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CLAQUER1, verbe.
I.− Emploi intrans.
A.− Produire un bruit sec et éclatant :
1. Un grand silence s'était fait. Puis, tout à coup, un bruit sec claqua dans l'air. Le vicomte avait giflé son adversaire. Maupassant, Contes et nouvelles,t. 2, Un Lâche, 1884, p. 915.
2. Avant qu'il [le père] ait ouvert la bouche, sa fille repousse déjà la barrière de bois, ses galoches claquent sur les pierres de la route... Bernanos, Nouvelle Histoire de Mouchette,1937, p. 1316.
SYNT. Un fouet, une porte, un drapeau, un volet, des coups de feu claquent; claquer du doigt, de la langue; claquer brutalement, bruyamment, nerveusement.
[Le bruit forme une série, une répétition] Claquer des mains. Des voix éraillées (de jeunes gens?) criaient ,,bis!`` et on claquait toujours des mains (Montherlant, Les jeunes filles,1936, p. 1042).Claquer des dents. Avoir froid, avoir peur (sans que les dents s'entrechoquent nécessairement). Il [saint Jean] aura quelque chose à écrire pour que le monde claque des dents jusqu'à la consommation des siècles (Bloy, Journal,1903, p. 179).
P. hyperb. Claquer de froid, de faim, de peur. En pantalon rouge, claquant de chaleur et de discipline (Gide, Correspondance[avec Valéry], 1906, p. 409).
Rem. Claquer de peur peut être compris également comme l'ell. de claquer des dents de peur. Johel. − Comment : il claque de peur? Le Barbier. − Je veux dire : il claque des dents, de peur du roi (Gide, Saül, 1903, III, 1, p. 311).
Au fig. Claquer du bec. Avoir faim, soif. Encore un qui claquait du bec de jus (Barbusse, Le Feu,1916, p. 119).
B.− P. ext. Se rompre en faisant un bruit sec :
3. Elle brisa furieusement six cruches, et la sueur d'angoisse coulait de son front. Les vases claquèrent et s'ouvrirent : ils étaient vides. Schwob, Le Livre de Monelle,1894, p. 87.
Fam. Se briser, se détruire subitement. Le joint claque (R. Champly, Nouv. Encyclop. pratique,t. 10, 1927, p. 99).
Au fig. Claquer dans les mains, dans les doigts. Échouer. ,,C'est l'affaire de l'institut qui vient de me claquer dans les mains`` (G. Duhamel, Chronique des Pasquier,La Passion de Joseph Pasquier,1945, p. 253).
Arg., pop. Mourir. Il n'est donc pas encore claqué, votre Lanlaire? (Mirbeau, Le Journal d'une femme de chambre,1900, p. 88).
Rem. On rencontre le subst. fém. claquaison attesté uniquement chez Verlaine. Litote, néologisme familier évoquant la mort. Me sauver cette fois, non certes d'une claquaison prochaine, mais d'une crise qui eût, certes, été mortelle dans la solitude (Correspondance, t. 1, 1862-95, p. 86).
II.− Emploi trans.
A.− Faire un geste, un mouvement qui provoque un bruit sec.
1. [Le compl. désigne une pers.]
a) Donner des claques, frapper du plat de la main. En rentrant, papa m'a claquée. J'ai même pleuré, c'est plutôt rare (Bernanos, Journal d'un curé de campagne,1936, p. 1207).
b) Vx. Applaudir un artiste, une œuvre en frappant dans ses mains. ,,Ce n'est pas le public d'Henriette Maréchal!`` tout est accepté, claqué (E. et J. de Goncourt, Journal,1879, p. 7).
2. [Le compl. désigne un objet inanimé concr.] Plaquer, fermer quelque chose avec force :
4. − À présent, du sang-froid, se dit Lafcadio. Ne claquons pas la portière : on pourrait entendre à côté. Il tira la portière à lui, contre le vent, avec effort, puis la referma doucement. Gide, Les Caves du Vatican,1914, p. 830.
Au fig. Claquer la porte, partir en claquant la porte, claquer la porte au nez de qqn. Refuser de voir, d'écouter, de recevoir, de demeurer chez quelqu'un pour lui montrer son désaccord. Je ne demandais qu'à régler les choses à l'amiable. C'est lui qui est parti en claquant la porte (S. de Beauvoir, Les Mandarins,1954, p. 401).
Rem. Claquer la langue. Produire un bruit sec en détachant la langue du palais; la constr. trans. : en hochant la tête et en claquant la langue (Barbusse, Le Feu, 1916, p. 97) est beaucoup plus rare que la constr. intrans. : la belle jeune fille claque de la langue (Éluard, Donner à voir, 1939, p. 13). Les puristes préfèrent, dans cette expr., l'emploi du verbe clapper* (cf. claquement).
B.− Pop. Rompre en faisant du bruit.
1. SP. Se claquer un muscle, un tendon, un ligament. Se déchirer un muscle, un tendon, un ligament par un effort trop brutal. Le sportif s'est claqué un muscle.
Absol. Se claquer. Être victime d'un claquage*.
Rem. 1. Attesté dep. Littré et ds tous les dict. gén. du xxes. exceptés Ac. 1932 et Dub. 2. Cf. également claqué, adj. plus fréq. dans cet emploi.
2. Vx. Mettre sous la dent, consommer. J'ai faim, tu sais... j'ai compté sur toi. Faut me trouver quelque chose à claquer (Zola, L'Assommoir,1877, p. 763).
P. ext. Dépenser, gaspiller. Avec des copains, je ne compte pas l'argent que je claque en une soirée (S. de Beauvoir, Les Mandarins,1954, p. 293).
C.− Emploi pronom. ou passif. Être à bout de force.
1. Se claquer. Se fatiguer à l'excès. Il ne faut pas arriver à être surentraîné, c'est-à-dire qu'il y a une limite au delà de laquelle on se claque (Renard, Correspondance,1883-1910, p. 310).
2. [À la voix passive] Être claqué. Je suis claqué. J'ai passé la nuit précédente dans le train, debout presque tout le temps (Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 165).
Prononc. et Orth. : [klake], (je) claque [klak]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. 1508 oiseaux claquans du bec (J. Le Maire, Œuvres, III, 20, Stecher d'apr. Delboulle ds R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 456). B. 1648 « donner une claque » (Scarron, Virgile travesti ds Richardson). C. 2emoitié du xviiies. « applaudir (une pièce de théâtre, un auteur) » (Diderot, Neveu de Rameau, p. 66 ds IGLF). D. 1848 « manger voracement » (A. Pierre, Arg. et jargon, c. 1); 1861 p. ext. « dépenser [tout son argent], perdre ses biens » (Larch., p. 90 : il a tout claqué). E. 1859 « mourir » (L. Larchey, Les Excentricités de la lang. fr. en 1860, p. 456). Dér. de l'onomatopée klakk-, v. claque1. Bbg. Ducháček (O.). L'Interdépendance et l'interaction du contenu et de l'expr. Orbis. 1972, t. 21, p. 475. − Pauli 1921, p. 52. − Sain. Lang. par. 1920, p. 356. − Sain. Sources t. 3 1972 [1930], p. 174.