| COLTIN, COLLETIN, subst. masc. A.− Arch. Pièce d'armure protégeant les épaules et le cou et pouvant supporter la cuirasse, les épaulières et le casque à gorge. Une balle de pistolet vint s'aplatir sur le colletin d'acier du cavalier (O. Feuillet, Onesta,1848, p. 257). B.− P. anal. 1. [De forme] Région. Vêtement d'homme couvrant le torse. Le colletin sans ailerons (pourpoint de dessus à épaulettes, mais sans manches pendantes), en velours blanc crevé d'argent (G. Sand, Les Beaux Messieurs de Bois-Doré,t. 1, 1858, p. 285). 2. [De forme et de fonction] Vieilli. Gilet ou scapulaire des portefaix servant à protéger les épaules et le dos lors du transport des fardeaux : ... un beau garçon (...) avec son vaste chapeau enduit de craie et son colletin de tapisserie, dont les bretelles serraient son bourgeron bleu.
Zola, Le Ventre de Paris,1873, p. 620. − P. méton. Chapeau de cuir des portefaix dont les larges bords protègent le cou et les épaules. L'uniforme des Forts de la Halle (...) le colletin, le grand chapeau enfariné (J. de La Varende, Cadoudal,1952, p. 278). ♦ Au fig., arg. [P. réf. au travail des portefaix coiffés du coltin] Besogne, travail généralement pénible. La mécanique de garage (...) c'était pas le coltin qui convenait (A. Simonin, Le Petit Simonin ill. par l'ex.,Paris, NRF, 1968, p. 90). Prononc. et Orth. : [kɔltε
̃]. Colletin « pourpoint de cuir » ds Ac. 1694-1740; coltin « coiffure des coltineurs » ds Ac. 1932. Le terme arch. est toujours écrit colletin. Pour désigner un vêtement, les dict. écrivent coltin, mais dans les ex. d'aut. on rencontre seulement colletin. Enfin, pour le terme d'arg., c'est la var. coltin qu'emploient les aut. alors que Esn 1966 admet colletin ou coltin. Étymol. et Hist. 1. a) 1577 colletin « sorte de pourpoint, souvent en cuir » (Mém. des Antiquaires du Centre, p. 200 ds IGLF), réputé terme hist. dep. 1740 (Ac.); b) 1866 coltin « gilet porté par les forts des Halles » (Lar. 19e); 1873 colletin « id. » (Zola, supra ex.); 2. 1836 coltin « force » (Vidocq, Les Voleurs d'apr. Esn.); 1866 colletin « id. » (Lar. 19e); 1954 coltin « travail » (A. Simonin, Le Cave se rebiffe, p. 220). Dér. de collet*; suff. -in*. Fréq. abs. littér. : 1. |