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CICATRISER, verbe.
A.− MÉDECINE
1. Emplois non factitifs. [Le suj. désigne une plaie, une blessure] Se fermer.
a) Emploi pronom. :
1. Il porte à la hanche une grande plaie qui finira sûrement par se cicatriser mais qui le fait encore souffrir. G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Cécile parmi nous, 1938, p. 275.
b) Emploi intrans. Blessure facile, lente, longue à cicatriser.
2. Emploi factitif-trans.
a) [Le suj. désigne un facteur favorisant la guérison] Faire qu'une chose se cicatrise. Cicatriser une blessure, écorchure :
2. Jusqu'alors j'avois à peine senti l'horreur de ma situation. Mais aussitôt que le repos commença à cicatriser mes plaies, je jetai les yeux autour de moi avec épouvante. Chateaubriand, Les Martyrs,t. 2, 1810, p. 5.
Emploi abs. Les eaux, le repos, le temps cicatrise(nt) :
3. ... la nature offrait cependant une chance d'heureux succès, qui rendît votre entreprise possible. Elle consent à retisser certains tissus : elle cicatrise; elle refait de l'os. Valéry, Variété V,1944, p. 47.
P. méton. [Le suj. désigne un animé hum.; qqc. fait en lui qu'une plaie, qu'une blessure se cicatrise] :
4. Si l'on arrondit un peu les chiffres fournis par les courbes de cicatrisation, voici ce qu'on obtient. Un enfant de dix ans cicatrise une plaie de vingt centimètres carrés en vingt jours; et cette même plaie, un homme de vingt ans la cicatrise en trente et un jours; un homme de trente ans, en quarante et un jours; un homme de quarante ans, en cinquante-cinq jours; un homme de cinquante ans, en soixante-dix-huit jours; un homme de soixante ans, en cent jours. Un homme de cinquante ans met donc à cicatriser une plaie deux fois et demie plus de temps qu'un homme de vingt ans. J. Rostand, La Vie et ses problèmes,1939, p. 118.
b) Péj., vieilli. [Le suj. désigne un facteur de dégradation] Couvrir de cicatrices. La petite vérole lui a cicatrisé le visage (Ac.1835).
B.− Au fig.
1. Emploi pronom.
a) [En parlant d'une blessure morale] S'atténuer, s'apaiser :
5. Vous qui avez écrit des pages admirables sur la jalousie, mon cher maître, et sur les ravages que produit dans l'imagination d'un amant la seule pensée des caresses d'un rival, vous devinez quel cuisant poison cette nouvelle versa sur ma blessure. Mai, juin, juillet, août, septembre, − il y avait presque cinq mois que Charlotte était partie, et cette blessure, au lieu de se cicatriser, était allée s'élargissant, s'envenimant... P. Bourget, Le Disciple,1889, p. 178.
b) Rare. [Le suj. désigne une pers.] Se consoler. Je suis quand même content de voir que tu te cicatrises vite (Montherlant, Les Olympiques,1924, p. 369).
Rem. Ce dernier emploi n'est pas attesté ds les dict.; on trouve d'autres ex. chez Bloy, Journal, 1895, p. 98 et Barrès, Les Amitiés françaises, 1903, p. 222.
2. Emploi factitif-trans. Faire oublier avec le temps les souffrances de l'âme. (Quasi-)synon. adoucir, apaiser, consoler :
6. ... l'homme ne garde que les souvenirs heureux, les autres, le temps les efface, et il n'est pas de douleur que l'oubli ne cicatrise, pas de deuil dont on ne se console. Le passé s'embellit; vus de loin, les êtres semblent meilleurs. Dorgelès, Les Croix de bois,1919, p. 125.
Prononc. et Orth. : [sikatʀize]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1300 cicatrizer (Chirurgie de l'abbé Poutrel, 60 ro, 12, ms. Reg. lat. 1211, Bibl. du Vatican ds Mélanges Lecoy, 1973, p. 543); début xives. [date ms.] medecines chichatrisans (Frag. liv. de méd. ms. Berne A 95, fo26 rods Gdf. Compl.); xves. cicatriser (Jard. de santé, I, 190 ds Gdf. Compl.). Dér. de cicatrice*; suff. -iser*; cf. lat. médiév. cicatrizare (xiies. ds Mittellat. W. s.v., 569, 23). Fréq. abs. littér. : 140.
DÉR.
Cicatrisable, adj.Qui peut se cicatriser. Attesté ds les dict. gén. dep. Besch. 1845 qui demande si ,,ce mot, qui ne figure dans aucun lexique, ne pourrait pas être utilement employé``. Néanmoins, on ne rencontre aucun ex. ds la docum.[sikatʀizabl̥]. 1resattest. xves. (Jard. de santé, I, 18 ds Gdf. Compl.); attest. isolée; 1845 (Besch.); de cicatriser, suff. -able*.
BBG. − Rey-Debove (J.). La Déf. lexicogr. Cah. lexicol. 1966, no8, p. 83. − Rog. 1965, p. 110.