| COHABITER, verbe intrans. A.− Habiter ensemble, vivre dans la même demeure, le même immeuble. Cohabiter avec. À la pensée de cohabiter avec son frère, il [le baron] frémit (Montherlant, Les Célibataires,1934, p. 779). − Spéc. Vivre (sous le même toit) une union d'époux ou d'amants. Le Prêtre Benedictus qui cohabitait avec la démone Armellina (Huysmans, Là-bas,t. 1, 1891, p. 99). B.− P. métaph. ou au fig. La pluralité des philosophies et des esthétiques qui coexistent et cohabitent les mêmes têtes (Valéry, Variété III,1936, p. 200): Critique de La Porte étroite. − Il leur reste malaisé d'admettre que ces différents livres ont cohabité, cohabitent encore, dans mon esprit.
Gide, Journal,1909, p. 275. Rem. L'emploi trans. est exceptionnel (cf. l'ex. de Valéry sous B). Prononc. et Orth. : [kɔabite], (je) cohabite [kɔabit]. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. 1. a) Av. 1380 [date du ms.] cohabitant « celui qui habite près de, avec quelqu'un » (Bersuire, T. Liv., ms. Ste Gen., fo358bds Gdf.) − xves., Gréban, ibid., repris dep. Lar. 19e; b) xives. cohabiter « vivre comme époux » (J. Lefevre, Trad. La Vieille, 104 ds T.-L.) − 1541, Calvin ds Gdf. Compl., à nouv. dep. Trév. 1704; 2. 1814 fig. « coexister avec quelque chose [d'une pers. ou d'une chose] » (Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 5, p. 258). Empr. au lat. chrét. cohabitare « demeurer ensemble ». Fréq. abs. littér. : 38. |