| COLPORTEUR, EUSE, subst. Marchand(e) ambulant(e) qui vend des marchandises à domicile : 1. ... je reconnus que c'était un colporteur, un de ces marchands ambulants qui vendent par les campagnes, de porte en porte, de petits objets à bon marché, ...
Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, Le Colporteur, 1893, p. 1167. 2. Ils s'approvisionnaient à Manchester (...) et les colporteurs des Ardennes (...), de Russie faisaient de même dans leurs pays respectifs. Les voyageurs de commerce, nantis d'une voiture à cheval et transportant un stock beaucoup plus important, supplantèrent les colporteurs, vendant aux particuliers ou jouant le rôle de grossistes ambulants auprès des mercières et des quincailliers des villages.
J.-A. Lesourd, C. Gérard, Hist. écon., XIXeet XXes., t. 2, 1966, p. 382. ♦ [Emploi subst. apposé avec valeur d'adj.] :
3. ... ils [les bessons] choisirent tous deux la même cravate lilas au mercier colporteur qui promenait sa marchandise de porte en porte sur le dos de son cheval percheron.
G. Sand, La Petite Fadette,1849, p. 15. − En partic., vieilli. Celui, celle qui vend dans la rue des écrits, des journaux, des livres, etc. Des livres de colporteurs (Verlaine,
Œuvres posthumes,t. 2, Critique et conférences, 1896, p. 377): 4. Les colporteurs d'écrits, gravures, dessins, sont tenus de faire une déclaration aux bureaux de la préfecture du département où est leur domicile.
J. Baradat, L'Organ. d'une préfecture,1907, p. 279. − Au fig., péj. Celui, celle qui propage des nouvelles, des propos entendus, etc. Des colporteurs de cancans insidieux (R. de Montesquiou, Mémoires,t. 2, 1921, p. 246): 5. Les colporteurs de scandales racontaient qu'elle [la femme de Byron] avait découvert d'incestueuses relations entre Byron et sa sœur Augusta.
Maurois, Ariel ou la Vie de Shelley,1923, p. 202. Prononc. et Orth. : [kɔlpɔ
ʀtœ:ʀ], fém. [-ø:z]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1388 (Liv. rouge, A.N. Y2, fo86 vods Gdf. Compl.); 1389 « marchand ambulant » (Texte cité ds René de Lespinasse, Les métiers et corporations de la ville de Paris, 3, 425 d'apr. M. Höfler ds Cah. Lexicol., t. 6, pp. 100-101). Plutôt que directement dér. de colporter* (suff. -eur2*) qui semble plus tardif, ce mot représente sans doute une altération de l'a. fr. de même sens comporteur (xiiies. ds Gdf. et T.-L. notamment E. Boileau, Métiers) d'apr. l'expr. porteur à col (1363 ds Recueils de documents relatifs à l'histoire de l'industrie drapière en Flandre publ. par G. Espinas et H. Etienne d'apr. M. Höfler, loc. cit.). Fréq. abs. littér. : 181. |