| * Dans l'article "COLLATÉRAL, ALE, AUX,, adj." COLLATÉRAL, ALE, AUX, adj. A.− Qui est situé de côté par rapport à quelque chose. 1. ANAT. Ramification artérielle ou veineuse ayant une direction sensiblement parallèle au tronc principal dont elle est issue (cf. A. Nélaton, Éléments de pathol. chir., t. 1, 1844, p. 224) : 1. ... la mort subite (...) [en cas de maladie coronarienne] est due en général à l'absence de développement d'un réseau suffisant d'artères de suppléance. On comprend aisément que, si l'on favorise la constitution de cette circulation collatérale de suppléance, on diminue pour autant les possibilités de survenue d'une brutale issue fatale.
R. Schwartz, Nouv. remèdes et maladies d'actualité,1965, p. 81. 2. ARCHIT. Nef collatérale ou, subst. masc., le collatéral. Nef latérale d'une église moins élevée que la nef principale. Synon. bas-côté.Les collatéraux, d'une hauteur presque égale à celle de la nef centrale [de Saint-Savin], ont de grandes fenêtres en plein cintre (Mérimée, Étude sur les arts au Moyen Âge,1870, p. 70). 3. GÉOGR. Points collatéraux. Ceux qui sont situés entre deux points cardinaux et à égale distance de ces derniers (le Nord-Est, le Nord-Ouest, le Sud-Est, le Sud-Ouest). Imaginaire étoile à huit branches, dont chacune portait le nom d'un des points cardinaux et collatéraux (Colette, Sido,1929, p. 68). − En emploi subst. Mais elle (...) surveillait, entre tous les cardinaux et collatéraux, ce point glacé, [l'Est] traître, aux jeux meurtriers (Colette, Sido,1929p. 25). B.− DR. Parents collatéraux. Parents appartenant à la même famille en raison d'un auteur commun, mais ne descendant pas les uns des autres (les frères, les sœurs, oncles, tantes, neveux, nièces, cousins) (cf. ex. 2). − Emploi subst. Un collatéral, les collatéraux : 2. Encore un de ces apanages de la noblesse, que cette séquelle de consanguins, (...) oui, un privilège et une plaie que cette armée de collatéraux et descendants du même sang et de même blason!
J. Lorrain, Monsieur de Phocas,1901, p. 123. − Ligne collatérale. Celle qui a un auteur commun avec la ligne directe à laquelle elle devient parallèle : 3. 735. La proximité de parenté s'établit par le nombre de générations; chaque génération s'appelle un degré. 736. La suite des degrés forme la ligne : on appelle ligne directe la suite des degrés entre personnes qui descendent l'une de l'autre; ligne collatérale, la suite des degrés entre personnes qui ne descendent pas les unes des autres, mais qui descendent d'un auteur commun. (...) 738. En ligne collatérale, les degrés se comptent par les générations, depuis l'un des parens jusques et non compris l'auteur commun, et depuis celui-ci jusqu'à l'autre parent. Ainsi, deux frères sont au deuxième degré; l'oncle et le neveu sont au troisième degré; les cousins germains au quatrième; ainsi de suite.
Code civil,1804, pp. 134-135. − Héritier collatéral. Celui qui hérite d'un collatéral. Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixes. ainsi que ds Lar. Lang. fr. et ds Ac. 1798-1932. − Succession collatérale. Celle qu'on recueille à titre de (parent) collatéral : 4. Des successions collatérales. 750. En cas de prédécès des père et mère d'une personne morte sans postérité, ses frères, sœurs ou leurs descendans sont appelés à la succession, à l'exclusion des ascendans et des autres collatéraux.
Code civil,1804, p. 137. C.− Au fig. Qui a une origine commune; qui est parallèle; qui est indirect. Si la souveraineté n'est pas antérieure au peuple, du moins ces deux idées sont collatérales, puisqu'il faut un souverain pour faire un peuple (J. de Maistre, Souveraineté,1821, p. 323).Dans la discussion d'un point même d'histoire et de littérature, un digne savant ne se permettra pas plus une idée collatérale qu'un bon chimiste une métaphore dans un narré d'analyse (Sainte-Beuve, Portraits contemp.,t. 3, 1869, p. 443). Prononc. et Orth. : [kɔ(l)lateʀal], plur. [-o]. [l] simple ds Lar. Lang. fr.; cf. aussi Gattel 1841, Fér. Crit. t. 1 1787 et Fér. 1768. [ll] double ds Warn. 1968, Pt Lar. 1968 et Passy 1914; cf. aussi DG, Littré, Fél. 1851, Nod. 1844 et Land. 1834. [l] ou [ll] ds Pt Rob. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1275 subst. collateraus « parent hors de la ligne directe » (Chron. de Saint-Denis, ms. Ste-Gen., fo12eds Gdf. Compl.); 1522 adj. ligne collateralle (Rozier historial de France, I, 1 ds Littré); 2. a) début xives. adj. colateral « qui est situé de côté » (Pamphile et Galatée, éd. J. de Morawski 2305 ds T.-L.); b) 1526 chappelles collaterales (Lettre de L. de Gleyrens à Marg. d'Autriche d'apr. Baux, Hist. de l'église de Brou, 2eéd., p. 423 ds Gdf. Compl.); 1740 subst. plur. « bas-côtés d'une église » (Duplessis, Description géogr. et hist. de la Haute-Normandie, t. 2, p. 26 ds Trév. Suppl. 1752); 3. ca 1560 adj. anat. (A. Paré,
Œuvres complètes, I, 18, éd. Malgaigne, t. 1, p. 145); 4. 1740 géogr. points collatéraux (Ac.). Empr. au lat. médiév. collateralis « qui se trouve à côté de » adj. (ca 1100 ds Mittellat. W. s.v., 828, 16), « parent en ligne indirecte » subst. (fin xies., ibid., 829, 27), composé de cum « avec » (préf. con-*) et de lateralis (lateral*). Fréq. abs. littér. : 80. DÉR. 1. Collatéralement, adv.En ligne collatérale. Maison Balzac d'où venaient collatéralement les d'Entrague (Balzac, Correspondance,1835, p. 710).− [kɔ(l)lateʀalmɑ
̃]. Pour [l] ou [ll] cf. collatéral. − 1resattest. a) 1585 « côte à côte » (Du Fail, Contes et discours d'Eutrapel, 30, éd. J. Assézat, t. 2, p. 247), attest. isolée, à nouveau en 1851 (Cournot, Essai sur les fondements de nos connaissances, p. 37); b) 1628 « en ligne collatérale » (Nouveau coutumier général, t. 2, p. 855), attest. isolée, à nouveau en 1835 (Balzac, loc. cit.); de collatéral, suff. -ment2*. − Fréq. abs. littér. : 3. 2. Collatéralité, subst. fém.,dr. Qualité de collatéral. Attesté ds Lar. 19e-20e, Littré, Guérin 1892, Quillet 1965.P. ext. Qualité de ce qui est collatéral.Collatéralité passivement reçue de mon être (Sartre, L'Être et le Néant,1943, p. 302).− Seule transcr. ds Littré : kol-la-té-ra-li-té. − 1resattest. a) 1611 « qualité de ce qui est collatéral » (Cotgr.), attest. isolée; à nouveau en 1863 (Littré), en partic. en parlant de deux mss; b) 1863 dr. « qualité de collatéral » (ibid.); de collatéral, suff. -ité*. |