| COCON, subst. masc. Enveloppe soyeuse que filent les chenilles de certains lépidoptères pour s'y transformer en chrysalide. Les chenilles, au haut des balais des bruyères, Tissent leurs cocons argentins (Jammes, Clairières dans le ciel,Le Poète et sa femme, 1906, p. 77).Plusieurs espèces de ,,bombyx`` produisent des cocons qui peuvent être dévidés et qui fournissent les soies plus ou moins sauvages (J. Brunhes, La Géogr. hum.,1942, p. 159).− P. ext. Enveloppe soyeuse que filent certaines araignées pour y déposer leurs œufs. L'araignée ne se contente pas de porter ses œufs en cocon, mais dans certaines espèces, elle les nourrit (Michelet, L'Insecte,1857, p. 220). − P. métaph. ♦ [P. réf. à la forme et à la fonction d'un cocon] Avril était doux et brumeux (...) les petites feuilles vertes dépliaient leurs cocons (R. Rolland, Jean-Christophe,Le Buisson ardent, 1911, p. 1317).Les nourrices portaient (...) les derniers nés dans des cocons blancs (Giono, Un Roi sans divertissement,1947, p. 102).Arg. Tête. Elle lui raconte pas les assiettes qu'il lui brisait sur le cocon (Céline, Mort à crédit,1936, p. 45). ♦ [P. réf. à l'abri que constitue un cocon] S'enfermer, se retirer dans son cocon. Je me façonnai au cœur feutré du tumulte, un cocon inviolable (Colette, En pays connu,1949, p. 181). ♦ [P. réf. à l'être nouveau qui sort d'un cocon] :
Maintenant, nous nous battons, l'espoir est là tout proche, nous allons changer la face du monde, ouvrir le cocon où frémit déjà l'homme nouveau; le travail est commencé.
Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 96. Rem. La plupart des dict. gén. enregistrent les mots suivants a) Coconnage, subst. masc. [En parlant du ver à soie] Action de filer un cocon. b) Coconner, verbe intrans. [En parlant du ver à soie] Filer un cocon. c) Coconnière, subst. fém. Magnanerie, lieu de stockage des vers à soie. Prononc. et Orth. : [kɔkɔ
̃]. Fér. Crit. t. 1 1787 : ,,Rollin écrit coquon ou couquon. (...) Pluche dit coucon``. Guérin 1892 : ,,Vieilli : concon.`` Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1600 coucon (Olivier de Serres, V, 15 ds Gdf. Compl.), forme encore relevée par Trév. 1752; 1653 coccon (Oudin, Recherches ital. et fr. ou Dict. ital. et fr.). Empr. au prov. coucoun « coque (d'un œuf) » et « cocon » (Mistral) dér. du prov. coco « coque, coquille » (ibid.) de même orig. que coque*. Fréq. abs. littér. : 58. |