| CHRISME, subst. masc. Monogramme du Christ. Étendard marqué du chrisme (Rob.):Il [M. Cassoubieilh] s'était arrêté tout en haut du perron, à l'ombre du porche roman connu pour son chrisme singulier...
Toulet, La Jeune fille verte,1918, p. 83. Rem. On relève ds F. Poictevin, Tout bas, 1893, p. 15 cité ds Rheims 1969 le néol. chrismal, ale, aux, adj. En forme de chrisme, de croix. Et la pâle vierge lilialement triste dont les mains déjointes semblent chrismales. Prononc. et Orth. : [kʀism̥]. Pour l'initiale, cf. lettre C, graph. ch. Guérin 1892 : chrisme, chrisma ou chrismon. Étymol. et Hist. 1819 (Boiste). Le b. lat. chrēsimon signifie « signe formé d'un chi grec surmonté d'un rho (deux premières lettres de χ
ρ
η
́
σ
ι
μ
ο
ς) placé en marge d'un manuscrit pour indiquer un passage remarquable » (apr. 540, Cassiodore ds Mittellat. W., s.v. chris[i]mon, 550, 60; début viies., Isidore ds TLL s.v. chrēsimon, 1027, 7); il est empr. au gr. χ
ρ
η
́
σ
ι
μ
ο
ς « utile, profitable » (cf. gr. χ
ρ
η
̃
σ
ι
ς, « citation d'un texte »; indiquée par le signe , iiies. Anon. ds Liddell-Scott). Ce signe a été ultérieurement adopté par les chrétiens comme monogramme du Christ, dont le nom en gr. commence également par X et P (v. Hraban ds Mittellat. W. s.v., 550, 61 : haec [figura] a Graecis vocatur chresimon [...] ad aliquid notandum inventa; sed [...] a christianis ad exprimendum nomen Christi assumitur) d'où le b. lat. crismon (ca 1050, Papias ds Du Cange, s.v. benevalete; ca 1100 Landulfus de Milan ds Mittellat. W. s.v. chris[i]mon, 551, 1), lat. sav. chrismon (1681, J. Mabillon, De re diplomatica ds Du Cange) dont chrisme est une adaptation. |