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CLIQUETER, verbe intrans.
A.− [En parlant de deux ou plusieurs objets sonores, gén. métalliques, qui s'entrechoquent] Produire un cliquetis, une succession de bruits métalliques, secs, brefs, légers et aigus (cf. tinter). Faire cliqueter des clés, des bracelets, des aiguilles à tricoter. Dehors la bise gémissait dans la nuit, des paquets de grésil cliquetaient contre les vitres (A. Daudet, La Petite paroisse,1895, p. 214):
... un épouvantable coup de poing qui fit chanceler les bouteilles comme si elles eussent été ivres, et cliqueter les verres les uns contre les autres avec une sonnerie cristalline donnant en musique ut, mi, sol, si. T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 382.
− P. métaph. Faire miroiter des apparences ou cliqueter des idéologies (Genevoix, Les Mains vides,1928, p. 151).
− P. anal. Et toujours le petit rire décharné qui cliquette (Farrère, L'Homme qui assassina,1907, p. 305).
B.− Spécialement
1. ,,Faire un bruit mécanique, régulier qui imite le claquet du moulin quand il est en mouvement`` (Ac. 1798). Bientôt, on allait moissonner; les faucheuses mécaniques allaient cliqueter au loin dans la campagne (Genevoix, Raboliot,1925, p. 306).
2. AUTOMOB. [En parlant du moteur] Faire des cliquetis, des bruits anormaux. Le taxi exige des réparations : le moteur cliquette, et le pont ronronne (A. Simonin, J. Bazin, Voilà taxi!1935, p. 150).
Rem. On rencontre ds la docum. a) Cliquetage, subst. masc. Bruit régulier et continuel (onomat. clac-clac) d'un objet gén. métallique en mouvement tel que le cliquet (cf. T. Ballu, Machines agricoles, 1933, p. 302) ou les cliquettes (cf. A. Lavignac, La Musique et les musiciens, 1895, p. 190). b) Cliquetant, ante, adj. Qui produit un cliquetis. Ils [les jeunes prêtres] jetaient leurs encensoirs au bout des chaînes, dans une sonorité argentine et cliquetante (J. de la Varende, Le Roi d'Écosse, 1941, p. 282). Au fig. Cette lettre, toute cliquetante de noms de Recteurs, de Directeurs d'Enseignement secondaire et d'autres personnages prestigieux (Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 256).
Prononc. et Orth. : [klikte], (je) cliquette [klikεt]. Fait partie des verbes qui doublent la consonne devant [ə] muet. Ds Ac. 1740-1932. Étymol. et Hist. Ca 1230 cliketer « agiter une cliquette (de lépreux) » (Eustache le Moine, éd. W. Foerster et J. Trost, 1401). Dér. de l'a. fr. cliquer « retentir, résonner » (v. cliquer), malgré le hiatus chronol.; suff. -eter*. Fréq. abs. littér. : 59.