. Clédat (L.). Comme si exclam. R. de Philol. fr. 1929, t. 41, pp. 183-184. − Dauzat (A.). Serviette « portefeuille »; comme il faut (adj.). Fr. mod. 1948, t. 16, p. 280. − Esnault (G.). Comme il faut. Fr. mod. 1950, t. 18, p. 54. − Goug. Lang. pop. 1929, p. 125, 196. − Mørdrup (O.). Qq. obs. sur comme. R. rom. 1971, t. 6, no2, pp. 203-218. − Nakahira (S.). Comme si suivi de l'imp. du subj. Ét. lang. fr. 1960, no25/26, pp. 26-27. − Rees (G. O.). Comme ds les phrases du type « il était comme fou ». Neuphilol. Mitt. 1971, t. 72, pp. 20-29. − Sneyders de Vogel (K.). Mots d'identité et d'égalité ds les lang. rom. Wageningen, 1947, pp. 125-129. − Spitzer (L.). Comme quoi. Mod. Lang. Notes. 1944, t. 59, no7, pp. 454-460; Fr. pop. : question de, comme « en fait de ». Fr. mod. 1940, t. 8, pp. 19-26. − Togeby (K.). St. neophilol. 1957, t. 29, pp. 80-83. − Vising (J.). Quomodo in den rom. Sprachen. In : [Mél. Tobler (A.)]. Halle, 1895, pp. 113-123.